Mardi 28 janvier 2014.
Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD sur le rapport n°10 « Projet « Bizarre ». Création d’un équipement culturel » lors du Conseil Municipal du 27 janvier 2014.
La culture et le monde de la création sont deux enjeux de société importants, en temps de crise, et je dirais même, surtout en temps de crise ! Bien sûr qu’il faut répondre à l’urgence sociale, et Vénissieux y consacre d’énormes moyens, mais bien sûr aussi qu’il faut garder de réelles ambitions culturelles car ce qui est en jeu, c’est l’aménagement de nos territoires. Ce qui est en jeu, c’est le vivre ensemble, c’est une dynamique de quartier, c’est l’image de Vénissieux, ce sont aussi des passerelles à dresser en matière d’emplois et de formations, entre les jeunes générations et les métiers de la création. Je pense à la Préfabrique Opéra, mais aussi à ce projet Bizarre, qui a fait son chemin auprès des artistes et trouvé sa place au sein de l’agglomération lyonnaise. Cultures urbaines, musiques actuelles, l’équipement culturel Bizarre répond à de vraies attentes, et comble un vide en la matière.
Renoncer à cette ambition culturelle, ce serait renoncer à une certaine idée de la Ville, tournée vers sa jeunesse comme lieu d’échanges et de création. Les propos démagogiques et populistes, qui sont tenus par certains, oublient volontairement d’évoquer les retombées économiques de la culture. Le gouvernement a confié une mission à l’Inspection générale des Finances, en vue de mesurer les plus-values de la culture en termes de valeur ajoutée, de production et d’emplois. Que dit ce rapport ? Le poids du secteur culturel dans l’économie, en 2011, représentait 3,2% du PIB et près de 670 000 emplois en France. Ça n’est pas rien. Plus intéressant encore, la mission, en comparant des territoires similaires ayant bénéficié ou non d’une implantation culturelle récente, établit clairement une corrélation positive entre le développement socio-économique du territoire et l’implantation culturelle structurelle d’un équipement ou d’un festival, reconduit sur la durée.
Je rappelle enfin que la création de l’équipement Bizarre est subventionnée au titre de la DDU, à hauteur de 80% du montant des travaux. Pour toutes ces raisons, et depuis des années, la ville de Vénissieux a fait le choix judicieux du levier culturel (École de Musique, Médiathèque, cinéma Gérard Philipe rénové), qui s’avère payant pour les habitants et pour l’image de la ville, à travers l’agglomération. Raison de plus aussi de s’inquiéter des effets des politiques d’austérité imposées par le gouvernement aux collectivités, que les milieux culturels et associatifs redoutent et dénoncent à juste titre.
