Vœux 2017 à la presse

… »Une démocratie saine, c’est un espace public vivant, ouvert à la proposition et à la contradiction, c’est une presse libre du pouvoir politique, comme du pouvoir économique, et ce sont des citoyens impliqués. »…

Voeux 2017 à la presse from Michèle Picard on Vimeo.

 

L’année 2016 aura été marquée par des drames inhumains, à Istanbul, à Berlin, à Nice, à Magnanville, à Saint-Étienne-du-Rouvray, à Bruxelles, à Orlando, à Alep, au Moyen Orient, en Afrique.

Rares sont les pays épargnés par ces massacres abjects. Partout cette même violence aveugle et insoutenable, que je condamne avec la plus grande fermeté. Rien ne peut justifier un tel bain de sang. Faire d’innocents une cible à part entière, m’est insupportable.

2016 aura aussi exprimé le ras-le-bol des peuples, contre les politiques menées depuis des décennies, et contre, aussi, le système médiatique en place. D’une certaine façon, on peut y lire un « réveil des peuples », indépendants dans leurs choix et dans leurs votes, malgré la pensée unique, malgré les sondages, malgré cette petite musique qu’on veut leur imposer, de gré ou de force. Les gens en ont marre qu’on leur mente, marre qu’on les prenne pour des imbéciles, marre qu’on leur dise ce qu’il faut penser.

Le Brexit anglais est une réponse au mensonge du tout emploi, promesse que l’Europe n’a jamais tenue, pire même, qu’elle n’a jamais cessé de trahir. Une réponse à l’arrogance de la technocratie, qui impose ses politiques, aux dépens des territoires et des populations. Bien sûr, comme aux Etats-Unis, ce sont les populismes les plus inquiétants et le libéralisme le plus exacerbé, qui captent cette colère, et la montée des discours réactionnaires et des partis xénophobes, nous fait déjà craindre le pire.

On retrouve cette colère en France. En l’espace d’un mois, deux présidents de la République et un premier ministre, ont été éjectés de la course présidentielle. Les Français ont dit quoi ? Qu’ils ne croyaient plus en la parole publique, qu’ils n’en pouvaient plus des politiques du copier-coller, toutes sous la férule de l’Europe libérale, qu’ils ne voulaient pas perdre leur souveraineté. Ils soldent trente ans de supercherie, trente ans de démission et de soumission. L’échec du quinquennat de François Hollande, c’est l’échec de son récit. Du discours du Bourget aux lois de dérégulation de Macron, où est le fil conducteur, et de qui s’est-on moqué entre les deux ? De la défense des droits des salariés à la loi travail El Khomri, où est l’imposture, et qui en est l’auteur ?

D’une démocratie citoyenne espérée à l’usage du 49-3, sur des textes clés, qui engagent l’avenir du salarié et de la représentation syndicale, qui a fracturé l’espérance du peuple de gauche ?

J’avais dit en 2012, à l’aune de ce quinquennat, que la gauche n’avait pas le droit d’échouer, encore moins de trahir les classes populaires, ouvrières, tous ces millions de Français, dans le besoin et l’urgence sociale.

La dérive libérale du gouvernement n’a fait malheureusement qu’accentuer leurs difficultés, et creuser un peu plus le fossé, entre le citoyen et la politique. Jamais le chômage n’a été aussi haut, jamais la crise du logement n’a été aussi prononcée, avec près de 12 millions de personnes en difficulté réelle. Jamais la précarité n’avait touché autant de familles dans leur quotidien, d’enfants dans leur scolarité, de personnes âgées dans leurs accès aux soins. Et jamais les dividendes n’ont été aussi indécents.

Tout n’a pas été créé en 5 ans bien sûr, mais rien n’a été fait pour changer de cap, pour renforcer les solidarités existantes, et en créer de nouvelles, pour redonner du souffle aux institutions et aux idées politiques. Rien n’a été fait pour ponctionner l’argent de la finance, et le redistribuer dans la santé, l’éducation, la culture, dans les services publics, là où il servira le vivre ensemble, et la place de l’homme dans notre société. Le gouvernement socialiste s’est aligné sur un horizon sans perspectives, un horizon dont les Français ne veulent plus.

Depuis deux ans, les collectivités territoriales ont subi de plein fouet les politiques d’austérité. Je les dénonce, tant elles sont contreproductives pour les investissements publics, pour le BTP, pour l’économie de proximité, pour nos services publics, pour les habitants. Vénissieux doit continuer d’avancer, dans un contexte de chute des dotations de l’Etat sans précédent. De perdre 6 à 7 millions d’euros de son budget, d’ici 2017, c’est du jamais vu. Néanmoins, nous parvenons à garder une vraie dynamique grâce à des finances locales saines, grâce aussi à un langage de vérité, qui n’est ni dans le déni (j’ai conscience des efforts demandés), ni dans la fuite en avant (un recours immodéré et irresponsable à l’emprunt). Ces efforts anticipent les questions sans réponses, de l’après 2017. L’austérité va-t-elle se poursuivre ? Quid de la réforme de la DGF ? Quel montant pour le Fonds de Soutien à l’Investissement ? Notre rôle, et c’est ce à quoi s’attelle la majorité municipale, est de nous projeter dans le scénario le plus probable, où l’investissement local sera structurellement moindre qu’il ne l’était en 2013, et de réfléchir ensemble aux conséquences, afin de ne pas pénaliser les Vénissians.

L’année 2016 illustre notre volonté de garder le cap, tout en faisant preuve de pragmatisme. Nous avons ainsi maintenu la qualité de nos services publics de proximité, ce que beaucoup de communes de droite se sont empressées de saborder. Nos investissements ont continué de servir les Vénissians, tous les Vénissians, dans tous les quartiers : ouverture du nouveau groupe scolaire Flora Tristan, inauguration de la seconde chaufferie biomasse, avec à nouveau, deux récompenses pour notre réseau de chaleur et notre plan climat, lauréat 2016 du label éco réseau de chaleur par Amorce, pour la maîtrise de ce service public, et par le label Cit’ergie. Je n’oublie pas la culture avec l’ouverture de Bizarre, la signature de la convention Smac, et les 50 ans des bibliothèques municipales.

Je veux rappeler le travail de fond que nous avons lancé, tout au long de ces 12 derniers mois, moins visible peut-être, mais ô combien utile. En matière de lutte contre la délinquance, il faut, et nous le savons tous, remettre constamment l’ouvrage sur le métier. Pas d’angélisme, pas de démagogie, pas de laxisme, mais de l’action, une action concertée et articulée de tous, chacun dans son domaine, police nationale, police municipale, justice, bailleurs, services publics, pour agir à tous les niveaux : la prévention, la répression et la sanction. Je ne me prêterai jamais aux raccourcis, ni à la surenchère, je tiens par contre, à saluer le travail remarquable des forces de police, dans un contexte tendu et difficile.

C’est une entreprise de longue haleine, que nous avons mise en place depuis des années, et qui appelle une réponse collective et citoyenne, et vous pouvez croire en ma détermination : Vénissieux ne lâchera rien en la matière ! Agir dans l’instant et agir en amont. Le forum de prévention des addictions, à destination de notre jeunesse, s’est tenu fin mai à Vénissieux. Je tenais à l’inscrire à notre plan de mandat 2014-2020, et il a été reconnu d’utilité publique, par la Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. Nous faisons partie des villes pionnières en la matière.

Le conseil citoyen a été mis en place, le nouveau Conseil Municipal Enfants, promotion Nelson Mandela, est lancé sur de bons rails. La solidarité est là, c’est notre socle commun, avec l’accueil sur notre territoire du Centre d’Action Médico-Sociale Précoce Rosa Parks, ou encore l’ouverture d’une classe à Anatole France, dédiée aux enfants autistes ou atteints de troubles envahissants du développement.

En matière de commerces, d’économie et d’emplois, le périmètre de sauvegarde des commerces et artisans, a été adopté, des études de faisabilité sur circuits courts ont été lancées, la convention PUP et la charte d’engagement du Puisoz, en faveur des clauses d’insertion notamment, ont été signées. Cette liste n’est pas exhaustive, mais l’on remarquera que l’année 2016, aura servi exclusivement l’intérêt général, le vivre ensemble, et l’amélioration du quotidien de tous les Vénissians.

Dernier coup d’œil dans le rétroviseur, auquel je tiens, notre ville compte une nouvelle rue, et elle porte le nom de Guy Fischer. Vénissieux sait avancer, et sait aussi se souvenir !

2017 va tracer des perspectives, ouvrir des lignes d’horizon, au service de tous les Vénissians. Il faut des projets porteurs, pour créer et susciter l’envie d’une ville, pour fédérer les énergies de tous, partenaires comme habitants.

Cette envie, ce désir de jours meilleurs pour les prochaines générations, de faire bouger Vénissieux, tous les élus de notre majorité l’entretiennent, avec passion et dévouement. J’aimerais les saluer, les féliciter tant ils mettent de détermination et de combativité, dans un contexte très difficile. Il y a l’étranglement financier des collectivités, mais il y a aussi une opposition locale qui, en pratiquant la surenchère démagogique et la division, ne cesse de dénigrer Vénissieux. PS en tête, ils s’en prennent même, dans des propos blessants et humiliants, à nos agents, aux hommes et aux femmes qui se déploient sans compter sur le terrain, pour répondre à l’urgence sociale des Vénissians. Cette suffisance, cette arrogance, ce mépris de nos services publics, me révoltent tout autant qu’ils me navrent. Nous y opposons une autre façon de faire de la politique.

En septembre, nous invitons tous les habitants à venir participer et contribuer, au Grand Rendez-Vous de la Ville 2017. C’est un moment clé, un moment unique dont la dernière édition remonte à 2011. Du Puisoz au cadre de vie, des entreprises à l’insertion-formation, de l’environnement à la culture, du social à l’urbanisme, de la jeunesse à nos aînés, tous les grands enjeux de la ville d’aujourd’hui, et de la ville de demain, seront présentés, enrichis, discutés. Le Grand Rendez-Vous est une pierre fondatrice du proche avenir, et une pierre de base de la démocratie participative et de l’implication citoyenne, que nous développons et mettons en œuvre à Vénissieux. Les politiques de fond continueront de se déployer, à travers les clauses d’insertion que nous mettons en place, dans le cadre de l’aménagement du Puisoz. Un chiffre pour donner une idée de ce que cela représente : plus de 15 000 heures d’insertion ont été générées, par les clauses passées par la ville dans les marchés en 2015.

Je vous annonce également qu’en 2017, la charte de coopération verra la signature de 100 entreprises, remarquable dynamique, qui illustre l’implication des acteurs économiques dans la vie de notre ville, et de l’attention qu’ils portent aux habitants.

Autre bonne nouvelle à venir : l’extension du Laboratoire Carso, avec on peut en être sûr, des emplois à la clé.

Travail de fond encore, avec la mise en place et la poursuite de l’Ad’Ap (agenda d’accessibilité programmé), pour une nouvelle période de neuf ans. Près de 1400 actions seront nécessaires, pour mettre en accessibilité, l’ensemble du patrimoine de notre ville. Notre stratégie dégage quelques priorités : accessibilité des abords bien sûr, mais aussi à l’intérieur des bâtiments, où, dans certains cas, il nous faudra repenser l’accès à l’ensemble des services, à un seul et même niveau, comme dans certains groupes scolaires par exemple.

Nous allons privilégier également le handicap sensoriel, qui concerne une part importante de la population, avec de meilleures signalétiques, des accompagnements auditifs. La mise aux normes sera échelonnée dans le temps, en fonction de l’importance du bâtiment, de sa fréquentation, et des services rendus aux usagers. Le coût de l’opération est estimé à 7,5 millions d’euros, valeur fin 2025. Par types de bâtiments, plus de 2,5 millions de travaux concerneront le scolaire, 1 million pour les équipements sportifs, idem pour la culture, etc. C’est un investissement et un chantier considérables, qui seront inscrits dans le cadre de la PPI.

Mais les luttes contre les discriminations n’ont pas de prix, elles sont le cœur de ce que nous voulons renforcer : le vivre ensemble, sur un même pied d’égalité. A l’image de la livraison, en mars prochain, des 22 maisons individuelles de la Glunière, destinées aux familles des gens du voyage. A l’heure de la montée des  intolérances, c’est une réponse digne et forte.

Nous suivrons également, avec une attention toute particulière, la restitution des travaux menés dans les collèges, relatifs à la lutte contre l’addiction sous toutes ses formes. Il s’agit de notre jeunesse, de son mode de vie, des difficultés qu’elle rencontre (car être jeune en 2017 n’est pas facile, j’en suis convaincue), et au final de la place qu’elle veut, peut, et doit occuper dans notre ville.

L’année 2017 sera riche en événements. L’aménagement de Vénissy avec les îlots C et D, les logements Armstrong, illustrent la dynamique des politiques de rénovation urbaine que nous menons. Elles s’inscrivent dans la durée, puisque nous validerons cette année, la convention de site passée avec l’ANRU, l’Etat, la Métropole et les différents financeurs, pour la période 2017-2025. Une année riche en échéances, capitales pour la France et pour son modèle social. Je compte sur la presse et les médias, pour mettre en perspective, moins les personnes que les programmes et choix de société qu’ils incarnent. Nous avons besoin de revitaliser le débat public, de sortir de la petite phrase et de la posture qui, je le crois, creusent un peu plus encore, le gouffre civique et la défiance des Français, à l’égard de la « politique politicienne » et des manœuvres d’appareil.

Une démocratie saine, c’est un espace public vivant, ouvert à la proposition et à la contradiction, c’est une presse libre du pouvoir politique, comme du pouvoir économique, et ce sont des citoyens impliqués. Toutes les conditions ne sont pas remplies, et chacun a une part de responsabilité dans la pauvreté du débat actuel, et dans la caricature de ce qu’est devenue la parole politique. Je sais aussi que les conditions de travail des journalistes se sont dégradées : moins de temps, moins de recul, plus d’infos différentes à traiter, des zones géographiques à couvrir plus larges. Ça s’est indéniablement compliqué, d’autant plus que les modèles économiques entre le numérique et le support papier, n’ont pas été trouvés.

Sachez en tout cas que nous avons besoin de votre présence à Vénissieux, du récit, critique ou pas, que vous entretenez au quotidien, et du vivre ensemble auquel, vous aussi, vous contribuez.

Je souhaite à chacun de vous, à vos familles et vos proches, une excellente année 2017.

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