Journée vénissiane des métiers et de l’emploi

… »Rapprocher la demande de l’offre ; réhabiliter les filières professionnelles ; lutter contre le décrochage scolaire ; développer des politiques de formation ambitieuses, »…

Je voudrais, dans un premier temps, remercier les 41 entreprises présentes, nos partenaires (Pôle emploi, la CCI de Lyon, la Mission locale, le BIJ, la Métallurgie Rhodanienne, le CTEF, l’association d’entreprises Alysée, et la fédération BTP Rhône), et tous ceux qui ont œuvré, à cette 9ème édition de la journée vénissiane des métiers et de l’emploi. Saluer également les nombreux services de la ville, qui se sont mobilisés pour cette journée. Vous remercier non pas simplement par politesse, mais par le sens des responsabilités dont chacun de vous fait preuve.

Votre présence montre que vous croyez en la jeunesse, montre qu’il ne faut pas se résigner, ne jamais renoncer. Car le chômage est au plus haut, et dans les villes populaires comme la nôtre, il atteint des sommets alarmants. En un an, le nombre de demandeurs a augmenté de 9,8% dans notre commune. Aux Minguettes, 23% des jeunes de 15 à 24 ans sont inactifs, tandis que la part des 15-17 ans non scolarisés, est trois fois supérieure à celle de la Métropole. Autre constat de la Mission Locale, qui accompagne les 16-26 ans non scolarisés : 60% des jeunes accueillis ne sont pas inscrits à Pôle Emploi.

Soit on s’habitue à cette situation, en faisant mine de ne pas la voir, soit on se retrousse les manches. C’est cette dernière attitude que nous adoptons, en permettant aux demandeurs d’emploi de rencontrer les professionnels du territoire, de découvrir les métiers des entreprises, de trouver une voie d’accès au marché du travail, à travers le panel de formations.

Rapprocher la demande de l’offre ; réhabiliter les filières professionnelles ; lutter contre le décrochage scolaire ; développer des politiques de formation ambitieuses, adossées à des filières d’avenir ; combattre le démantèlement de l’emploi industriel, comme nous le faisons ici, à Vénissieux ; préserver et renforcer la transmission des savoir-faire : je préfère ces solutions au détricotage actuel du code du travail, car le CDI doit rester la norme, et le CDD l’exception.

Pourquoi dis-je cela ?

Parce que pour les jeunes, le CDI ouvre les portes, quand les CDD et les temps partiels, les laissent partiellement fermer.

Il ouvre les portes pour trouver un logement, il ouvre les portes pour obtenir un crédit auprès d’une banque, il ouvre les portes d’un avenir plus serein, plus stable, moins imprévisible. Quant à l’argument qui consiste à dire, qu’en facilitant les licenciements, on favorisera l’emploi, permettez-moi de le juger hors propos.

Vénissieux mène une politique volontariste, dans la limite des compétences de la ville, bien sûr. Elle passe par une attractivité retrouvée de son territoire, à travers les Zones Franches Urbaines et les éco-parcs, tels le Couloud, ERM…

Vénissieux, rappelons-le, c’est 3 000 établissements installés sur son territoire, soit l’équivalent de 29 000 emplois, dont plus de 30% d’emplois privés dans le secteur industriel.

Les projets que nous portons, nous permettent de multiplier les clauses d’insertion dans les marchés. Douze Vénissians en insertion, ont déjà travaillé sur le chantier du groupe scolaire Flora Tristan, soit 6 065 heures de travail.

Cela avait été déjà le cas, pour le laboratoire Carso, qui compte par ailleurs 28 Vénissians salariés, ce le sera à nouveau pour le Puisoz. Nous avons créé une cellule emploi autour de ce chantier considérable.

2 500 emplois sont attendus : 1 000 pour les commerces, y compris le transfert du personnel des magasins existants à Saint-Priest, et 1 500 pour le tertiaire. Il y aura donc de nombreuses opportunités à saisir, pour les jeunes vénissians. Nous mettons tout en œuvre, pour que le développement de Vénissieux profite au maximum, au bassin d’emploi local, à ses habitants.

Sans entrer dans le détail, c’est là que les politiques d’austérité, imposées aux collectivités, s’avèrent contre-productives, en faisant chuter les investissements publics de 21% depuis 2013. Et selon les estimations, la baisse va se poursuivre entre 2015 et 2017, à hauteur de 30% ! Au final, c’est le BTP, les PME et TPE, l’économie de proximité et l’emploi local, qui payent les pots cassés. Je ferme la parenthèse.

Agir pour créer des passerelles, entre les collèges et les entreprises, c’est aussi le sens de la charte de coopération que nous avons signée l’an dernier, avec 25 entreprises locales, que je tiens à remercier, et j’espère que d’autres nous rejoindront prochainement. Cette initiative, qui donne une belle image de l’attachement des entreprises à Vénissieux, tisse des liens, entre la jeunesse et le monde du travail, renforce une appartenance vénissiane. C’est aussi, et peut-être surtout, par une économie et des actions de proximité, que nous parviendrons à sortir de cette crise.

Alors, bravo à vous, bravo aux très nombreux partenaires mobilisés en ce jour, bravo de faire confiance, et d’accompagner la jeunesse vénissiane.

Je vous remercie.

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