Conférence de presse de rentrée

Je vous remercie d’être venus à cette conférence de presse de rentrée.

L’année a été marquée par des mouvements sociaux sans précédent. Enseignants, personnel hospitalier, retraités, gilets jaunes, monde de la justice : les Français ont manifesté leur désaccord, avec les politiques libérales menées par Emmanuel Macron et son gouvernement. Pouvoir d’achat, accès à la santé, au logement, des millions de personnes vivent dans la précarité, au jour le jour, et l’urgence sociale explose, sous l’effet des politiques d’austérité, qui pénalisent les habitants et les collectivités locales.

Après quelques primes en forme de poudre aux yeux, et un débat national comme écran de fumée, la République en Marche a repris de plus belle sa logique libérale, qui accroît la pauvreté et fragilise les plus démunis. Au lieu de faire jouer la solidarité nationale, on accentue les inégalités sociales. J’en veux pour preuve, la réforme de l’assurance chômage, profondément injuste, qui durcit les conditions d’accès et de rechargement des droits. Alors que le gouvernement évaluait à 700 000, le nombre de chômeurs susceptibles de voir leurs droits diminuer, les services de l’Unédic estiment que, plus d’1,2 million de personnes seraient affectées par la réforme. Précarité pour les plus précaires, voilà le mot d’ordre macroniste. Ce gouvernement méprise le dialogue social, et reste sourd aux attentes des Français. Il poursuit sa politique de casse des services publics, d’exonérations fiscales pour les plus riches, et nul doute que la prochaine réforme des retraites, creusera encore plus les inégalités et les injustices, entre actifs et inactifs, et entre les retraités eux-mêmes.

Ce sentiment d’abandon, des gens comme des territoires, ne cesse de s’aggraver. Toujours en première ligne, les élus locaux, en milieu urbain comme rural, ressentent ce mal-être, et alertent les pouvoirs publics. La mort du maire de Signes est venue rappeler de façon tragique, combien la situation s’est dégradée depuis dix ans. L’AMF s’est associée à l’initiative du Sénat, pour interroger les élus sur les conditions d’exercice, de plus en plus difficiles, de leurs mandats. Face à une violence sourde qui gagne du terrain, la réponse passe, entre autres, par le déploiement des politiques de proximité, par la libre administration des collectivités locales, par les associations et acteurs de terrain.

Nous sommes les premiers garants de la cohésion sociale et territoriale, nous sommes la première marche du socle républicain, c’est la raison pour laquelle, j’appelle l’Etat à reconsidérer la place et le rôle des communes, et à mettre fin au plus vite, à l’étranglement financier auquel il nous contraint, sans discernement, ni concertation. Il faut au contraire repenser le droit commun, à l’aune de l’humain et des priorités du terrain.

C’est en suivant ces principes, de solidarité et de justice sociale, que Vénissieux s’est construite, et continue de se développer. Vous le savez, une nouvelle histoire commence à Parilly, ce 10 septembre, avec l’inauguration d’Ikea. C’est un moment important pour les Vénissians, et pour notre ville. L’aménagement de cet espace de 20 hectares, a fait l’objet de nombreux projets depuis 30 ans, mais une seule ligne de force a prévalu : la naissance d’un quartier de ville, et d’un quartier de vie. C’est aujourd’hui le cas.

Avant d’entrer dans le détail, je voudrais saluer l’implication de l’enseigne suédoise auprès des Vénissians, des associations, et de notre ville. Opération de recrutement, qui a concerné près de 120 personnes, et grâce à laquelle 50 Vénissians ont décroché un contrat, près de 25 000 heures d’insertion sur le chantier du magasin, rencontre avec les associations, signature de la charte de coopération, l’enseigne a montré sa volonté d’appartenir au territoire vénissian, à son identité. Le 10 septembre, les espaces publics permettant l’accès aux deux enseignes, et les accès de voirie métropolitains, permettant l’accès au secteur, vont ouvrir simultanément. Le chantier de l’immeuble tertiaire Fontanel, dénommé « Initial », sera terminé ce 21 novembre, Leroy Merlin devrait ouvrir ses portes, dans le courant du 1er trimestre 2020. Suivront les premiers commerces, les premières résidences, nous assistons bien au coup d’envoi d’un programme majeur, structurant et porteur de Vénissieux, qui nous amènera à l’horizon 2025. Sur l’ensemble de ce vaste chantier, plus de 50 000 heures d’insertion ont été réalisées, symbole d’un développement urbain au service des Vénissians. Dans le cadre des PUP du secteur Puisoz, on peut signaler également, les futures augmentations des capacités d’accueil, des groupes scolaires Parilly et Jules Guesde, pour anticiper la progression des effectifs. Grand Parilly ne sera pas une ville dans la ville, mais un quartier, connecté à l’ensemble des quartiers de Vénissieux, un quartier de jonction aussi, entre Lyon et nos territoires, avec les dessertes du tramway, métro, etc. Je précise qu’une réserve foncière de 25 000m², pour accueillir un équipement d’agglomération, est actée. Environ 6 hectares d’espaces publics, vont être créés dans le nouveau quartier Grand Parilly, avec une grande place accordée aux espaces verts et paysagers de qualité : un sillon vert central structure les espaces publics, des espaces verts de récréation et de promenade, et une aire de jeux pour les futurs habitants, des plantations dans les espaces publics.

Le Puisoz-Grand Parilly, sera bien un lieu de vie, un point d’équilibre entre les logements familiaux, logements spécifiques, les commerces, le tertiaire, les services à caractère public. Nous ouvrons bien, ce 10 septembre, un nouveau chapitre de l’histoire de Vénissieux.

En écho au Grand Parilly, répond le nouveau programme de renouvellement urbain Minguettes-Clochettes. Le 18 juillet, à l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine, je suis allée défendre notre projet, avec le maire de Saint-Fons et le vice-président de la Métropole. Nous n’avons pas encore reçu de réponse officielle de l’agence, mais l’opération Minguettes-Clochettes a été jugée de qualité, et très ambitieuse. Réussir l’accroche au centre-ville, désenclaver les quartiers, construire et réhabiliter des milliers de logements : le message est bien passé. A ce jour, et d’après les premiers éléments en ma possession, les opérations de démolition-reconstruction, de réhabilitation et résidentialisation, ont été soutenues, que ce soit au Couloud, Monmousseau, Balmes, Léo Lagrange ou Pyramide. Sur les dix équipements nouveaux, ou à remettre à niveau, intégrés à notre projet, six auraient déjà reçu l’accord de financement. Entre 130 à 140 millions d’euros seraient attribués par l’ANRU, soit entre 20 et 40% de plus, que les autres dossiers de rénovation urbaine de l’agglomération. En termes de concertations avec les habitants, et d’innovation pour de nouvelles consultations citoyennes, les dispositifs proposés ont été approuvés. Le retour officiel de l’ANRU devrait nous parvenir mi-septembre, je communiquerai à cette occasion, avec les habitants et les médias. Le nouveau PNRU Minguettes-Clochettes, qui a fait l’objet d’une réunion publique en juillet, n’est pas figé, ni définitif. Les grandes lignes sont tracées, chaque étape du projet fera l’objet d’une concertation, et d’échanges fructueux, avec tous les acteurs du Plateau : les habitants, les mondes associatif, culturel et économique, le conseil citoyen, les conseils de quartier, les bailleurs, nos partenaires, et les grands services publics d’État.

Au-delà de ces deux polarités, j’attire votre attention sur une actualité moins spectaculaire, mais primordiale pour la jeunesse vénissiane : dès novembre, la Mission Locale sera installée et opérationnelle, dans la Maison des Services Publics de Vénissy. Sur le plateau des Minguettes, au contact des services publics, en termes de visibilité et de lisibilité, la Mission Locale va donc bénéficier d’une bien meilleure exposition. Je tiens tout particulièrement à ce triptyque éducation-formation-emploi, sans oublier l’insertion, pour accompagner les 15-25 ans, dans le cycle de leur apprentissage, et d’entrée dans le marché du travail. L’enjeu est considérable, quand on sait que la Mission Locale de Vénissieux compte environ, 2700 inscrits, dont plus de la moitié issue des Quartiers Politique de la Ville.

Mentionnons également, la livraison du bâtiment Technicentre, à la mi-octobre. La SNCF poursuivra son emménagement, sur une période de 4 à 5 mois. Le site devrait être opérationnel, a priori, courant février 2020.

Toute rentrée concerne, en premier lieu, les enfants et jeunes Vénissians. 4 220 d’entre eux entrent en maternelle, 5 280 en élémentaire, soit une augmentation des effectifs, de 2,2%, par rapport à 2018. Les dédoublements des classes, liés à la réforme de l’éducation prioritaire, se sont poursuivis cet été. Nous comptions 120 classes de CP et CE1 dédoublées, en septembre 2018. Ce chiffre passe aujourd’hui à 164 classes dédoublées, soit 44 dédoublements supplémentaires. 57% des classes à 12 élèves, sont accueillies dans une salle avec un enseignant, 43% des classes à 24 élèves dans une même salle, avec deux enseignants. Des travaux (poses de cloison, installation de modulaires), ont amélioré les conditions d’accueil. En termes de bâti, la réhabilitation du groupe Pasteur, avec huit salles de classe supplémentaires, est terminée. Au Charréard, le self de l’école élémentaire (le 7ème construit dans la ville), et le restaurant scolaire maternelle, seront opérationnels. Les travaux d’extension de la maternelle débuteront en septembre, pour une ouverture prévue rentrée 2020. Ceux de Max Barel sont en cours, ils devraient s’achever en février 2020. Par ailleurs, le travail sur la future Maison de l’Enfance Max Barel est engagé, pour une ouverture horizon 2022. L’investissement se poursuit très fortement, pour l’éducation de nos enfants, et pour défendre une école publique, laïque, gratuite, une école de l’égalité des chances. Cette rentrée est marquée par le retour des rythmes scolaires à quatre jours, souhaité par les parents. Malgré la perte du fonds de soutien de l’Etat, à hauteur de 800 000€, un effort budgétaire de 500 000€ a été fait, pour maintenir l’égalité, et la qualité des temps périscolaires, sur tout le territoire. Enfin, outre l’augmentation de sa capacité de production, la nouvelle cuisine centrale permettra de proposer davantage de menus végératiens, selon les recommandations des médecins et diététiciens, pour une alimentation saine, intégrées à la loi Egalim, dans le cadre de la restauration collective.

Je ne veux pas finir cette conférence, sans évoquer les drames qui ont émaillé cet été, et touché l’ensemble des Vénissians. Le féminicide qui a eu lieu à Vénissieux, illustre à quel point, les violences conjugales sont un fléau de société, qu’il faut combattre sans relâche. En France, 99 cas de féminicide conjugal, depuis le début de l’année 2019, ont été recensés à la fin du mois d’août. Le chiffre est vertigineux, horrible, sordide, macabre. A la pointe de ce combat dans l’agglomération lyonnaise, cette lutte est quotidienne, à Vénissieux. La convention tripartite Vénissieux-Saint Fons-Viffil, dont nous avons délibéré en juin, s’inscrit dans cette prévention des violences conjugales. Vénissieux possède déjà un logement d’urgence, pour les femmes victimes de violence. Saint-Fons a souhaité lui en dédier un également. En effet, le logement d’urgence de notre ville, peut être déjà occupé par une victime, ou ne pas être assez éloigné de l’auteur des violences. A travers cette convention tripartite, nos deux communes conviennent du principe d’une mise à disposition respective, des logements d’urgence. La tolérance zéro doit prévaloir. Ce nouveau dispositif s’intègre à des événements récurrents, comme le Festival Essenti’elles et au travail de sensibilisation, mené dans les collèges, EPJ, etc. L’État doit également afficher sa présence, et sa volonté d’en finir avec ce fléau, soutenir les associations et acteurs, qui viennent au secours des femmes battues, et se donner les moyens législatifs, juridiques, policiers, de combattre ces violences insoutenables.

La violence routière fait, elle aussi, partie des fléaux insoutenables. Un mois à peine, après la marche blanche en mémoire de Habib, fauché par un chauffard, sans oublier les deux septuagénaires vénissianes, et les deux autres victimes de la violence routière, cinq jeunes ont trouvé la mort en août, dans un terrible accident, avenue de Pressensé. Je m’associe à la peine des familles et des proches endeuillés, et j’en appelle à une prise de conscience collective. Sur les routes du département et en zone urbaine, on comptait 41 morts sur les huit premiers mois de l’année dans le Rhône, contre 38 en 2018. Lors du dernier conseil métropolitain, j’ai demandé la mise en place d’une campagne de sensibilisation, et une communication métropolitaine percutante, déclinée de façon identique, sur toutes les villes de l’agglomération. Le président de la Métropole a approuvé cette démarche. Face à l’irresponsabilité de certains automobilistes, des efforts au quotidien, en termes de sensibilisation et de sanctions sont déployés : contrôles de vitesse, radars pédagogiques, vidéo verbalisation, luttes contre les rodéos deux roues. Le volet prévention n’est pas oublié, avec la sécurisation des sorties d’écoles, ainsi que des interventions dans les groupes scolaires, ou encore lors du forum annuel de prévention des addictions, et dans les équipements polyvalents jeunes. Ces dispositifs vont être renforcés dès cet automne, avec de nouvelles actions, en matière de sécurité routière, auprès de différents publics. Trois nouveaux radars pédagogiques supplémentaires ont été acquis cet été, ils seront déployés mi-septembre dans la ville, en appoint des six radars déjà présents. En mutualisant le standard du TOP et du centre de vidéo-protection, désormais opérationnels 24h/24, 7 jours sur 7, en mettant en place la vidéo-verbalisation, ou encore le service en ligne Clic Citoyen, Vénissieux agit, innove, combat toute forme d’insécurité.

Depuis janvier 2019, Vénissieux fait partie du nouveau dispositif de la police de sécurité du quotidien, avec l’arrivée de 30 policiers supplémentaires. En étroite collaboration avec madame le commissaire, 4 axes ont été définis : la lutte contre le trafic de stupéfiants, l’occupation abusive des parties communes, la réappropriation-sécurisation de l’espace public, ainsi que la délinquance routière. Vénissieux agit au quotidien, la sécurité routière est l’affaire de tous, à l’échelle de notre territoire et de la Métropole.

Voilà, je crois que nous avons brossé un tableau assez complet, de cette rentrée 2019 à Vénissieux, une rentrée dense et riche, qui traduit au plus haut point, la dynamique de notre ville.

Je me tiens à votre disposition pour répondre à d’éventuelles questions, et je vous remercie encore, de votre présence et de votre attention.

Bonne rentrée à vous tous.

X