Convention OMR

… »Penser le 3ème âge, c’est placer le débat en termes de solidarité et de justice sociale, et non en termes de points et de marchés. »…

Les actions et les missions de l’OMR en font un acteur de terrain de toute première importance, pour le 3ème âge à Vénissieux. C’est un ensemble collectif qui est à l’œuvre, des bénévoles et associations, jusqu’au conseil d’administration, les salariés, que je tiens à mettre en exergue et à féliciter.

Quand toutes les énergies sont mobilisées et rassemblées, les résultats se voient. Notre ville est jeune, mais ne regardons pas que dans une direction. L’allongement de l’espérance de vie et le vieillissement de la population, modifient la pyramide des âges, à Vénissieux également. A ce titre, les projections pour 2020 prévoient d’ores et déjà, une augmentation par rapport à 2011, de 6% de la population âgée de plus de 60 ans, et de 18,4% des plus de 75 ans. Inutile de dire que l’utilité de l’Office Municipal va aller crescendo, et que mener une politique d’animation globale, en faveur de nos aînés, est et sera essentiel.

Dans les domaines des loisirs, de la solidarité, de la culture et de la santé, l’OMR joue un rôle pivot, crée du lien social, et brise l’isolement. Il intervient en complémentarité, avec les organismes et structures du 3ème âge, sur des problématiques des retraités, personnes handicapées ou inaptes au travail, de plus de 50 ans. Cette nouvelle convention, d’une durée de trois ans, illustre la confiance réciproque nouée, entre l’office la ville, et notre vive attention au 3ème âge.

Deux défis se présentent à notre société, et à nos villes aussi. Les difficultés que rencontrent les personnes âgées pour vivre dignement, ne cessent de s’accroître, et ne sont pas acceptables, après une vie de travail et de contribution au développement de notre pays. Le chômage de masse et le décalage de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans, ont eu pour effet de créer des poches de pauvreté. Selon les dernières études, en 2015, 1,4 million de personnes de 53 à 69 ans, ne perçoivent ni revenu d’activité, ni pension de retraite, de droit direct ou de réversion. Cela représente 11% des personnes de cette tranche d’âge. Dans le détail, on constate que ces seniors sous le seuil de pauvreté, sont en majorité des femmes. Présenter la réforme des retraites à points, synonyme de baisse de pensions et d’une précarité généralisée, relève de l’indécence. Les Français, les syndicats, de très nombreuses professions s’y opposent frontalement, car tout le monde a compris ce qui se tramait derrière la volonté du chef de l’état : casser le système le plus solidaire et le plus juste socialement des retraites par répartition, pour l’offrir aux assurances privées. Ni plus ni moins.

Or d’autres réformes sont possibles, à condition d’avoir la volonté d’imaginer un régime beaucoup plus juste, en matière de justice sociale, de pénibilité de certains métiers, et de prises en compte du travail partiel, auquel beaucoup de femmes ont recours, par nécessité, pas par choix. En clair, l’objectif doit être de garantir et améliorer les retraites les plus basses, en mettant à contribution, avec un barème progressif, les plus hauts revenus et patrimoines, d’autant plus que les inégalités patrimoniales sont abyssales, parmi les retraités et parmi les actifs. Défendre un système de retraite redistributeur par répartition, ce n’est pas être archaïque, mais au contraire, être tourné vers l’avenir des jeunes générations.

L’autre défi, et il est de taille, concerne la dépendance, enjeu majeur, au sujet duquel la France prend du retard. On sait que les besoins sont déjà considérables. On estime qu’il faudrait créer 10 000 postes supplémentaires dans les EHPAD et structures d’aide à domicile, dès 2020.

Avec la Métropole, je me bats auprès de l’ARS, pour l’arrivée d’un nouvel EHPAD dans le quartier Puisoz- Grand-Parilly. Par ailleurs, notre ville s’est portée candidate à l’appel à projet de l’ARS, relatif à la création d’un accueil de jour médicalisé de 10 places, destiné aux personnes âgées de 60 ans et plus, en perte d’autonomie ou atteintes d’Alzheimer. Par effet de rotation, ces 10 places ne signifient pas l’accueil d’uniquement 10 personnes, mais de bien plus. Ce dispositif viendrait en complément de l’accueil de jour non médicalisé de 8 places, dont la ville de Vénissieux dispose aujourd’hui, et qui est géré par le CCAS, résidence Henri Raynaud.

Penser le 3ème âge, c’est placer le débat en termes de solidarité et de justice sociale, et non en termes de points et de marchés.

Je vous remercie.

 

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