Conférence de presse de rentrée 2017

 

L’actualité internationale de cet été, a malheureusement confirmé l’état de violence et de tensions de notre monde. Des innocents ont perdu la vie sur les Ramblas, en Finlande, des militaires et représentants des forces de l’ordre, ont été ciblés en Europe : nous savons que la seule réponse à ce terrorisme barbare, tient dans notre capacité à rester unis, à écarter les raccourcis et amalgames, à faire preuve d’une cohésion nationale inébranlable.

Cette rentrée en France, les politiques libérales impulsées par Emmanuel Macron, vont continuer de détruire un peu plus encore, le modèle social français. Qu’on ne se trompe pas, la majorité En Marche, met en œuvre des réformes de droite.

A travers une fiscalité et une réforme de l’ISF qui creuseront les inégalités, et feront le jeu des plus riches, avec l’exonération des actifs financiers de l’impôt, par exemple. La notion de solidarité entre les plus fortunés et les plus modestes, vole ainsi en éclats. A travers la baisse des APL, qui fragilise les jeunes, ou la hausse de la CSG, dès le 1er janvier, qui va rogner le pouvoir d’achat des salariés, des retraités ou encore des chômeurs. A travers la réforme du code du travail, une loi El Khomri puissance 10, qui ne créera pas d’emplois supplémentaires, mais une forme de précarité généralisée.

Il y aurait aussi beaucoup à dire sur la méthode Macron, entre pouvoir monarchique, recours aux ordonnances, et assujettissement de l’Assemblée Nationale à l’exécutif. Ceux qui espéraient une modernisation de nos institutions en seront pour leurs frais.

Chacun comprendra qu’en tant que maire, ce sont les mesures à l’égard des collectivités territoriales, qui suscitent ma colère et mes plus vives préoccupations. Sous Sarkozy, sous Hollande, et maintenant sous Macron, on est en train de détruire les politiques publiques de proximité, et d’étouffer les communes, de réduire leurs missions de lien social et de continuité territoriale, à une portion congrue. Cette évolution est dramatique pour les habitants, pour la vie des quartiers, pour le milieu associatif, pour le vivre ensemble, que les communes construisent jour après jour, au plus près de la réalité sociale, et des besoins des Vénissians.

Il faut rappeler à chacun ce que les villes ont subi, et ce qu’elles sont appelées à subir. Sous le quinquennat précédent, les dotations aux collectivités ont chuté de 11,5 milliards d’euros, dont plus de 6 millions pour la seule part forfaitaire, de la dotation globale de fonctionnement de Vénissieux.

Aujourd’hui, le gouvernement d’Edouard Philippe a annoncé un plan d’économies de 60 milliards d’euros, dont 13 milliards pour les collectivités territoriales, supportées principalement par les communes. A ce nouveau coup de massue s’ajoute l’exonération de la taxe d’habitation, pour 80% des ménages. Les Français ne sont pas dupes : ils savent que ce qu’on leur donne d’une main, sera repris de l’autre. Les maires non plus ne sont pas dupes. A l’aune de la taxe professionnelle, nous savons que les compensations de l’Etat, n’égaleront pas la perte des recettes de la fiscalité locale. En filigrane, les maires ont compris également qu’à terme, les versements des dotations seront conditionnés à la baisse des dépenses de fonctionnement, que l’Etat veut nous imposer. Austérité + suppression de 70 000 postes de fonctionnaires territoriaux dans les 5 ans, et enfin, la remise en cause du principe de libre administration, ma question est simple : où vont les communes ? Comment vont-elles financer leurs politiques de proximité, bâtir leur budget, assurer leurs missions de terrain ?

Il faut aussi dire un mot sur les méthodes employées, sans concertation aucune, avec les élus. Du jour au lendemain, cet été, on apprend par décret, que l’Etat rabote sa participation dans certaines programmations de la politique de la ville, n’entend pas renouveler 160 000 contrats aidés, impose le passage des classes de CP à 12 en REP+, sans se soucier des moyens humains disponibles, et des problèmes matériels que cela pose, en termes de locaux.

La remise en cause de la réforme des rythmes scolaires, s’inscrit dans cette liste de décisions brutales, sans préavis, à la suite desquelles, on laisse les maires et élus se débrouiller avec les habitants. Autoritarisme ou amateurisme ? Je constate que, bon nombre de nouveaux députés, n’ont pas eu d’expérience de mandat local, et peut-être faut-il y voir là, les affres d’une politique nationale, complètement déconnectée de la réalité du terrain ? Une chose est sûre, on ne pourra pas continuer comme ça longtemps, et je peux vous certifier que la colère gronde chez les élus des collectivités territoriales.

Vous le savez, le point d’orgue de la rentrée vénissiane se concentrera, en partie, autour du Grand Rendez-Vous de la Ville, qui se tiendra du 4 au 7 octobre. C’est l’occasion de tirer un bilan, sur le développement et le chemin parcouru par Vénissieux, depuis 2011, dernier Grand Rendez-Vous en date, mais surtout de se projeter à l’horizon 2025-2030. De se projeter avec les habitants, avec tous nos partenaires institutionnels, avec tous les acteurs économiques, culturels, sociaux, associatifs, et avec vous, les journalistes, premiers témoins de notre quotidien. Le Grand Rendez-Vous va également englober des événements, qui sont le fruit du déploiement de nos politiques de proximité.

La pose de la première pierre de la nouvelle cuisine centrale, le 3 octobre, illustre notre volonté de garder une maîtrise publique d’enjeux, aussi importants que la santé et l’équilibre nutritionnel des enfants, et de nos aînés. L’inauguration des nouveaux locaux de l’association Pandora, montre aussi à quel point, la culture et le vivre ensemble restent notre priorité, malgré l’austérité et le libéralisme, qui veulent en faire une variable d’ajustement. Elle aura lieu le 2 octobre, avec la volonté de maintenir ce qui nous rassemble, et ce qui nous rapproche, une culture populaire au contact des habitants.

Mais comme je le disais, le Grand Rendez-Vous est l’occasion d’imaginer et de dessiner la ville de demain. Tout au long de la semaine, salle Joliot-Curie, des conférences et débats, préciseront les contours de Vénissieux 2020-2030, ouvriront des pistes de réflexion, dans toutes les thématiques fortes, qui construiront notre avenir.

Les politiques éducatives et l’évolution de notre projet éducatif de territoire, le droit au logement, avec la présence de la fondation Abbé Pierre, la sécurité et tranquillité, en présence de tous nos partenaires de terrain et d’expérience, le développement durable, les mutations, innovations et prospectives des villes de demain, la présentation des avancées du Puisoz : les échanges seront nombreux, riches, et j’invite tous les habitants à venir participer, et s’emparer des sujets présentés. Ils concernent toutes les générations, tous les quartiers, et le Grand Rendez-Vous est là pour rassembler les énergies, être force de propositions et de dialogues. Vénissieux par les Vénissians, Vénissieux avec ses fidèles partenaires, Vénissieux au cœur de la Métropole, voilà le sens de cette semaine : valoriser les forces, et corriger les faiblesses d’une ville, que l’on veut toujours plus solidaire, plus humaine, plus fraternelle, plus agréable à vivre.

Je voudrais mentionner trois temps forts parmi ce programme déjà riche: l’économie, la citoyenneté, et bien sûr, les Vénissians.

L’économie avec une conférence consacrée à l’Economie sociale et solidaire, le 5 octobre. Elle sera accompagnée par la signature de nouvelles entreprises, à notre charte de coopération, le cap des 100 entreprises que nous nous étions fixé, est désormais atteint.

J’en tire deux enseignements :

  • un, les acteurs économiques de Vénissieux montrent là, leur attachement et leur implication, dans le développement de notre ville, de nos quartiers ;
  • deux, notre volonté d’aider et accompagner les jeunes, vers le marché de l’emploi, ne se dément pas à travers cette charte, nos clauses d’insertion, ou encore la journée des métiers.

Au sujet de la citoyenneté, un temps fort sera dédié à ce thème, que je considère comme crucial, tant le lien social s’est délité, et la défiance envers la politique, amplifiée. La démocratie participative est un levier essentiel, à la vie de quartier, qui renforce l’appartenance des habitants à leur ville. Nous procéderons en octobre et novembre prochain, à l’élection des nouveaux délégués des conseils de quartier, avec la volonté d’impliquer, toujours plus, les Vénissians, dans les mutations et projets qui les touchent au premier plan, et dont ils doivent être, eux aussi, des acteurs à part entière.

Le lien est tout trouvé enfin, avec les Reconnaissances Vénissianes, qui clôtureront cette semaine du Grand Rendez-Vous. Nombreux sont ceux qui s’engagent au quotidien pour Vénissieux, qui valorisent notre ville, et contribuent à son rayonnement. Ce temps fort est l’occasion de mettre à l’honneur des Vénissianes et des Vénissians, leur parcours, leur engagement, leur action. C’est bien plus qu’un simple retour des choses, c’est l’empreinte indélébile, que ces hommes et femmes laissent à Vénissieux, que nous récompensons, toujours dans le sens du dévouement et de l’intérêt général.

Pour revenir à des éléments plus traditionnels, la rentrée scolaire à Vénissieux a été marquée, par la mise en place du passage de certaines classes de CP, à 12 élèves. Il faut savoir que, 13 écoles en REP+ sont concernées par le nouveau dispositif, et au total 55 classes de CP sont prévues, dans l’ensemble de ces établissements : 23 de 12 élèves, avec un enseignant, 16 de 24 élèves, avec deux enseignants dans la même salle. Hors CP, selon un bilan encore prévisionnel, 7 ouvertures de classes sont actées, deux à suivre en maternelle, pour une fermeture en élémentaire. Le total d’élèves dans le premier degré, en cette rentrée 2017, est estimé à 9 380, soit environ 2% de plus que l’an dernier.

Beaucoup d’événements vous attendent dans les mois qui arrivent, et un premier à cette rentrée. Depuis ce lundi 4 septembre, le site internet de la Ville a fait peau neuve. Totalement refondé, avec un design plus attractif, plus dynamique, il sera présenté dans le détail à l’occasion de l’inauguration du Grand Rendez-Vous. Actualités, démarches administratives, activités et loisirs, histoire et patrimoine, développement, et un espace multimédia. Je vous invite à le découvrir. Autre nouveauté : retrouvez Vénissieux sur Facebook, Twitter et YouTube.

On aura aussi la pose de la première pierre de la maison du projet du Puisoz, de façon à ce que les habitants soient associés aux différentes étapes d’un programme urbain, majeur. L’inauguration des Glunières me tient également  à cœur, belle démonstration d’une politique du logement, digne et solidaire, tout comme la fin du programme Romain Rolland, qui marque une rénovation du cœur de ville. A l’horizon 2018, certains commerces du centre commercial Saint-Exupéry, seront transférés au rez-de-chaussée d’un programme immobilier, à l’angle de l’avenue Duclos et de la rue Docteur Coblod. Même si nous ne sommes pas donneurs d’ordre, nous nous battons pour maintenir le commerce de proximité.

En termes de dynamique économique et d’emplois, notons l’extension du laboratoire Carso, et bien sûr la construction du futur technicentre industriel de la SNCF, dont le permis de construire vient d’être délivré. A l’horizon 2019, 600 salariés rejoindront notre territoire.

Un travail de fond se poursuit, dans le cadre des procédures de relogement des deux tours (ICF et Tour 36), promises à la démolition, de même que nous avançons sur le dossier des actions et opérations Minguettes-Clochettes 2025-2030, dans le cadre du nouveau PNRU (programme national de rénovation urbaine).

Par ailleurs, je défends auprès de l’ARS, le dossier de l’implantation d’un nouvel EHPAD au Puisoz, et nous faisons en sorte, dès aujourd’hui, d’inciter les professions médicales et spécialistes, à venir s’installer sur le futur site.

Le menu de cette rentrée, que je viens de vous détailler, illustre la dynamique de notre ville. Cette actualité chargée matérialise aussi, le travail et l’investissement total de notre majorité, dans un contexte d’étranglement des finances locales, sans précédent.

Je défends, nous défendons une certaine idée de la commune, proche des habitants, à leur service, à leur écoute, dotée de services publics efficients, et de qualité. Que l’on mutualise certaines compétences avec la Métropole, je ne suis pas contre, mais que l’on « métropolise » les quartiers, en effaçant leur singularité, en éloignant les citoyens, ou en normalisant les politiques de proximité, voire en les conditionnant, je m’y oppose frontalement. La commune doit rester la première marche de notre pacte républicain, c’est tout le sens de mon combat, contre l’austérité, et contre cette approche libérale, qui met en concurrence, les hommes, les femmes et les territoires. Nos villes ne sont pas des variables marchandes.

Je vous remercie.

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