Conférence Régionale CGT Cheminots

… »Ville de résistance et de solidarité, elle s’est toujours battue contre l’ordre établi et le règne du Grand Capital. »…

C’est un réel plaisir d’être parmi vous aujourd’hui et de vous accueillir à Vénissieux. Un moment important d’échanges et de réflexions, mais aussi de luttes et de mobilisations face à un gouvernement qui n’a plus de limites dans son programme de régression sociale.

Vénissieux a toujours porté en elle des valeurs d’intérêt général et de progrès social.

Fière de ses racines industrielles et populaires, elle a toujours accueilli sur ses terres, des fleurons de l’industrie française, à l’image de Veninov, Bosch, Carbone Savoie, Renault Trucks…

Ville de résistance et de solidarité, elle s’est toujours battue contre l’ordre établi et le règne du Grand Capital.

Ville de mémoire, elle est à l’image de ces hommes et ces femmes qui ont fait preuve de courage et de détermination pour défendre les valeurs et idéaux républicains : la liberté, l’égalité et la fraternité.

  • Leurs luttes, leurs résistances, constituent depuis toujours, le fil rouge de l’identité vénissiane.

Entre l’industrie, la SNCF, les cheminots, et Vénissieux, notre histoire commune est enracinée, une histoire qui a forgé notre patrimoine, notre identité, notre territoire et nos solidarités.

  • Pour mémoire, les cheminots ont joué un grand rôle dans la libération par elle-même de notre ville, le 2 septembre 44.

Depuis plusieurs semaines, les questions de pouvoir d’achat, de justice fiscale d’accès aux services publics, sont au cœur de l’actualité

Les mouvements sociaux qui ont lieu partout en France démontrent que le monde du travail, la jeunesse, les retraités, rejettent massivement la politique libérale du gouvernement

  • Jamais les inégalités sociales, territoriales, n’ont été aussi criantes.
  • Jamais ce qui fonde notre pacte social, n’a été aussi profondément remis en cause.

Les Français ont exprimé leur exaspération face à une politique qui vient d’en haut et qui ne répond en rien à leurs difficultés quotidiennes.

Ils ont réaffirmé leur attachement aux services publics et leur rôle essentiel de solidarité entre les territoires et les citoyens.

Ces mêmes services publics attaqués depuis des années, par les politiques d’austérité des gouvernements successifs.

Restrictions budgétaires, suppression de postes, ouverture à la concurrence, nos services publics sont démantelés au nom du tout rentable.

Alors même que les besoins de la population n’ont jamais été aussi importants, Macron maintient la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires.

Les réformes successives ont détricoté le service public ferroviaire, dégradé les conditions de transport des usagers, massacré le fret SNCF et fait reculer les conditions sociales, de vie et de travail des cheminots.

Aujourd’hui, les politiques menées par la direction du Groupe Public Ferroviaire s’inscrivent dans la même logique libérale du gouvernement Macron

Depuis le vote de la loi « pacte ferroviaire » en 2018, le processus de déréglementation, de casse sociale et d’affaiblissement du service public ferroviaire est à l’œuvre. Tous les députés « en marche » et « LR du Rhône ont voté pour cette loi, y compris le député de la circonscription, Yves Blein.

L’ouverture à la concurrence imposée par l’Europe, a généré une externalisation des tâches, la sous-traitance sans limite et le recours aux contrats précaires.

Au final, ce sont les cheminots, mais aussi les usagers qui en payent le prix fort.

Les communes, 1er socle républicain, font également les frais de ces cures d’austérité.

Après la chute des dotations, le gouvernement impose une contractualisation financière aux communes de plus de 50 000 habitants pour limiter nos dépenses de fonctionnement, avec application d’un malus pour les collectivités qui ne respectent pas cet objectif.

A Vénissieux, nous n’avons pas eu d’autres choix que de signer cette contractualisation sinon nous aurions perdu jusqu’à 1,5 millions d’euros sur la période 2019-2020.

  • Après de nombreuses négociations, nous avons obtenu un taux à 1,46 % (la marge de manœuvre se situait entre 1,2 % et 1,50 %)
  • Mais, face à l’urgence sociale, nous savons déjà que ce taux ne sera pas suffisant à partir de 2020, ce qui nous contraint à prioriser nos missions.
  • C’est une attaque en règle contre nos missions de service public et les agents qui les exercent

Face ce contexte difficile, à Vénissieux, nous avons fait des choix.

Celui de l’intérêt général et du bien commun.

Nous voulons mener à bien les missions de service public nécessaires aux habitants. Des missions de proximité, de solidarité qui participent à l’épanouissement de chacun.

Nous sommes déterminés à résister, face aux politiques libérales, à l’austérité qui frappe toujours plus fort la population

Nous luttons pour que chacun puisse vivre dignement :

  • C’est le sens des arrêtés que je prends depuis maintenant 10 ans, interdisant sur la commune les saisies mobilières, les coupures d’énergies, et l’obligation de relogement avant toute expulsion locative.
  • Le préfet demandera probablement la suspension de mes arrêtés et je serai amenée à comparaître devant le tribunal administratif

Aussi, dès à présent, j’appelle à la mobilisation de tous dans ce combat pour la dignité humaine.

Résister aux politiques de régression sociale que le gouvernement veut nous imposer, est un combat qui nous concerne tous. C’est ensemble, qu’il nous faudra lutter pour redonner du sens aux mots humanité, solidarité, intérêt général, pour défendre des services publics de qualité, de proximité qui répondent aux besoins de tous.

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