Décès de Gisèle Halimi : Le droit des femmes, le combat de toute une vie

… »A l’heure où les droits des femmes sont sans cesse remis en cause, le décès de Gisèle Halimi nous rappelle que nous ne devons jamais baisser la garde dans cette lutte pour l’égalité et la justice. »…

La cause des femmes, c’était aussi le nom du mouvement féministe qu’elle a créé en 1971 aux côtés de Jean Rostand et Simone de Beauvoir. Cette année-là, elle est également signataire du « Manifeste des 343 », pétition de femmes qui déclarent avoir avorté et revendiquent le droit d’accéder à la contraception et à l’avortement librement.

En 1972, elle défend Marie-Claire, 16 ans, ayant avorté après un viol. Cette affaire, emblématique du combat féministe, lui permettra d’obtenir la relaxe de la jeune fille.  Ce procès ouvrira une tribune contre la loi de 1920 interdisant l’avortement et contribuera à l’évolution de la société vers la loi Veil, votée en 1974 sur l’IVG.

Elue députée de l’Isère en 1981, elle poursuit son combat à l’Assemblée Nationale, pour le remboursement de l’interruption volontaire de grossesse, finalement voté en 1982. Militante engagée, elle s’est également battue pour l’indépendance de son pays natal, la Tunisie.

« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard, ni patience » ces mots de René Char, Gisèle Halimi en avait fait sa devise. Combattre les idées reçues, l’injustice, construire une autre société, plus juste, plus humaine, telle était sa conception de la vie.

Aujourd’hui, c’est une grande dame, qui s’en va. Militante déterminée, écrivaine, députée, ambassadrice de l’UNESCO, Gisèle Halimi a été de tous les combats contre toutes les formes d’oppression. De ses multiples batailles, elle restera à jamais une pionnière.

A l’heure où les droits des femmes sont sans cesse remis en cause, le décès de Gisèle Halimi nous rappelle que nous ne devons jamais baisser la garde dans cette lutte pour l’égalité et la justice. Son livre, intitulé « Ne vous résignez jamais »  est  plus que jamais d’actualité. Il résonne comme un appel, celui du refus absolu de la résignation.

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