C’est d’abord le plaisir qui nous rassemble en ces lieux. Cet état de contentement, ressentit par chacun, mais chacun à sa façon, face au jaillissement du spectacle vivant. Echanges d’émotions, transferts de sensations, qui nous mènent, parfois, jusqu’à l’inclusion totale, dans la scène qui s’offre à nous. Jusqu’à la submersion.
Mais il y a aussi bien d’autres raisons de venir dans ce lieu, lieu de vie, lieu sociable, lieu sociale.
« Une pièce de théâtre, c’est quelqu’un (affirmait Victor Hugo), C’est une voix qui parle, c’est un esprit qui éclaire, c’est une conscience qui avertit ».
Ce que nous affirmons, nous, nombreux ici, ce soir : citoyens, parfois citoyens élus, enseignants, ouvriers, employés, retraités, collégiens, lycéens, enfants, parents, artistes, éducateurs, agents de la fonction publique territoriale et d’Etat.
Nous affirmons donc, par notre présence indéfectible au Théâtre de Vénissieux, que la culture et l’art ne sont pas des marchandises, mais au contraire, un bien commun.
Nous sommes attachés à une ambition culturelle collective, qui place la création artistique au cœur de notre projet de société. Notre mission est d’accompagner tous ceux qui favorisent la transmission, l’éducation, le partage et la rencontre avec l’art, d’affirmer la nécessité d’une diversité culturelle, esthétique et territoriale.
C’est pourquoi, le service public doit continuer d’exister et se développer, pour garantir la liberté de création, encourager la diversité des expressions artistiques, et favoriser l’accès aux œuvres et aux patrimoines, pour le plus grand nombre de nos concitoyens.
À l’occasion de cette soirée, c’est aussi mon rôle d’alerter : la culture est menacée, son service public sacrifié par des mesures gouvernementales, avides d’économies budgétaires. Les crédits accordés par l’Etat à la culture, sont toujours inférieurs à 1% du budget national. En 2018, il ne représente que 0.98%, loin des ambitions affichées par Emmanuel Macron.
L’horizon qui se profile est encore plus préoccupant, avec le programme de la réforme « Action publique 2022 », qui prévoit, pour les années avenir, une accélération du désengagement de l’Etat, avec une recherche systématique, de réduction des emplois et des coûts.
Hors, la culture, ce n’est pas un coût, c’est un investissement pour l’avenir.
Du coté des collectivités territoriales, elles restent en première ligne, pour impulser la création et à la diffusion artistique, mais aussi la conservation du patrimoine, et sa mise à disposition des populations. Elles financent 70% des dépenses culturelles publiques, contre 30% pour l’Etat.
Assécher les finances locales, comme le font les derniers gouvernements, en diminuant les dotations et en supprimant 70 000 postes de fonctionnaires territoriaux, n’est pas sans conséquence sur le terrain. Des festivals et manifestations culturelles sont annulés par centaines, sur tout le territoire.
Mon intention n’est pas d’être alarmiste, mais vigilante.
La ville de Vénissieux se caractérise par son réseau d’équipements culturels, piliers d’un véritable service public. Nous sommes attentifs au maillage territorial, pour que l’art face société, de partout.
Chacun aura donc, encore, l’occasion de fréquenter le Théâtre, Bizarre !, l’Ecole de musique Jean-Wiener, la médiathèque Lucie Aubrac et les 3 bibliothèques de quartier, le cinéma Gérard Philipe, l’Espace arts plastiques Madeleine-Lambert et les ateliers Henri Matisse, sans oublier nos manifestations culturelles, les Musicianes, le festival Hors Cadre, et le festival Fêtes Escales, qui débutera dans un mois, toujours gratuit, toujours ouvert à tous.
Malgré un contexte financier difficile, nous maintenons le choix d’un budget culturel ambitieux, à hauteur de 8% du budget de la ville. L’accès de nos équipements est garanti pour le plus grand nombre, grâce à une politique volontariste, et à des tarifs adaptés.
Ce choix politique porte des valeurs éducatives, citoyennes, émancipatrices. Notre Théâtre inscrit son action dans cette direction, et dans une volonté d’accessibilité et de partage.
La prochaine saison qui va vous être présentée, est résolument ouverte sur le monde et sa diversité. Il y en aura pour tous les goûts, pour tous les âges.
L’enfance et la jeunesse étant au cœur de l’action municipale, le volet éducation artistique et culturelle est soigné : 6 spectacles sur le temps scolaire, des ateliers de pratique, mais également des sorties en famille, qui sont de véritables instants de partage, de dialogue, d’échange, mais encore d’apprentissage, d’éducation et de parentalité.
Autre point fort de cette saison théâtrale, la Ville continue de s’engager en faveur de la création contemporaine, en accueillant la création de 6 spectacles, mais également en assurant, avec le soutien de l’État et de la Région Rhône-Alpes, la mise en place de résidences d’artistes, qui permettent d’aller au plus près des habitants.
Les deux compagnies que nous accueillerons, vont s’impliquer sur le territoire, en proposant différents temps d’ateliers, de stages, de rencontres avec les Vénissians.
Je voudrais adresser mes remerciements, ainsi que des félicitations, pour tout le travail accompli. Merci à Françoise Pouzache, qui pilote ce bel outil qu’est la machinerie, et à toute son équipe, très investie.
Merci également à nos partenaires culturels, ainsi qu’au public, qui pousse nos ambitions par son soutien avisé. Le succès que rencontre chaque représentation, démontre l’appropriation des habitants de Vénissieux, mais aussi de l’agglomération, avec un rayonnement de la structure, qui dépasse les frontières communales.
Rappelons que ce sont les financements publics, qui permettent ce travail de qualité. Si la Ville de Vénissieux reste le premier financeur du Théâtre, celui-ci est également soutenu par l’Etat, la Région Rhône-Alpes, au titre du label Scène régionale, et par la Métropole. L’implication de ces partenariats est essentielle, pour que perdure cet équipement, et son offre riche et diversifiée.
Il serait bon que chacun reste convaincu, de l’impérieuse nécessité de l’action culturelle, pour l’avenir de notre société.
Je vous remercie
