Installation du nouveau conseil municipal

… »Je tiens à remercier avec une émotion sincère et profonde, les Vénissianes et les Vénissians qui ont voté et accordé leur confiance, à notre liste des forces de gauche et écologistes rassemblés. »…

Je tiens à remercier avec une émotion sincère et profonde, les Vénissianes et les Vénissians qui ont voté et accordé leur confiance, à notre liste des forces de gauche et écologistes rassemblés. Dans le monde du travail, dans les associations, chez tous les militants et avec le comité de soutien, vous vous êtes engagés et avez construit cette victoire incontestable. Le combat n’était pas gagné d’avance, la campagne du 1er tour s’est déroulée, tandis que l’épidémie sévissait déjà en France, toute l’équipe municipale salue votre courage et votre mobilisation, dans un contexte si particulier et préoccupant.

Cette victoire, la vôtre, la nôtre, c’est celle de l’humain, de sa place centrale autour de laquelle se construisent nos politiques sociale, éducative, culturelle, sanitaire, écologique, et du droit à la tranquillité. Cette victoire, c’est celle de l’authenticité et de la fidélité à des convictions et des valeurs de gauche qu’on ne trahit pas, quand d’autres réduisent la pratique politique à leur propre carrière, à des volte-face opportunistes, dont nos concitoyens ne veulent plus.

Cette victoire, c’est celle de l’intérêt général contre les intérêts privés, de la dimension sociale et écologique d’une ville, contre la privatisation et la vente à la découpe de ses territoires.

Cette victoire, c’est aussi votre reconnaissance du travail accompli, du chemin parcouru par Vénissieux, et celle de l’espoir, d’un nouveau souffle pour aller toujours plus loin.

C’est enfin la victoire de nos politiques de proximité, de l’investissement des hommes et des femmes, de l’ensemble de nos agents au service de vous tous, et dont vous avez pu mesurer leur exemplarité et leur efficacité, tout au long de la crise sanitaire.

Vous avez dit non au libéralisme, qui détruit des pans entiers de notre société : l’éducation, la santé, les hôpitaux, la justice, la sécurité, pour le résultat catastrophique et dramatique que l’on sait. La course au profit immédiat au détriment de la cohésion nationale ! La crise sanitaire a été un révélateur du démantèlement de notre santé publique, mais aussi des inégalités sociales, qui fracturent notre pays.

Vous ne vous y êtes pas trompés : chacun a vu le rôle crucial qu’ont joué les communes, face à l’épidémie, tandis que l’Etat affichait de sérieuses défaillances.

Cette proximité, ces chaînes de solidarité spontanée, les initiatives des habitants et des associations, les opérations avec les producteurs, les TPE, le déploiement de nos services publics de proximité, ont montré une ville de cohésion, une ville qui fait face et sait se montrer solidaire. Cette ville est à votre image.

Ce combat d’une commune qui innove et accompagne, levier d’initiatives citoyennes, je le porte depuis ma prise de fonction en 2009. Il faut lui donner une suite, et exiger du gouvernement qu’il stoppe les politiques d’austérité, d’étranglement financier, et de mises sous tutelle des dépenses de fonctionnement des communes. L’heure est venue de repenser les relations et coopérations, entre l’Etat et les collectivités, d’en finir avec ces décisions et réformes unilatérales qui tombent sur les communes, sans concertation, ni dialogue.

Le mandat qui s’ouvre est jalonné de défis immenses, qu’il nous faudra relever avec vous tous. La première urgence est économique et sociale. La crise est déjà là, et nous savons qu’elle frappe en premier, et très brutalement, les quartiers populaires. Nous devrons défendre bec et ongles les salariés, les savoir-faire, les entreprises, avec tous les partenaires institutionnels et économiques de terrain.

800 000 emplois pourraient être supprimés d’ici 2021, à l’échelle nationale, d’après le Ministre de l’Economie, Bruno Le maire. Nos villes, nos quartiers et notre pays, ne peuvent absorber une telle hécatombe, et encore moins accepter l’idée d’une crise, que la finance mondialisée ferait payer une nouvelle fois, aux travailleurs. Personne ne connaît à ce jour l’amplitude de l’onde de choc, mais nous devons déjà l’anticiper, accompagner les habitants, mettre en place des stratégies de relocalisation des productions essentielles dans notre pays. Les intérimaires, les contrats courts, les femmes plus particulièrement, et les étudiants, sont les premières victimes de cette casse sociale, orchestrée par le libéralisme.

Ce combat pour les Vénissians, les jeunes, les familles les plus fragiles, pour l’emploi et le pouvoir d’achat, est le premier rendez-vous de notre mandat. Tout le monde doit se retrousser les manches. Dans cette bataille âpre qui s’annonce, n’oublions pas le monde culturel, touché de plein fouet par l’épidémie de Covid-19, à Vénissieux comme partout en France. Jamais notre société n’a été aussi fractionnée, et jamais nous n’avons eu autant besoin de cette culture populaire qui rassemble, rapproche, réunit. Il faudra lui venir en aide. Le vivre ensemble est une priorité absolue de notre majorité municipale.

Le deuxième défi à relever est lié au réchauffement climatique. A Vénissieux , dans l’agglomération lyonnaise, il s’agira d’améliorer le cadre de vie, de rendre nos villes respirables.

Ce défi du développement durable, nous allons le relever ensemble, dans la concertation, le dialogue et l’innovation avec vous. Développer les transports en commun, avec l’instauration d’une tarification sociale, repenser nos modes de consommation et de production, privilégier les modes de déplacement doux, réduire notre dépendance aux énergies fossiles, lutter contre les îlots de chaleur urbains, avec un aménagement adapté, les chantiers sont nombreux.

Notre Ville s’est déjà engagée sur ce chemin, et a accompli un travail remarquable en termes de réduction des énergies fossiles, d’émissions de CO2, d’initiatives citoyennes, de rénovation du bâti, de préservation de nos espaces verts, etc.

Avec les écologistes, notre équipe municipale va renforcer encore ses actions, sans jamais dissocier la question environnementale de la dimension sociale.

Nul ne saurait ignorer les questions de pouvoir d’achat, de conditions économiques des familles vénissianes, il ne faut donc pas imposer, sans discernement, le développement durable, ou en faire un facteur d’exclusion sociale, mais le mettre en œuvre, avec tout un ensemble de dispositifs d’accompagnement. La nouvelle majorité à la Métropole constitue une rampe de lancement indéniable, elle doit devenir un levier et un laboratoire d’idées partagés, dans toutes les communes de l’agglomération, pas uniquement dans la ville centre, mais aussi dans les villes périphériques, quelle que soit la nature de leurs activités, tertiaires, industrielles…

Le développement durable, j’en suis convaincue, est une source de nouvelles productions, de nouveaux emplois, et de nouvelles dynamiques citoyennes dans nos quartiers, auxquelles vous avez déjà contribué.

L’équipe municipale qui se met en place, pour notre nouveau pacte communal, est prête. Je la sais engagée, soudée, combative, énergique et dévouée, pour rester à votre écoute, et servir l’intérêt général. Vous nous connaissez, vous venez de valider le travail accompli et à venir, vous nous faites confiance.

Nous savons que des difficultés économiques s’annoncent dans notre pays, pour y faire face, il nous faudra être solidaires, exemplaires et combatifs. Certains élus sont expérimentés, d’autres découvrent leurs nouvelles fonctions. A nous de les épauler. Je tiens à remercier et saluer, la contribution des élus qui ne renouvellent pas leur mandat. Leur investissement a servi la dynamique de notre ville.

A Vénissieux, toute la gauche est rassemblée, avec les écologistes, avec les forces progressistes et citoyennes. Rassemblés, la preuve en est, nous gagnons ! La diversité de nos sensibilités est une chance, elle doit nourrir nos discussions, nos interrogations, être source d’innovations, permettre d’imaginer des possibles concrets, réalistes et réalisables, au contact du terrain et de la vie quotidienne des Vénissians. L’heure n’est pas à l’ambition personnelle, ni au carriérisme dont souffre tant la politique, mais au don de soi, à la générosité. Une équipe municipale, c’est une addition d’individualités, au service d’un collectif et d’un objectif commun : améliorer la vie et le cadre de vie des habitants. Il n’y aura pas d’autre cap que celui que nous avons tracé. Et nous le tiendrons avec détermination.

Le pacte communal 2020-2026, vous le connaissez, et l’avez approuvé ce 28 juin. Vous le connaissez d’autant mieux, que vous en avez été des acteurs à part entière, lors des rencontres thématiques et des contributions sur le site participatif, point de départ de notre programme de campagne municipale.

Nous avons mis en avant 150 engagements, et nous les tiendrons. Ce contrat communal est dense, ambitieux, il poursuit ce qui a été entrepris, renforce certaines thématiques, va en améliorer d’autres, pour donner naissance à de nouveaux dispositifs.

Il comprend deux polarités fortes, liées entre elles : les Vénissians et Vénissieux. Les Vénissians d’une part, ou comment agir pour améliorer leur quotidien, au plus près de leurs attentes, et renforcer leurs droits universels, en matière de santé, de sécurité, d’éducation, de culture, de sport pour tous, etc. Vénissieux d’autre part, il s’agit là de prolonger la dynamique actuelle, urbaine, économique, sociale, et de l’inscrire dans le cadre d’un développement durable, écologique et humain.

La vision marchande et libérale de nos territoires, notre pacte communal s’y oppose frontalement, il cherche au contraire, à garantir la justice sociale, à bâtir notre ville dans le sens de l’intérêt général, à favoriser la cohésion sociale, par la qualité et le déploiement de nos services publics de proximité. Agir pour le court terme, investir pour le long terme, voilà le préambule des six années à venir.

Le droit à la sécurité est capital, c’est le premier de nos droits. Sans angélisme, ni démagogie, nous allons renforcer le travail de terrain accompli avec nos partenaires : la justice, la Police Nationale, les bailleurs, Kéolys/Sytral…  Il porte ses fruits. Le défi du développement durable et du cadre de vie, nous allons le relever ensemble, dans la concertation, le dialogue et l’innovation. Education, culture et sport pour tous, sont des priorités de notre pacte 2020-2026. Santé, logement, vie digne, droits des femmes, développement urbain et économique, avec la poursuite du Puisoz-Grand Parilly, et de la rénovation urbaine des Minguettes, nous allons actionner tous les leviers en même temps, afin que les retombées de la dynamique vénissiane profitent à l’ensemble des Vénissians. Dans ce cadre précis, la jeunesse est l’une de nos priorités.

Pas de collégien sans stage, valorisation des jeunes talents, demande au rectorat de la création de nouvelles filières d’enseignement dans les lycées, en lien avec le bassin d’emploi, construction d’un nouveau groupe scolaire dans le quartier gare, mise en place d’un « pass culture » numérique incitatif, agrandissement de l’école Jules Guesde, reconstruction de la piscine du complexe sportif Delaune, je ne vais pas lister nos 150 engagements, ce serait trop long, mais ils montrent comment nous voulons faire avancer Vénissieux collectivement, sans oublier personne, ni nos aînés, ni les familles modestes, qui bénéficieront de nouveaux dispositifs.

Vénisssieux est une ville qui compte, sa voix porte au sein de l’agglomération lyonnaise. A l’aube de cette nouvelle Métropole, avec nos singularités, nous comptons défendre la place de Vénissieux et des Vénissians, mais aussi rénover les pratiques politiques et démocratiques, de l’agglomération lyonnaise. Les dossiers que nous portons, comme la réalisation d’une ligne forte vers Corbas, avec un pôle d’échange sud, l’étude sur un boulevard Bonnevay apaisé, ou encore l’achèvement du Boulevard Urbain Est, rejoignent des objectifs du développement durable.

Je solliciterai la Métropole à ce sujet, qui devrait, avec le changement de majorité, prêter une oreille plus attentive à la mise en place d’axes structurants, adaptés à la lutte contre le réchauffement climatique, en favorisant l’utilisation des transports en commun.

Comme depuis 2009, je ne serai pas un maire partisan, mais le maire de tous les Vénissians. Avec des convictions fortes. Notre majorité municipale sera à votre écoute, sans exclusive aucune, et présente dans tous les quartiers. Le tableau de bord de notre pays est alarmant, je ne vous le cache pas. Il y a trop, beaucoup trop de divisions, de fractures, de replis, d’inégalités, entre les citoyens, entre les territoires, dans les agglomérations comme dans nos villes. L’abstention catastrophique lors des deux tours, que la crise sanitaire ne saurait expliquer à elle seule, ronge notre démocratie représentative. On fait mine de la découvrir aujourd’hui, alors qu’elle ne cesse de s’amplifier, de scrutin en scrutin, depuis 20 ans. Les élections municipales, rendez-vous épargné jusqu’alors, sont désormais touchées par une désaffection des urnes, que tout le monde déplore, et à laquelle il faut s’attaquer.

Ceux qui instruisent aujourd’hui un procès en illégitimité des maires, sont bizarrement ceux qui ont fait des scores encore plus faibles. C’est ce que j’appelle la légitimité à géométrie variable ! Quand le député de la 14ème circonscription du Rhône est élu en 2017, avec presque 72% d’abstention sur Vénissieux, malgré la dynamique que crée la Présidentielle, personne ne s’en offusque.

Les mêmes crient au scandale, quand c’est un maire ! A les entendre, la liste qui a remporté le plus de voix ne serait pas la première, curieuse interprétation des règles démocratiques. Comment ont-ils fait pour passer si brutalement d’un état à un autre, peut-être parce qu’ils se rêvaient victorieux, et se sont réveillés vaincus, allez savoir…

L’amertume n’a jamais été bonne conseillère, et ce n’est pas avec ce genre d’arguments, de toute façon, qu’on trouvera des solutions viables à cette crise civique réelle. Car oui, le malaise est grave, profond, enraciné. Tout se passe comme si notre pays avançait à l’aveugle, sans gouvernail ni cap, sans adhésion ni appartenance à un projet de société collectif. Nos concitoyens ne croient plus en la parole politique, ni en des lendemains meilleurs. Ce constat est terrible, il doit interroger, et réveiller tous les partis républicains, de droite comme de gauche.

Nos institutions sont à bout de souffle, elles ont besoin de nouvelles pratiques démocratiques, plus proches des habitants, du terrain, qui favorisent le sens de l’engagement, l’écoute, le partage, et la concertation. Ce n’est pas un hasard si nous avons été précurseurs en la matière, avec la création des conseils de quartier, bien avant que la loi ne l’impose. Et nous travaillons déjà à de nouvelles formes de consultations des Vénissians, toujours plus participatives, que nous mettrons en place au cours de ce mandat.

J’ai toujours cru et je croirai toujours, en la capacité réformatrice du débat d’ idées, en notre faculté collective à faire bouger les lignes, et dessiner de nouveaux horizons. Ces derniers mois, à travers la mobilisation de vous tous, des associations, de nos services publics et des acteurs de terrain, notre ville de Vénissieux a montré de très belles solidarités. Les énergies sont là, parmi nous, elles n’ont pas disparu. Recréer de l’espoir, retisser le lien social, renouer avec la notion d’intérêt général : c’est aussi l’esprit et le sens que j’entends donner à notre pacte communal2020-2026, au service de notre ville et de vous tous.

Je vous remercie.

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