Restauration scolaire

J’ai entendu beaucoup de contre-vérités, de raccourcis et de démagogie depuis l’inauguration de la nouvelle cuisine centrale. Notons cette contradiction ahurissante, dont l’opposition est coutumière : ceux qui se livrent à la surenchère sur la diversification alimentaire, sont les mêmes qui ont voté contre le projet de la cuisine centrale.

J’ai entendu beaucoup de contre-vérités, de raccourcis et de démagogie depuis l’inauguration de la nouvelle cuisine centrale. Notons cette contradiction ahurissante, dont l’opposition est coutumière : ceux qui se livrent à la surenchère sur la diversification alimentaire, sont les mêmes qui ont voté contre le projet de la cuisine centrale. En clair, et il faut le dire aux Vénissians, ils parlent des menus, des contenus, se livrent à des sur-commentaires, alors que tous n’avaient en fait qu’une envie : céder la restauration scolaire et sociale de Vénissieux au privé, donc perdre tout contrôle et toute mainmise publique sur l’enjeu primordial de la santé de nos enfants et de nos aînés. Un équilibrisme périlleux, dangereux, qui confine à l’opportunisme, périlleux lui aussi, tant les propos à l’emporte pièces et le dénigrement ne fixent pas un cap politique pour Vénissieux.

Garder un service public de restauration collective de très haute qualité, dont l’ambition a été validée par l’Etat, voilà, j’en suis convaincue, l’enjeu majeur pour nos enfants, qui garantit une bonne alimentation et l’équilibre nutritionnel de tous. N’inversons pas les priorités.

Dès la rentrée 2019, les enfants vénissians auront trois repas communs, dont un végétarien, et un repas avec une alternative végétarienne à l’élément carné par semaine. Ce choix répond à la fois à la loi Egalim, aux discussions et réflexions menées dans la commission laïcité et vivre ensemble et aux possibilités techniques que nous offre désormais la nouvelle cuisine centrale.

Les recommandations des médecins et diététiciens pour une alimentation saine, durable et accessible à tous, intégrées à la loi Egalim, seront suivies par notre restauration collective.  J’en rappelle plusieurs dispositions :

  • Au plus tard le 2 novembre 2019, les services de restauration collective scolaire sont tenus de proposer au moins une fois par semaine un menu végétarien. Les gestionnaires de restaurants collectifs publics, servant plus de 200 couverts par jour en moyenne sur l’année, doivent présenter un plan pluriannuel de diversification des protéines, incluant des alternatives à base de protéines végétales dans les repas proposés.
  • Au plus tard le 1er janvier 2022, les repas servis dans les restaurants collectifs publics, dont les cantines scolaires, devront comprendre au moins 50 % de produits de qualité : un minimum de 20% de produits bio dans la part de produits utilisés, des produits Label Rouge et issus de circuits courts.
  • S’y ajoutent d’autres mesures comme la fin des contenants en plastique d’ici 2025, et la suppression des bouteilles d’eau plate en plastique dès 2020.

Nul n’ignore la loi, et notre ville s’est insérée dans ce cadre législatif, avec le souci que l’alimentation ne devienne pas un facteur de division, mais reste un vecteur d’éveil au goût et à la différence. Je l’ai déjà dit, mais nous avions déjà ouvert ce débat dans le cadre des travaux de la commission laïcité et vivre ensemble.

La diversification alimentaire ne sort pas de nulle part, pas plus que les tests de menus végétariens auxquels nous avons procédé tout au long de l’année dans nos cantines. Nous les avons mis en place pour connaître le ressenti des enfants, et ainsi anticiper la possibilité de diversification alimentaire de la rentrée prochaine.

Enfin, l’aspect technique entre également en ligne de compte. L’ancienne cuisine centrale ne permettait pas une double production, c’est le cas aujourd’hui, avec ce nouvel équipement dont la capacité a été augmentée jusqu’à 7 000 repas par jour. Sans oublier de mentionner la mise en place des self-services dans nos écoles, afin d’accueillir plus d’écoliers, tout en respectant les temps de repas et en éduquant au goût et au respect de la nourriture.

Cette offre va donc permettre à plus d’écoliers de bénéficier des repas de qualité que la maîtrise publique de notre restauration collective garantit dans le long terme.

Il faut se dire les choses. Il existe des pressions et des tensions au sujet de l’alimentation, que les enfants ressentent, et dont ils sont bien souvent les premières victimes. Je ne céderai jamais sur les principes de laïcité de notre école publique et de notre République. Tout le travail mené à Vénissieux depuis des années avec l’éducation nationale en est la preuve. Collégiens, jeunes dans les EPJ, c’est le vivre ensemble que nous semons. La laïcité est là, dans nos murs, dans l’histoire de Vénissieux, et elle n’est pas à géométrie variable. A ceux qui l’instrumentalisent ou jouent sur les divisions, je peux leur annoncer que les principes de laïcité seront présents dans nos cantines, car nous allons engager des actions avec les délégués départementaux de l’éducation nationale et un acteur associatif, au sujet et au coeur du temps méridien.

Avant de parler du vivre ensemble, il y a notre école publique, celle de l’apprendre ensemble, du jouer ensemble, du manger ensemble, autant d’espaces indivisibles au sujet desquels nous resterons très vigilants.

Enfin, à ceux qui qualifiaient encore, il y a peu, notre cuisine centrale d’équipement anachronique, j’aimerais qu’ils expliquent aux familles vénissianes combien nos tarifs, les moins élevés de l’agglomération lyonnaise, ne leur sont pas utiles…  A ceux qui se croient modernes en ne jurant que par les privatisations, je les renvoie au succès de la remunicipalisation de l’eau à Paris.

La régie vient de fêter ses dix ans, investit pour l’intérêt général et c’est un succès dont les habitants sont très satisfaits. En somme, l’archaïque n’est pas celui qu’on croit.

Je vous remercie.

 

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