Rassemblement pour la solidarité

… »L’État doit répondre à l’urgence sociale, c’est son devoir, sa responsabilité. Ce n’est pas au peuple de payer la crise ! »…

Bonjour à toutes et à tous, et merci d’être avec nous, ce soir.

Ils sont étudiants, intérimaires, salariés, chômeurs, artisans ou encore autoentrepreneurs, qui ont vu leur vie basculer dans la précarité suite à la crise sanitaire. 1 million de nos concitoyens qui s’ajoute aux 9,3 millions de personnes vivant déjà sous le seuil de pauvreté. 8 millions de nos concitoyens ont recours à l’aide alimentaire, ils étaient 5 millions en 2018. 300 000 femmes et hommes sont sans domicile fixe.

A Vénissieux, comme dans toutes les villes populaires, la pandémie a renforcé une crise déjà profondément ancrée.

  • 31% des Vénissians vivent sous le seuil de pauvreté.
  • + de 20% des salariés sont en contrat précaires (intérim, CDD, emploi aidé, stage…), 15.5% au national.
  • 14.4% de ménages sont bénéficiaires du RSA (5.8 % au niveau national).
  • Perte d’emploi, chômage partiel, n’ont fait qu’accentuer une situation déjà difficile.
  • En juin et novembre, les demandes de secours alimentaires ont augmenté de plus de 116 %, par rapport aux mêmes mois de l’année précédente (à Vénissieux).

Durant toute la crise, nos services publics sont restés mobilisés. La Ville a apporté son soutien aux familles les plus modestes, pour aider les enfants à accéder à une alimentation de qualité et en quantité suffisante (bons CAP). Nous avons multiplié les actions, pour améliorer le quotidien des habitants (approvisionnement, distribution de masques, aides aux plus fragiles, aux aînés). Un accompagnement renforcé a été mis en place pour les commerçants et entreprises, fortement impactés eux aussi par la crise. La ville a mis en place un fonds de soutien de 300 000 euros au tissu associatif vénissian.

La crise sanitaire, mais aussi les choix libéraux du gouvernement ont conduit à une explosion du chômage, et de la précarité. Aujourd’hui, 7 millions de personnes sont privées d’emploi, ou d’emploi stable. Le MEDEF et l’Etat se sont engouffrés dans la brèche « Covid 19» pour détruire toujours plus les droits des salariés : développement de la flexibilité, du temps partiel, baisse des salaires, licenciements… 800 000 suppressions d’emploi sont attendues fin 2020. Dans le même temps, les 500 plus grosses fortunes de France totalisent un patrimoine de 730 milliards d’euros, en augmentation par rapport à l’an passé. Des multinationales qui prévoient de distribuer plus de 30 milliards d’euros de dividendes en 2020.

Cette situation est inacceptable, et ne doit rien à la fatalité. Elle est le résultat de choix politiques capitalistes, d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. Le choix de permettre aux actionnaires des grands groupes de licencier, alors même que certains ont bénéficié d’aides de l’État. Le choix d’affaiblir toujours plus nos services publics, pourtant indispensables, notamment aujourd’hui.

Aujourd’hui, l’Etat doit entendre les cris d’alertes :

  • Des salariés, qui se battent, pour sauvegarder leurs emplois et leur outil de travail.
  • Des associations de solidarité, des citoyens les plus fragiles, confrontés à la décision du gouvernement de diminuer le budget de l’aide alimentaire de 8 millions d’euros en 2021. Une mesure incompréhensible, inacceptable et inhumaine, en plein crise sociale !
  • De tous les acteurs de la solidarité qui se battent, au quotidien, pour permettre à des milliers de familles de survivre.

Ceux de ces maires des villes populaires, qui se battent pour leur population. C’est le sens de la lettre que nous avons adressée, avec de nombreux maires, au Président de la République, le 14 novembre dernier. Notre objectif : interpeller l’Etat sur l’effroyable impacte social de la crise sanitaire dans les villes populaires. Avec mes collègues élus, nous demandons à Emmanuel Macron une enveloppe d’un milliard d’euros destinée à des actions concrètes, pour réduire les inégalités dans les quartiers prioritaires.

Parmi nos propositions :

  • Un fonds d’urgence doté d’une enveloppe annuelle de 100 millions d’euros, pour les associations œuvrant pour la jeunesse et les publics en difficultés.
  • Un fonds de 200 millions d’euros, pour la création de comités locaux de solidarité dans les villes les plus pauvres, consacrés à l’aide d’urgence (détresse sociale, grande pauvreté, aide alimentaire…).
  • Un fonds de soutien à la création de maisons médicales et de centre de santé, dans les villes confrontés au chômage, et à la paupérisation de leur population.
  • Ou encore un fonds de 120 millions d’euros, pour la mobilisation des acteurs de l’emploi.
  • Emmanuel Macron a déclaré vouloir débloquer 1% du Plan de Relance pour les villes populaires. Nous serons vigilants, pour que cette annonce soit suivie d’effets concrets.

L’État doit répondre à l’urgence sociale, c’est son devoir, sa responsabilité. Ce n’est pas au peuple de payer la crise !

  • Engager plan ORSEC pour le logement social et l’emploi.
  • Interdire tous les licenciements, et particulièrement ceux des grands groupes, qui ont bénéficié d’aides de l’Etat.
  • Mettre en place le RSA pour les moins de 25 ans, augmenter les minimas sociaux, les salaires et les retraites pour une vie digne pour tous.
  • Relever les APL, créer un fonds d’aide au paiement des loyers pour les ménages en situation d’impayé, et relancer la construction de logements sociaux.
  • Mettre en place un véritable service public du logement.

Il doit interdire les expulsions locatives, les coupures d’énergies et d’eau. Des mesures abjectes et inhumaines, qui n’ont jamais rien réglé sauf rajouter de la misère à la misère. C’est le combat que je mène depuis plus de 10 ans, au travers de mes arrêtés interdisant sur la commune, les saisies mobilières et les coupures d’énergies, et donnant obligation de relogement avant toute expulsion locative.

Le monde de demain, que nous promettait Emmanuel Macron n’a fait qu’accentuer les inégalités déjà existantes. Ce monde, c’est à nous de le créer par nos luttes, en mettant au cœur de toutes nos actions, l’humain et l’intérêt général.

Je vous remercie.

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