Logements d’urgence

A travers cette convention tripartite, nos deux communes conviennent du principe, d’une mise à disposition respective des logements d’urgence.

En moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui, au cours d’une année, sont victimes de violences physique et/ou sexuelles, commises par leur ancien ou actuel partenaire intime, est estimé à 219 000 femmes. L’auteur de ces violences est en grande majorité le mari, le concubin, le pacsé, ou le petit-ami. 109 femmes ont été tuées en 2017, par leur conjoint ou leur ex-conjoint. Une dispute (32 %) ou une séparation (26 %), figure parmi les principaux mobiles. Les victimes avaient déjà subi des violences dans la moitié des cas. En moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui, au cours d’une année, sont victimes de viols et de tentatives de viol, est estimé à 94 000 femmes. Dans 91% des cas, ces agressions ont été perpétrées par une personne connue de la victime.

Cette litanie de chiffres macabres est insupportable. Il faut arrêter de croire que cela n’arrive qu’aux autres, que c’est un épiphénomène, qu’on tombe dans le discours moraliste, en dénonçant toutes ces violences faites aux femmes. Non, cette réalité-là est abjecte, cette réalité-là est un fléau de société, cette réalité-là est inacceptable. Et quand on entre dans les détails, l’effroi le dispute alors à l’horreur : les femmes SDF sont victimes d’une agression sexuelle toutes les huit heures, en France.

Face à cet état d’urgence, les dispositifs ne sont pas à la hauteur. L’hébergement d’urgence, un droit pourtant inscrit dans le code de l’action sociale et des familles, n’est pas assuré. La Fédération Nationale des Acteurs de la Solidarité, souligne un manque cruel de places, ne permettant pas de répondre à l’ensemble des demandes d’hébergement. Dans le Rhône, 83 % des demandeurs reçoivent des réponses négatives.

La prévention des violences conjugales constitue un axe prioritaire, pour les communes de Vénissieux et de Saint-Fons, en partenariat avec l’association Viffil-SOS Femmes. Notre ville possède déjà un logement d’urgence, pour les femmes victimes de violence. Saint-Fons souhaite lui en dédier un également. En effet, le logement d’urgence de notre ville, peut être déjà occupé par une victime, ou pas assez éloigné de l’auteur des violences. A travers cette convention tripartite, nos deux communes conviennent du principe, d’une mise à disposition respective des logements d’urgence. La mise à l’abri de la victime, sur l’un des deux logements, sera validée en fonction des risques et de la situation, par Viffil et ou la coordinatrice sociale du commissariat de secteur. Ces deux logements sont dédiés uniquement aux femmes victimes de violence. C’est l’association qui assure l’accompagnement social de la victime, dès l’entrée dans le logement, mais aussi à sa sortie. Nos deux communes montrent là un bel exemple, de leur volonté d’agir ensemble, contre ce fléau de société, et d’être à l’écoute et au plus près des femmes, et des réalités du terrain.

Je suis convaincue que les politiques de proximité, et l’échelle locale, constituent des moyens adaptés et efficaces, pour lutter contre ces violences insupportables. Mais je suis convaincue également, que l’austérité que l’État impose aux collectivités locales, en réduit leur portée, et les contrarie. Les campagnes de sensibilisation sont nécessaires, mais on attend plus encore des pouvoirs publics, pour qu’ils se montrent à la hauteur de ce fléau de société.

Je vous remercie.

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