Conseil municipal : Budget primitif & taxes directes locales 2021

… »Les services publics de proximité donnent un très bel exemple d’engagement et de solidarité en temps de crise. « …

Depuis presque un an, la France, nos villes, nos quartiers populaires, vivent sous les effets de la crise sanitaire. Les collectivités locales ont joué un rôle d’amortisseur considérable, pour aider et accompagner le personnel hospitalier, les familles modestes et tous les habitants, face à cette pandémie. Quand en sortirons-nous ? Nul le sait. Et surtout, comment en sortirons-nous, alors que la crise économique et sociale s’est déjà installée dans les quartiers populaires, que les jeunes, les étudiants éprouvent d’énormes difficultés, matérielles et psychologiques, pour suivre leur formation, et vivre au quotidien.

Je remarque par ailleurs que, selon une récente étude de l’ONG Oxfam, cette crise sanitaire a profité aux plus riches, et enfoncé encore plus les classes moyennes et populaires. Les 1 000 plus grandes fortunes de la planète, ont été épargnées par la crise. Les plus pauvres, d’après l’étude, devront attendre dix ans, pour retrouver leur niveau d’avant la pandémie.

A l’aune de cette réalité, le plan d’urgence, que nous demandons au gouvernement, en faveur des quartiers populaires, est plus que légitime. Exiger en effet 1% des 100 milliards du plan de relance, ne me paraît pas démesuré, en comparaison des profits indigents, réalisés par quelques milliardaires pendant cette crise sanitaire.

Pour les collectivités locales, la situation actuelle est l’occasion de repenser les relations avec l’État. Emmanuel Macron les a marquées au fer rouge, entre autoritarisme, retour à un centralisme anachronique, et mépris des corps intermédiaires. Là où il aurait fallu introduire de la proximité, le gouvernement a imposé la verticalité de ses décisions, sans dialogues ni concertation. Résultat, à chaque étape intermédiaire de la crise, les rouages se sont grippés : les masques, les politiques de dépistage, et maintenant la campagne de vaccination. Au bout de la chaîne et dans l’urgence, le gouvernement a alors dû faire appel aux collectivités, tandis que ces dernières, heureusement, avaient déjà anticipé les dysfonctionnements, et les rigidités de l’exécutif.

L’État se souviendra-t-il de notre rôle ? Se souviendra-t-on de l’inconséquence des pratiques libérales, dans le milieu hospitalier ? Se souviendra-t-on des mesures contre-productives, imposées aux communes, comme les baisses de dotation et la contractualisation des dépenses de fonctionnement, alors que la crise sanitaire frappe très durement, les plus modestes. Si l’on veut sortir de cette crise, plus fort que l’on y est entré, il va falloir se donner des outils concrets, pour renforcer toutes les solidarités, sociale, économique et fiscale, avec le rétablissement de l’ISF, et la contribution des plus riches à l’intérêt général. Et il est temps également de libérer, au lieu de les contrarier, les politiques de proximité, à même de répondre avec efficacité, aux besoins et à l’urgence sociale des habitants.

L’élaboration du budget primitif 2021 s’appuie sur trois piliers : être en mesure de répondre au défi des crises actuelles ; maîtriser les dépenses de fonctionnement, tout en créant de nouveaux services pour les Vénissians ; accroître nos capacités d’investissement.

Sur le premier point, à savoir le temps court de la crise sanitaire, l’ordre du jour de ce conseil municipal, montre que notre soutien aux associations se poursuit, avec une deuxième salve d’attributions d’aides, et de subventions exceptionnelles. La culture, le sport, le social et le vivre ensemble, restent des priorités de ce mandat 2020-2026.

Sur le deuxième point, les familles vénissianes vont bénéficier d’un nouveau service, avec la mise en place de la garderie du matin, après les vacances de février. Sur les rails également, le périscolaire le mercredi à la journée, rentrée 2021, si les conditions sanitaires le permettent. Je tiens également à mentionner l’ouverture, résidence Bonin, d’un accueil de jour médicalisé, pour les personnes âgées. Le plan de mandat avance méthodiquement, dans un contexte difficile lié à la crise sanitaire. Je tiens à saluer tous les agents, les services et directions, dont le travail et les missions se poursuivent, malgré les contraintes liées à la Covid-19. Chacun est à la tâche, chacun fait preuve de compétence et de responsabilité, pour servir les Vénissians et l’intérêt général. Les services publics de proximité donnent un très bel exemple d’engagement et de solidarité en temps de crise. Notre majorité n’en a jamais douté, et les habitants en récoltent les fruits.

Au sujet des investissements, comme je l’avais annoncé, la Ville redouble d’effort pour atteindre dès 2022, une enveloppe de 21M€ par an, au cours de ce mandat, contre 15M€ en moyenne, lors du mandat précédent. Nos finances, saines, sans emprunt toxique, et notre faible taux d’endettement, nous permettent d’investir dans tous les quartiers. Square Ennemond-Romand, extensions des groupes scolaires Jules-Guesde et Charréard, maison de l’enfance Max-Barel, participation au PIG énergie 1 et 2, maintenance de notre patrimoine, nouveau programme de rénovation urbaine Minguettes-Clochettes, les opérations lancées, en cours ou à venir, vont renforcer l’attractivité de notre ville, et améliorer le cadre de vie des Vénissians.

2021 est une année charnière. En effet, la taxe d’habitation sur la résidence principale, ne concernera plus que 20 % des foyers restants. A ce jour, nous n’avons pas de visibilité sur la pérennité des principes correcteurs, qui viennent compenser la perte de TH pour les communes. C’est une interrogation supplémentaire, mais elle est de taille. De même, le principe de contractualisation des dépenses de fonctionnement, arrivé à terme en 2020, sera-t-il reconduit ultérieurement ? Là encore, la question reste sans réponse.

En conclusion, ce budget 2021 est le budget de toutes les solidarités. Avec les habitants, avec les associations, avec les acteurs économiques de notre ville. Personne ne doit rester au bord de la route, sous l’effet conjugué de ces trois crises, sanitaire, économique et sociale. Solidarité également entre les différents quartiers, qui font l’objet de projets structurants, à taille humaine, inscrits dans le cadre du développement durable et d’un aménagement urbain, en concertation avec les Vénissians. Plus nous resterons unis, plus nous renforcerons l’intérêt général, et plus vite alors, nous parviendrons à sortir de cette période complexe et difficile. C’est en tout cas l’esprit et la nature de ce budget 2021.

Je vous remercie.

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