Ouverture de la semaine bleue

… »Plus qu’une caractéristique, l’esprit de solidarité, constitue le socle de l’identité vénissiane. Il est ce qui nous réunit. »…

A quoi mesure-t-on l’ambition, et le degré de cohésion d’une société ? A sa faculté d’accompagner les enfants vers les connaissances, l’émancipation et la citoyenneté. A sa capacité aussi à faire preuve d’attention, de reconnaissance et de solidarité à l’égard de nos aînés.

Dans les deux cas, il s’agit d’intégrer les plus petits, ou les plus âgés à la vie de notre ville, de nos quartiers, à faire société, dans le sens où personne ne doit se sentir isolé, ni exclu. A l’échelle du pays, on peut estimer que ce curseur de cohésion, n’est pas assez haut. En France, une grande partie de retraités souffrent d’un manque de pouvoir d’achat. D’autres vivent sous le seuil de pauvreté, et ce n’est pas acceptable, ce n’est pas tolérable. La précarité touche des populations de plus en plus tôt, les retraités mais aussi, les actifs de plus de 55 ans.

Le chômage de masse, et le décalage de l’âge de la retraite, de 60 à 62 ans, ont eu pour effet de créer des poches de pauvreté. Selon les dernières études, en 2015, 1,4 million de personnes âgées de 53 à 69 ans, ne perçoivent ni revenu d’activité, ni pension de retraite, de droit direct ou de réversion. Cela représente 11% des personnes de cette tranche d’âge. Dans le détail, on constate que ces seniors, sous le seuil de pauvreté sont en majorité des femmes, les 2/3 quasiment, sont en moins bonne santé, et moins diplômés que les autres retraités.

D’autres indicateurs doivent alerter les pouvoirs publics. Le taux de pauvreté chez les personnes âgées augmente. Il est passé de 7,6% en 2012, à 9,6% en 2014. En 2012, 11% des seniors réduisaient fortement leur consommation, ils étaient 16% à le faire, deux ans plus tard. La précarité qui s’installe, se traduit dans la part des personnes de plus de 60 ans soutenues par le Secours Populaire : de 165 000 en 2010 à 246 000 en 2016. Derrière ces chiffres se cache une réalité, : la difficulté de boucler la fin du mois, de se loger, de se nourrir, de se chauffer l’hiver, de se soigner.

Voilà pourquoi j’estime, que la solidarité nationale doit être plus marquée, et beaucoup plus ambitieuse, car il est inconcevable de laisser nos aînés, après une vie de travail, dans le dénuement et la solitude. Cette solidarité, doit aussi poser les jalons de l’avenir. En matière de dépendance, la France prend du retard. Une loi est promise pour décembre, mais on sait que les besoins sont déjà considérables. On estime qu’il faudrait créer 10 000 postes supplémentaires, dans les EHPAD et structures d’aide à domicile, dès 2020.

Pour faire face au vieillissement de la population, et à l’urgence qui est devant nous, l’association des directeurs d’établissement au service des personnes âgées réclame, pas moins de 40 000 postes, soit deux postes dans chaque maison de retraite et structure d’aide à domicile, pour un coût d’1,5 milliard d’euros. Une chose est sûre, il n’y a pas de temps à perdre, tant cet enjeu sanitaire de première importance, nécessite une réponse forte de la part de l’Etat.

Plus qu’une caractéristique, l’esprit de solidarité, constitue le socle de l’identité vénissiane. Il est ce qui nous réunit. Il est ce qui rassemble et rapproche, toutes les générations. Cette semaine bleue, est l’un des points d’orgue de l’année, un moment chaleureux de rencontres, d’activités, d’ateliers, d’expositions et de découvertes, dont on ne se lasse pas. Le bonheur simple d’être ensemble, être actifs, d’être tournés vers l’autre, de se préoccuper de son entourage, c’est cela que nos aînés nous montrent, année après année. Avec le même engouement, la même générosité et la même envie. L’édition 2018 a compté plus de 500 participants, sur les divers ateliers.

C’est le fruit d’un travail partenarial remarquable entre nos services, l’OMR, les résidences, l’EHPAD du Tulipier, centres sociaux et associations, de notre ville. Je tiens à remercier chaque acteur de cette manifestation, sans oublier d’ajouter à cette longue liste, la participation de l’Agence Locale de l’Energie et du Climat, Emmaüs, et la société Dalkia. Cette année en effet, le thème principal concerne l’urgence climatique, et l’ensemble de nos actions pour mettre en place, une société respectueuse de la planète.

C’est une préoccupation majeure, et je sais que les aînés sont tous attachés, et soucieux du devenir des générations futures, et de notre environnement. Tout comptera. La volonté politique à l’échelle internationale bien sûr, mais également nos actions locales, auxquelles notre ville concourt depuis longtemps, en réduisant la dépendance au fuel, et les émissions de CO2, en privilégiant les énergies renouvelables, en faisant baisser les consommations électriques, de notre patrimoine bâti et de l’éclairage public.

Mais notre ville sait que les notions de développement durable, et de développement humain, ne peuvent être dissociées. Nos politiques de proximité, à l’égard du 3ème âge ne se démentent pas, elles restent pérennes et ambitieuses. Elles sont au service de l’autonomie des personnes, de l’accompagnement des personnes âgées, pour favoriser le maintien à domicile, de l’accès aux soins, de la lutte contre l’isolement, et la précarité. La politique en direction des personnes âgées, représente 63 % des dépenses de fonctionnement du budget du CCAS, soit près de 3 300 000 € sur un budget de 5 300 000 €. Avec ce budget important, la ville offre un service public de qualité, en direction des personnes âgées.

D’après les données 2019, 1 445 heures ont été réalisées en moyenne par mois, pour la prise en charge de 50 personnes, dans le cadre du service de soins infirmiers à domicile. 1 595 heures réalisées en moyenne par mois, pour les prestations d’aides à domicile, auprès de 125 personnes inscrites dans le SAAD. 26 384 repas ont été livrés, pour 105 personnes inscrites au service de repas à domicile. 4 300 colis repas ont été distribués, au moment des fêtes de fin d’année 2018, et un peu plus de 1 200 repas servis sur les 4 repas, à la salle Irène Joliot-Curie.

1570 personnes ont été contactées, lors des deux épisodes de canicule de l’été 2019, visant notamment à sensibiliser aux gestes de prévention. 115 logements, dans nos deux résidences Bonin et Raynaud, et les deux foyers soleil.

Avec l’OMR et son panel d’animations, d’activités et de temps forts tout au long de l’année, le 3ème âge à Vénissieux est aussi le temps des curiosités. Le portage de livres, mis en place dans nos résidences Raynaud et Bonin, aux Tulipiers et à l’OMR, s’inscrit dans cet esprit d’une culture et de loisirs, à portée du plus grand nombre.

Deux rappels avant de conclure : avec la Métropole, nous continuons de nous battre auprès de l’ARS pour la construction, et l’arrivée d’un nouvel EHPAD dans le quartier Puisoz- Grand-Parilly. Par ailleurs, notre ville s’est portée candidate, à l’appel à projet de l’ARS, relatif à la création d’un accueil de jour médicalisé de 10 places, destiné aux personnes âgées de 60 ans et plus, en perte d’autonomie ou atteintes d’Alzheimer. Par effet de rotation, ces 10 places ne signifient pas, l’accueil d’uniquement 10 personnes, mais de bien plus.

Ce dispositif viendrait en complément de l’accueil de jour, non médicalisé de 8 places, dont la ville de Vénissieux dispose aujourd’hui, et qui est géré par le CCAS, résidence Henri Raynaud.

Mais au-delà des chiffres, et des projets porteurs, c’est à la complicité, à la solidarité, à l’accompagnement et à l’imbrication de toutes les générations que nous tenons. Avec vous, nous savons d’où nous venons, et nous savons que Vénissieux est bien, une histoire de continuité et de filiation.

Je souhaite à chacun de vous, une excellente Semaine Bleue 2019, et je vous remercie.

X