La nouvelle est passée quelque peu inaperçue, mais elle est pourtant édifiante. Dans le département de la Seine-Saint-Denis, quelques jours après la rentrée 2020, plus de 4000 enfants n’avaient pas repris le chemin de l’école. Peur d’exposition au Covid, décrochage scolaire, déménagement des familles par crainte de l’épidémie, les raisons de cette désaffection ne sont pas claires, mais elles témoignent de la fin chaotique de l’année scolaire précédente, après les mois de confinement.
Pour beaucoup d’enseignants, la crainte d’une déscolarisation des élèves les plus sensibles est réelle, aujourd’hui, mais aussi tout au long de l’année 2020-2021. La crise sanitaire a creusé les inégalités d’apprentissage, et d’accès au savoir entre les enfants, c’est indéniable. Au final, elle a creusé une inégalité de réussite scolaire. Difficile de garantir une continuité pédagogique en ligne, quand deux élèves défavorisés sur dix déclaraient ne pas avoir d’ordinateur, et que les huit autres n’y avaient pas forcément accès, par partage entre les membres de la famille, ou par manque de soutien parental.
Inutile de dire, que la mise en place du dispositif Cité Educative Vénissieux/Saint-Fons intervient au bon moment, et répond à des préoccupations, qui doivent mobiliser l’Etat, les élus locaux, l’éducation nationale, et les familles. Cette attribution n’est pas due au hasard, mais bien le fruit d’une ambition éducative pérenne, à Vénissieux. Elle était présente sous les précédents mandats, elle se poursuivra sous le mandat 2020-2026.
Je veux saluer l’efficacité, et le professionnalisme de nos services, dans l’obtention de ce label d’Etat, suite à l’appel à projet. Une réussite qui se traduit par un levier budgétaire important, près de 2 millions d’euros sur trois ans, dotation la plus élevée obtenue parmi les 80 cités éducatives en France. Entre notre ville, les associations, l’éducation nationale, le territoire vénissian bénéficie ainsi, d’une enveloppe de 450 000€ par an.
Nous avons lancé juste après le déconfinement un appel à projet, auprès des acteurs du territoire. 25 dossiers ont été déposés. Je ne vais pas entrer dans le détail de chaque action, mais présenter les grands axes que nous voulons développer. Comme je le signalais au début de mon intervention, il faut agir, et remobiliser les collégiens, et lycéens exclus ou prédécrocheurs, pour les réintégrer dans une offre éducative qualifiante en vue d’une insertion professionnelle. Le bien-être des enfants, et des jeunes à l’école et dans leur quartier ; la prise en compte de l’élément psychologique, et la prévention des conduites à risque dans le cadre de notre forum ; l’implication des parents dans les capacités éducatives ; le renforcement des interconnaissances et du développement de la personne, et de la citoyenneté ; autant de leviers à actionner de façon coordonnée, pour accompagner les enfants et les jeunes, dans leurs parcours collectif et individuel. La jeunesse, reste bien une priorité de notre mandat 2020-2026.
Je vous remercie.
