La Ministre Laurence Rossignol à Vénissieux

… »L’enfance et la jeunesse ont toujours été au cœur de nos actions »…

Je tiens avant tout à vous remercier de votre présence, ici, à Vénissieux, 3ème ville du Rhône, 6ème de Rhône alpes, une ville à découvrir toujours victime de préjugés, mais tous ceux qui la visitent, sont agréablement surpris.

Vénissieux se transforme et se développe, tout en gardant de grands poumons verts, comme le parc des Minguettes (44% de la superficie de Vénissieux est composée d’espaces verts, dont 20% publics). L’obtention de la 4ème fleur, décernée par le jury national du label Villes et villages fleuris, attribué à seulement 226 communes en France, vient saluer les efforts de la municipalité, en matière d’embellissement et d’amélioration du cadre de vie.

Concernant l’emploi, Vénissieux est forte de 3 000 entités (de très grosses entreprises, des PME/PMI, commerces) et 29 000 emplois, dont 1/3 sont industriels.

Une ville populaire : 25 000 logements, dont près de 50% sont sociaux. Je le dis souvent « Vénissieux est un concentré des problèmes nationaux ». Nos quartiers sont particulièrement touchés par les crises économiques et sociales, le taux de chômage avoisine les 20%, 31% de la population vit sous le seuil de pauvreté, les femmes et les familles monoparentales, sont les premières victimes  de la pauvreté.

Les premiers événements des quartiers populaires de 1981, qui se sont produits ici, ont été révélateurs du sentiment d’abandon des habitants. A Vénissieux, nous avons compris, très tôt, que c’est dans ces quartiers, que se jouait le pacte républicain, la cohésion sociale. La nécessité d’une présence forte des services publics, et du droit régalien (en terme d’emploi, d’éducation, de sécurité, d’accès à la santé ….), de mettre en avant les questions de la citoyenneté, de la culture…pour que les habitants ne se sentent pas abandonnés.

Au vu des difficultés des habitants, nous avons besoin de plus en plus de missions de services publics, et d’investissements. C’est pourquoi, il convient de renforcer et de soutenir le premier maillon républicain qu’est la commune. Les 500 000 euros de dotations que nous avons obtenus de l’Etat, dans le cadre du fonds de soutien à l’investissement local 2016, et les 1,2 million de dotation de la politique de la ville, sont une reconnaissance des investissements de la ville, pour l’intérêt général.

C’est une lutte de tous les instants que nous menons sur la ville, avec notamment, des actions fortes sur le plateau des Minguettes pour le désenclaver, avec la ligne de tramway T4, développer de la mixité sociale, en construisant des logements à taille humaine, sous toutes ses formes (locatif social, libre, accession sociale, libre), stimuler le développement économique : près de 400 entreprises installées, grâce au dispositif ZFU, créer du lien social avec des équipements publics, (maison des services publics de Vénissy, cinéma Gérard Philipe, piscine Auguste Delaune, école de musique Jean Wiener …).

Nous agissons sur tous les leviers, pour faire avancer les 13 quartiers de la ville, dont les 6 quartiers des Minguettes, qui nécessitent des moyens supplémentaires, en politique de la ville. Le territoire des Minguettes est reconnu nationalement, comme fragile car le revenu médian des habitants est deux fois inférieur à celui de la métropole et le taux de chômage sur le QPV (quartiers prioritaires de la politique de la Ville) des Minguettes, est 2,5 fois plus élevé que la moyenne de l’agglomération lyonnaise, et près d’un jeune sur deux est au chômage.

La ville ne ménage pas ses efforts, en matière de développement économique et de l’emploi :

  • 25 entreprises ont signé la charte de coopération ville-entreprises, pour favoriser l’accès à l’emploi, la formation professionnelle, et la découverte des métiers. L’objectif est d’arriver en 2017, à 100 entreprises signataires.
  • Sur tout le territoire de la ville, se sont 549 entreprises créées en 2014, et 498 en 2015 (Ex Laboratoire Carso au Couloud, spécialisé dans le traitement de l’eau, 800 salariés aujourd’hui).
  • Avec le PLUH, nous voulons favoriser l’implantation économique, en bordure immédiate du plateau des Minguettes.

Vénissieux dispose d’une expérience reconnue au plan national, dans ses démarches  liées à la rénovation urbaine, à la nouvelle géographie prioritaire, aux différents dispositifs ZSP, CLSPD, Conseil local de santé mentale …

Avec nos partenaires de la politique de la ville, nous poursuivons le développement et la rénovation du plateau, dans le cadre de l’ANRU 2 et du PNRU2 (dans la continuité du PNRU 1, totalisant 70 opérations d’aménagement en faveur d’un développement urbain, économique et social). La convention locale d’application du contrat de ville, intègre aussi un volet éducatif, au travers notamment, du programme de réussite éducative, pour repérer, suivre, et accompagner les enfants les plus en difficulté, en impliquant les familles.

Pour favoriser la participation citoyenne, un conseil citoyen se réunit chaque mois, autour des sujets liés au développement local, avec une implication des partenaires, dont le centre social, qui témoigne de notre volonté de coconstruire la politique de la ville. Créés en 1989, treize ans avant la loi de 2002, les 13 conseils de quartiers rassemblent plus de 100 délégués, élus par les Vénissians, et s’organisent autour de permanences mensuelles, visites de quartiers, de territoires et d’assemblées générales.

Si la mobilisation des moyens, complémentaires et exceptionnels, de la politique de la ville est plus que nécessaire, elle ne saurait suffire. La mobilisation du droit commun doit avant tout, être à la hauteur des attentes des habitants.

L’enfance et la jeunesse ont toujours été au cœur de nos actions :

  • 13 équipements du jeune enfant,
  • 11 maisons de l’enfance, et des antennes dans tous les groupes scolaires, pour assurer l’accueil périscolaire qui concerne 790 enfants du plateau, chaque jour, et 390 enfants le mercredi après-midi,
  • 6 équipements polyvalents jeunes, impliqués dans la vie de la cité (journée internationale des droits des femmes).
  • Nous développons un projet éducatif ambitieux, pour les enfants et les jeunes vénissians avec un programme de Réussite éducative : 166 enfants pris en charge, dont 155 scolarisés sur le plateau, un dispositif ACTE, pour lutter contre le décrochage scolaire dans les collèges, l’apprentissage de la citoyenneté, et transmission de la mémoire, avec le conseil municipal d’enfants, un point accueil écoute famille, et point accueil écoute jeunes, pour accompagner les enfants et les parents, un atelier santé ville, distingué nationalement en 2013, pour nos actions de prévention de l’obésité, chez les jeunes, des actions de prévention des addictions, lancées cette année dans les collèges, suite au forum tenu en mai dernier.

Parce que la société ne saurait avancer, sans la moitié de ceux qui la compose, je suis particulièrement engagée pour les droits des femmes. Un certain nombre de dispositifs et d’actions, ont été mis en place :

  • Le Collectif femmes de Vénissieux, dans lequel responsables d’associations, élues, militantes, habitantes, sont réunies pour lutter contre les préjugés, et favoriser l’émancipation des femmes, au travers de rencontres, conférences et actions.
  •  le Festival Essenti’Elles, lancé en 2013, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, un rendez-vous annuel qui mobilise de nombreux partenaires, autour de la question des droits des femmes, avec comme point d’entrée la culture.
  • la Création d’un logement d’urgence, pour les femmes victimes de violences.
  • la Poste de coordonnatrice sociale au commissariat de police, mis en place en 2007, pour accueillir, orienter, toutes les femmes victimes de violence. Convention avec l’association FIL, pour accompagner ces femmes meurtries.
  • le festival la Preuve Form’Elle, un appel à projets, pour promouvoir la pratique féminine du sport, (seulement 10% des adolescentes pratiquent une activité sportive, dans les zones urbaines)
  • un Travail spécifique sur la pauvreté féminine et les familles monoparentales, dans le cadre de la commission de lutte contre la grande pauvreté pour une vie digne.
  • la Lutte contre les préjugés et les stéréotypes, avec des actions fortes au sein de nos 6 équipements polyvalents jeunes.

A Vénissieux, peut-être plus qu’ailleurs, la solidarité, le partage, ont toujours été une force et une richesse, pour notre ville : c’est l’intérêt général, le collectif et le vivre ensemble, qui priment sur l’individualisme. Quatre centres sociaux intégrés dans la vie des quartiers, qui animent la vie sociale, tout en développant la participation des habitants, renforcent les liens entre générations : un travail de proximité exceptionnel, dans le cadre d’une convention tripartite d’objectifs et de moyens (Ville, centres sociaux et Caf du Rhône), 571 500€ de subvention municipale en 2016. Concernant le centre social Roger-Vailland qui nous accueille, je laisserai son directeur nous en parler, 500 associations et 3 000 militants associatifs vénissians, engagés quotidiennement dans l’éducatif, le culturel, le sportif et la solidarité, la maison des associations Boris-Vian permet de valoriser l’expression citoyenne. Ce sont autant de pôles de résistance, face à une société de plus en plus dure.

Vénissieux est très attachée au pacte républicain, à la solidarité, au vivre ensemble, à la laïcité. Les événements de ces deux dernières années, nous rappellent toute l’importance du travail à poursuivre, pour réaffirmer les principes et les valeurs de notre République, une et indivisible.

Je vous remercie.

 

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