Convention VIFFIL – SOS Femmes

Chaque année, plus de 219 000 femmes sont victimes de violences conjugales. Près de la moitié d’entre elles ne fait aucune démarche auprès d’une association ou d’un professionnel. Pire encore, seules 19% d’entre elles déclarent avoir déposé une plainte en gendarmerie ou en commissariat de police suite à ces violences.

Il y a 20-30 ans, on ne parlait pas, ou si peu, des violences faites aux femmes. Aujourd’hui, la parole s’est libérée, on est sorti de l’omerta, et les campagnes médiatiques font prendre conscience de l’ampleur du fléau en France, car il s’agit bien d’un fléau insupportable. Oui, mais je le dis de façon claire et nette : cela ne suffit pas et nous restons toujours au milieu du gué.

En 2017, 109 femmes ont trouvé la mort sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. D’autres sources font, par ailleurs, état de 130 victimes.

Chaque année, plus de 219 000 femmes sont victimes de violences conjugales. Près de la moitié d’entre elles ne fait aucune démarche auprès d’une association ou d’un professionnel. Pire encore, seules 19% d’entre elles déclarent avoir déposé une plainte en gendarmerie ou en commissariat de police suite à ces violences. Au sein de l’Europe, c’est en Allemagne et en France que l’on recensait, en 2016, le plus de victimes. Dernier chiffre inquiétant : lors des sept premiers mois de 2018, les violences sexuelles à l’égard des femmes ont augmenté, dans notre pays, de 23% par rapport à 2017.

C’est un cri d’alarme qu’il nous faut lancer aux pouvoirs publics. Nous devons agir au plus près du terrain, nous le savons tous, mais au-delà des campagnes médiatiques, l’Etat doit également afficher sa présence et sa volonté d’en finir avec ce fléau, soutenir les associations et acteurs qui viennent au secours des femmes battues, et se donner les moyens législatifs, juridiques, policiers de combattre ces violences insoutenables.

Notre Ville s’est engagée dans cette lutte quotidienne, et dans l’agglomération lyonnaise, elle est à la pointe de ce combat. Dès 1993, nous nous sommes associés avec FIL, association devenue Viffil-Sos-Femmes. Depuis 2016, une convention d’accueil et de soutien des femmes victimes de violences lie notre ville à l’association. Nous tenons, bien évidemment, à reconduire cette convention, dont personne ne peut nier l’utilité. En 2018, l’association a accompagné 22 femmes vénissianes. Elle pourra désormais poursuivre ses missions, financièrement et humainement, auprès de 25 femmes vénissianes isolées, avec ou sans enfants, victimes de violences.

Je rappelle que notre ville a déjà pris des mesures fortes en mettant à la disposition des victimes un logement, et en prenant en charge la moitié du financement d’une intervenante sociale au commissariat, un premier accueil essentiel pour orienter et rassurer la victime. Nos campagnes de sensibilisation et de prévention auprès des jeunes avec l’Education Nationale, dans les EPJ, n’ont jamais cessé. Et comme point d’orgue, notre Festival Essenti’elles donne un écho particulier, par la création et la culture, à l’ensemble des droits des femmes.

La signature de cette convention avec Viffil illustre, une nouvelle fois, notre détermination à ne jamais céder face à la violence aveugle et lâche faite aux femmes. C’est un enjeu de société auquel nous devons faire face, sans relâche et sans atermoiement.

Je vous remercie.

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