Clôture de la semaine bleue 2021

Durant toute la semaine, des animations, visites, ateliers participatifs et initiations, expositions ou encore des activités culturelles, ont été proposés autour du thème national «70 ans d’histoire pour la valorisation de la place des aînés dans la vie sociale – Ensemble, bien dans son âge, bien dans son territoire ». Cette semaine a été un moment particulier pour valoriser la place et la contribution à la vie économique, sociale, culturelle, de nos aînés. Un moment unique de rencontres, de proximité, d’interactions et de complicité.

Nos solidarités dépendent en premier lieu de nos propres interrogations, individuelles et collectives. Qu’avons-nous donné ? Aurions-nous pu donner plus ? Avons-nous été assez attentifs ? En quoi nos vigilances auraient-elles dû être plus aiguës encore ? Pourquoi cette personne âgée s’est-elle sentie si seule ? Avons-nous su l’entourer, l’accompagner ? Si toutes ces questions circulent en nous, nos réponses doivent alors en devenir leur prolongement naturel. Réponse citoyenne, réponse de notre société, réponse de nos politiques de proximité.

La crise sanitaire a été un révélateur, révélateur de nos fragilités, de nos forces et faiblesses. Brutalement, les liens familiaux, intergénérationnels se sont distendus, voire interrompus, par mesures préventives, par souci de la santé de l’autre, par peur de contaminer l’un de ses proches. Un monde différent s’est créé sous nos pieds : un monde de la distance, de la précaution, du repli, de l’écran, des inégalités sociales, des fractures, des solitudes. Un monde froid, avec toujours moins d’humanité.

Tout au long de cette année de crise sanitaire, notre ville a déployé ses services publics de proximité pour venir en aide aux Vénissians, et plus particulièrement à nos aînés. Nous avons vite mis le doigt sur le risque d’isolement des personnes âgées. L’arrivée de contrats de service civique au CCAS, chargés de renouer le lien social, d’échanger et d’entrer en relation avec les personnes âgées les plus isolées à Vénissieux, a été décidée très rapidement.

Je n’oublie pas non plus la mise en place avec nos partenaires, depuis le printemps dernier, de la cellule de veille sanitaire et sociale pour lutter contre l’isolement des personnes âgées. Le plus difficile dans ce genre de situation est d’identifier ces hommes et ces femmes qui vivent repliés sur eux-mêmes, sans relation, ou très peu, avec leurs familles ou avec le monde qui les entoure. Au plus fort de la crise, nous avons réactivé notre centre d’appels, avec quasiment 12 000 appels pendant le 1er confinement, et nous avons tenu, en respectant les contraintes sanitaires, à organiser la Semaine Bleue en 2020. Une édition particulière, restreinte, mais grâce à laquelle 130 participants ont pu profiter des animations proposées. Après, bien évidemment, l’impératif de protection de la santé, rompre le sentiment de solitude chez nos aînés a été le moteur de toutes nos actions. La mobilisation de nos agents, des élus a été remarquable, elle nous a permis de distribuer, malgré le confinement, les 5 000 colis de fin d’année aux Vénissians et Vénissianes de plus de 65 ans.

Sur le plan strictement sanitaire, il y a eu la distribution des masques, puis la mise à disposition de la salle Joliot-Curie comme centre de vaccinations où près de 44 390 doses de vaccin ont été administrées, et 27 600 personnes y ont été vaccinées. Aujourd’hui, nous avons adapté notre dispositif pour aller vers les habitants, rendre cette campagne de vaccination plus mobile et accessible dans tous les quartiers de notre commune.

A ces dispositifs, s’est ajouté, avec l’Assurance Maladie, le versement de la prime Grand Âge aux auxiliaires de soins territoriaux. Notre ville a, par ailleurs, signé une convention avec France Alzheimer pour étoffer la formation des agents et développer des actions de soutien aux aidants, en lien avec les problématiques liées à la maladie d’Alzheimer.

2022 sera à nouveau une année hors norme. Car si les choses reprennent un cours un peu plus normal, bien que la pandémie ne soit pas derrière nous, les répliques de la crise n’ont pas fini de se faire ressentir. Les premières études post confinement montrent que la tranche d’âge la plus touchée par la solitude concerne les jeunes aînés, les 60-64 ans. L’étude réalisée par l’association des Petits Frères des Pauvres révèle que 500 000 personnes de plus de 60 ans se sentent complètement isolées. Aussi brutal qu’il soit, le terme de « mort sociale » leur est appliqué, à savoir qu’elles n’ont plus aucun contact ni cercle de sociabilité. En 2017, ce chiffre était de 300 000. Comme le dit le délégué général des Petits Frères de Pauvres, « on a isolé ces personnes pour les protéger et les maintenir en vie, il faut désormais les maintenir dans la vie ». C’est dire si notre vigilance ne doit pas baisser d’intensité dans les mois et années à venir.

Vénissieux est considérée comme une ville jeune, à juste titre. Mais la part de nos aînés parmi notre population ne cesse d’augmenter. Les plus de 60 ans représentent 20,5% de la population nationale et plus de 15% sur le territoire vénissian. A l’horizon 2040, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans augmentera à plus d’un habitant sur quatre. Il faudra être à la hauteur de défis nombreux : lutte contre la précarité des seniors, contre l’isolement, prévention et accompagnement de la dépendance. Il est clair que les seules collectivités locales ne suffiront pas, l’Etat devra afficher une volonté sans faille et des moyens qu’on sait déjà considérables.

Des retraites aux maladies neurodégénératives, le 3ème âge doit rester dans le cadre de la solidarité nationale, sans être démantelé, puis livré au privé. C’est un enjeu de civilisation et c’est à notre société d’y répondre collectivement et par solidarité.

Cette année, la Semaine Bleue 2021 s’est déroulée sous le signe de la place des aînés dans la vie sociale : « Ensemble, bien dans son âge, bien dans son territoire », tel était son intitulé. Thème pertinent car les villes de demain doivent être pensées à l’aune du développement durable, c’est certain, mais aussi du renforcement du lien social, d’un espace public ouvert à toutes les générations et organisé comme un point de rencontres favorisant la citoyenneté.

Je sais nos aînés vigilants et attentifs à l’actualité de notre ville, à son évolution et à sa place dans l’agglomération lyonnaise. Etre bien dans son territoire, c’est se l’approprier et s’y impliquer, s’y engager. Nous avons besoin de votre expérience et de votre recul et les sujets ne manquent pas en ce moment. Les concertations publiques relatives à la ligne T10, à la zone à faibles émissions de la Métropole, les assemblées générales des nouveaux conseils de quartier, du 6 octobre au 18 novembre, attendent vos avis, vos suggestions. On a besoin de votre citoyenneté, une citoyenneté de la sagesse si précieuse pour nous.

Etre réactif et solidaire pendant la crise, être présent et proche de vous en temps normal. Services de soins, service d’accompagnement à domicile, portage de repas, nos missions de proximité se sont poursuivies malgré le contexte de crise sanitaire. Le budget 2020 du CCAS a été de 5 374 754 € ;  75 % de ses dépenses sont dédiés au 3ème âge. Nos priorités, vivre dignement sa retraite, sont bien gravées dans le marbre.

Cette édition 2021 a vu l’organisation d’animations manuelles, ludiques, culturelles, d’activités physiques, de prévention avec un café des aidants et la présence d’un ergothérapeute à la maison du Tulipier, d’initiative intergénérationnelle. Ce programme est le fruit d’un travail partenarial.

Je remercie les services municipaux impliqués, en premier lieu la solidarité et les actions sociales, mais aussi le « sports jeunesse et familles », les affaires culturelles, l’enfance éducation. Sans oublier notre cheville ouvrière, l’OMR, notre tissu associatif et tous nos partenaires.

Voit-on enfin le bout du tunnel de cette crise sanitaire ? Aujourd’hui, le virus continue de circuler, il faut donc que chacun de vous reste vigilant et respecte les gestes barrière.

2022 approche, tout le monde souhaite retrouver une vie normale et renouer avec ces humanités que nous avons perdues en route par la force des choses. C’est cet espoir de lendemains chaleureux, solidaires et complices qui doit nous faire avancer.

En attendant, prenez soin de vous et je vous remercie.

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