Conseil municipal : Subvention complémentaire CCAS

Au CCAS, au Resto du cœur de Vénissieux, et au comité local du Secours populaire, les demandes d’aide alimentaire se multiplient. Et le profil des bénéficiaires change. Les jeunes, et les étudiants notamment, sont particulièrement touchés.

Mi-novembre, avec plus de 150 maires ou présidents d’agglomération signataires, nous avons interpellé l’État et Emmanuel Macron, pour tirer la sonnette d’alarme, porter la voix des habitants des quartiers populaires, et demander à ce qu’1% des 100 milliards d’euros du plan de relance, soit injecté dans nos territoires. Car c’est là que la crise sanitaire, économique et sociale, frappe le plus fort. Car c’est là que les emplois et les temps partiels disparaissent, ou sont à l’arrêt. C’est là que les habitants les plus fragilisés peinent à se nourrir, à payer le loyer, et je ne parle pas des accès au numérique, à Internet, c’est là que les fractures se creusent sous l’effet de la crise sanitaire. La solidarité nationale doit être exemplaire, elle ne peut ignorer les quartiers populaires.

Dans notre commune, les difficultés sociales ont été exacerbées par la pandémie et l’arrêt brutal d’une partie de l’activité économique. Pour rappel, nous avons distribué des chèques alimentaires à 1 379 familles, et les dépenses liées au secours d’urgence alimentaire, ont enregistré un surcoût de 88 000€, que le CCAS n’a pu absorber entièrement. C’est la raison pour laquelle il est vital et impératif d’accorder une subvention complémentaire de 60 000€, dans un contexte d’urgence sociale sans précédent. Là encore, la solidarité doit être au rendez-vous.

Nous connaissons une partie des effets de cette crise sanitaire, mais une partie seulement, car cette crise est toujours en cours, et toujours devant nous.

Au CCAS, au Resto du cœur de Vénissieux, et au comité local du Secours populaire, les demandes d’aide alimentaire se multiplient. Et le profil des bénéficiaires change. Les jeunes, et les étudiants notamment, sont particulièrement touchés. A l’échelle nationale, d’après les Restos du Coeur, les moins de 25 ans représentent déjà près de la moitié des bénéficiaires. Pénalisés dans le cadre de leurs études, isolés et confinés dans leurs résidences universitaires, touchés de plein fouet par le ralentissement de l’activité économique, et la disparition provisoire des petits boulots, notre jeunesse ne doit pas devenir la génération sacrifiée de cette crise sanitaire.

L’aide matérielle et financière à des populations démunies, nécessite également un soutien psychologique, après un deuxième confinement plus difficile à encaisser. Nos aînés ont vécu un isolement traumatisant, souvent dans l’impossibilité de voir ou de parler à l’entourage familial, aux amis et proches. Nous devons faire preuve d’une extrême vigilance, et d’une attention de tous les instants, à l’égard de toutes ces personnes fragilisées, physiquement et mentalement. C’est la raison pour laquelle, notre Ville a activé très rapidement son centre d’appels, et qu’elle procède en ce moment même, à la distribution des colis de fin d’année aux personnes âgées, grâce au concours de nombreux agents, que je tiens à saluer.

Maintenir le lien social en ces temps éprouvants est primordial ! Dans cette optique, le CCAS a lancé le recrutement de deux contrats de service civique, qui seront chargés, dès le début de l’année, de rendre visite aux personnes âgées isolées, afin de rompre ce sentiment de solitude, et de recréer avec elles, une proximité et des relations humaines si importantes aujourd’hui.

Je l’ai déjà dit : cette crise n’est pas derrière nous, mais parmi nous et devant nous. Les chiffres sont sans appel : 35 000 suppressions de postes ont été enregistrées, lors de ces trois derniers mois.

Les problèmes de trésorerie et de liquidités s’accumulent, et les craintes d’une explosion des faillites d’entreprises et commerces, en 2021, sont bien réelles.

Les secteurs de pertes d’emploi concernent l’industrie manufacturière, le commerce, l’hébergement et la restauration, mais aussi l’information et communication, ainsi que les arts et spectacles. Des pans entiers d’activités sont menacés. Derrière ces indices, il y a bien sûr la paupérisation exponentielle des populations, et des quartiers les plus précaires. Seules la détermination de l’État en matière de solidarité nationale, la mobilisation des collectivités territoriales et de tous les acteurs de terrain, nous permettront de sortir de ces crises sanitaire, économique et sociale. Chacun dans son rôle, doit faire preuve de responsabilité, et se montrer à la hauteur du défi.

Je vous remercie.

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