Suppression des contrats aidés

Monsieur le Premier Ministre,

Le 24 août dernier, vous avez annoncé la suppression de 139 000 contrats aidés. Cette décision a été prise de manière unilatérale, sans aucune concertation.

L’association des maires de France n’a cessé de vous alerter sur les graves conséquences en terme de gestion des services publics et pour les nombreuses associations qui y ont recours.

Je tiens aussi à vous faire part de mon inquiétude et de mon mécontentement tant sur le fond que sur la forme.

Si les contrats aidés ne sont pas la panacée, ils peuvent être un tremplin vers l’emploi pour les personnes qui en sont les plus éloignées. Les contrats aidés dans les secteurs public et associatif sont socialement utiles sur notre territoire. Ils nous permettent de mettre en place des actions de proximité pour les habitants, que ce soit sur le champ de la solidarité, de la santé, de la culture, des sports et des loisirs, ou encore de l’éducation.

Les contrats d’assistant scolaire sont également indispensables pour intégrer les enfants porteurs de handicap et favoriser leur intégration dans le système éducatif et dans le temps de la restauration scolaire.

La réduction du nombre de contrats aidés s’ajoutent à la suppression de crédits, pour des programmes engagés, annoncée en juillet. A Vénissieux, c’est 70 500 euros qui vont manquer à nos territoires en politique de la ville, pour mener des actions en faveur de publics déjà fragilisés. Je rappelle que 25 000 Vénissians habitent dans ces quartiers et ils sont 31% à y vivre en dessous du seuil de pauvreté.

Le Président de la République a aussi confirmé le plan d’économies sur le mandat présidentiel, de 13 milliards d’euros pour les collectivités, impactant surtout les collectivités locales.

Les attaques sans précédent contre les communes, pénalisent gravement les habitants déjà durement touchés par la crise. Elles mettent en péril les politiques de proximité indispensables à la population.

Dans votre discours à la conférence des territoires du 17 juillet, vous évoquiez la confiance qui devait se construire et se démontrer, et votre volonté de la renforcer.

Au regard des décisions prises, à la hâte,  en cette rentrée, cette confiance est d’ores et déjà bien entachée.

Je me joins à mes collègues maires, et à l’association des maires de France pour demander un meilleur traitement des communes et de leur maire élu au suffrage universel, et plus de reconnaissance pour le rôle indispensable que nous jouons pour faire vivre notre pacte républicain.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma haute considération.

Michèle PICARD

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