Vœux 2017 aux personnalités et associations

Sur notre route commune, nous placerons toujours l’humain, au centre de tout. N’abandonnons jamais nos rêves, car l’espoir est le commencement de toute chose. Voilà ce que je souhaite, à notre ville et à chacun de vous, à vos proches et amis, en ce début d’année 2017.

Dessiner un nouvel horizon, tracer de nouvelles perspectives, redonner un espoir, tout simplement.

Nos sociétés manquent de rêves, d’utopies, de quêtes. Elles s’abîment dans une violence sourde et aveugle, qui n’épargne aucun continent. De Nice à Berlin, en passant par Istanbul, Orlando, le Proche-Orient, combien de vies innocentes massacrées, de familles brisées, de libertés, les nôtres, concédées. Rien, ni aucune cause, ne pourra justifier de tels bains de sang, insupportables et lâches. Nos sociétés s’abîment, dans la pensée unique et la résignation, comme si une seule politique était possible. Comment recréer de l’espoir, si l’on emprisonne les rêves et les possibles collectifs, dans un seul carcan ?

Les politiques se perdent dans le libéralisme, et en courant après un modèle, soi-disant indépassable, qui ne fait que créer fractures et inégalités abyssales, elles ont perdu le sens du bien commun, et le sens des priorités : la place de l’homme dans la cité, la notion de progrès, comme véritable enjeu de civilisation. Aspirer, en somme, à ce que nos enfants vivent mieux que nous, c’est, sur le fond, aussi simple que cela. Et c’est de ce principe fondamental, que les politiques libérales se sont éloignées.

2017 est une année d’échéances électorales, une année du choix de notre modèle social à venir. Le quinquennat qui s’achève, s’inscrit dans le prolongement de l’échec des politiques, menées en France depuis 30 ans.

La dernière étude Compas l’a encore montré : les populations vivant sous le seuil de pauvreté augmentent, à Vénissieux comme dans de nombreuses villes populaires et industrielles, les inégalités se creusent, chômage et précarité ne cessent d’augmenter, les droits les plus fondamentaux sont affaiblis. Accès au logement, à la santé, aux savoirs, à l’énergie, le bien commun devient à géométrie variable. Il est lié à vos ressources, à votre catégorie sociale, au quartier auquel vous appartenez.

Qu’est devenue la continuité territoriale ? Où se situe l’ambition Républicaine, si vous laissez faire le déterminisme social ? Voilà ce contre quoi nous devons lutter, en ce début d’année 2017, et voilà ce que je nous souhaite. Retrouver, ensemble, le chemin de la République, réinvestir les valeurs, et les mots qui l’animent. Solidarité, égalité des chances, citoyenneté, instruction, diversité, laïcité, et il nous faut insister sur ce dernier mot, car il en va de notre vivre ensemble, que les obscurantismes religieux, et extrémismes en tout genre, malmènent et mettent en péril.

Les vertus républicaines sont les garantes d’un avenir partagé, le ciment d’une communauté, l’héritage que nous devons transmettre, aux jeunes générations. Car il n’y a pas de laïcité sans l’Etat Républicain, il n’y a pas d’égalité sans l’Etat Républicain, il n’y a pas de continuité territoriale sans l’Etat Républicain.

Ces vœux, à l’aube d’une année incertaine, sont l’occasion de le rappeler, haut et fort. Quand je vois les énergies libérées, ici à Vénissieux, je me dis que les raisons d’espérer, et d’agir pour l’intérêt général, affichent de beaux résultats, et dessinent des lendemains prometteurs. En un mot, elles portent leurs fruits.

Peut-être avons-nous eu cette volonté, de rester fidèles à nous-mêmes ? Fidèles à nos racines populaires, et à notre histoire industrielle, qui nous rappellent, à chaque avancée, d’où l’on vient, et ce que l’on est. Fidèles à nos services publics de proximité, qui nous renforcent au quotidien, sur le terrain, qui nous font partager le présent, et diffusent le vivre ensemble. Fidèles à nos valeurs progressistes et républicaines, qui nous guident pour demain, et nous invitent à bâtir une ville plus juste, plus humaine, plus agréable à vivre. Car qui, il y a 30 ans, aurait fait le pari du Vénissieux d’aujourd’hui, dont la dynamique est incontestable ?

Je les connais, ce sont ceux qui y ont cru, et qui n’ont pas lâché, ceux qui se sont investis sans compter. Ce sont ceux qui sont restés fidèles à Vénissieux, et à son esprit. C’est vous ici présents, c’est la force plurielle de Vénissieux : les habitants qui s’engagent dans la vie des quartiers ; la richesse du maillage associatif, dans la culture, le sport, le social ; les acteurs économiques, attachés à nos territoires, et à la population ; nos partenaires institutionnels, et tous les agents de notre ville. Sans le professionnalisme de ces derniers, il est clair que Vénissieux, n’aurait pas été mis à l’honneur aussi souvent : Quatre Fleurs ; trophée de l’innovation pour le chauffage urbain ; label éco réseau de chaleur par Amorce ; label Cit’Ergie ; et, il n’y a pas si longtemps, le trophée de la Ville ludique et sportive, et le prix de l’agence pour l’éducation par le sport.

Au sujet de la chaufferie, les pannes et dysfonctionnements actuels, qui surviennent dans cette vague de grand froid, et auxquels nous avons très vite répondu par des mesures d’urgence, ne doivent pas faire oublier les avancées et l’ambition générale de notre politique, en matière énergétique. Je n’en minimise pas les conséquences auprès des habitants, au contraire, mais cela fait partie des situations difficiles à anticiper. Elles doivent nous servir à l’avenir. Il convient de souligner la promptitude avec laquelle les ingénieurs, techniciens et agents se sont mobilisés pour localiser la panne, et gérer cette crise en lien direct avec les habitants. Je leur adresse mes remerciements. A l’heure qu’il est, les derniers logements privés d’eau chaude et de chauffage, ont été alimentés par l’installation d’une 2ème chaufferie mobile. Le prestataire continue de travailler au rétablissement de la situation. Alors, au nom des Vénissians, merci à vous tous, ici, merci de mettre toute votre énergie, au service du développement de notre ville.

Ce cap du progrès social, et du partage de la dynamique actuelle, dans tous les quartiers, notre majorité ne le lâche pas, malgré un contexte d’étranglement des finances locales, sans précédent. J’ai conscience des efforts demandés, mais je me dois avant tout, de tenir un langage de vérité, à chaque Vénissian. Quand la chute des dotations de l’Etat, vous fait perdre de 6 à 7 millions, de votre propre budget, vous devez réagir avec pragmatisme, sans déni de la réalité, sans fuite en avant, à travers l’emprunt. Je dénonce ces politiques d’austérité, tant elles sont contreproductives, pour les investissements publics, pour le BTP, pour l’économie de proximité, pour nos services publics, pour les habitants. Mais nous devons, en même temps, y faire face.

Le plan d’économies de 11 millions d’euros, d’ici 2019, que nous avons mis en place, y répond, mais se place également, dans une autre perspective. Il faut être lucide. Nous devons nous préparer au scénario le plus probable, où l’investissement local sera structurellement moindre qu’il ne l’était en 2013, et réfléchir, ensemble, aux conséquences, pour ne pas pénaliser les Vénissians.

Mais regardons, aussi, les réalisations de 2016, pour mesurer les avancées qui ont été les nôtres, alors que de nombreuses villes, en France, sont à l’arrêt. Symbole de notre ambition éducative, qui ne se dément pas, l’ouverture du 21ème groupe scolaire de notre ville, l’école Flora-Tristan.Symbole d’une culture populaire, vivante, et de l’attachement au monde de la création, et à la jeunesse : l’ouverture de l’équipement Bizarre. Symbole d’une réussite, sur le long terme, en matière de développement durable, et d’une politique énergétique sociale : l’inauguration de la seconde chaufferie biomasse. Cette nouvelle configuration de production, a permis de réduire, depuis le 1er janvier 2017, le tarif aux usagers, et les émissions en CO2 du réseau.

Trois temps forts, qui montrent une ville en mouvement, sans oublier l’aménagement du Puisoz, véritable locomotive des 10 prochaines années, à Vénissieux.

Il y aura des opportunités d’emplois, d’insertion et de formation, que les jeunes Vénissians saisiront. Tout au long de l’année, l’investissement a donc servi l’intérêt général. Mais ce choix ne s’est pas fait, au détriment de nos services publics de proximité et de qualité, dont nous continuons bien sûr, de maîtriser les dépenses. Leur présence auprès des Vénissians, et dans tous les quartiers, est un choix que je revendique, et que j’assume pleinement. Il n’y a pas de politique éducative, pas de politique sociale, pas de politique culturelle, pas de politique sportive, pas de politique sanitaire, ou de logement social, sans les hommes et les femmes, qui les font vivre au quotidien.

Ce choix des services publics de proximité, c’est un choix de société. Quelle ville voulons-nous construire ? Une ville sans moyens humains, pour l’éducation de nos enfants ? Une ville sans manifestations sportives, sans sorties culturelles, sans accompagnement des familles, et de nos aînés ? Une ville sans lien social, entre les habitants, et sans cohésion, entre les quartiers ? Une ville sans espaces verts ? Je vous le dis de suite : ne comptez pas sur notre majorité, pour bâtir une ville pareille !

Les services publics, ne sont pas responsables des difficultés économiques de notre pays, regardons plutôt, à ce sujet, du côté de la répartition des richesses, et des dividendes ! Les services publics ne sont pas un coût, mais un investissement. Ils ne sont pas marchands, rentables, mais constituent notre bien commun. Les fonctionnaires ne sont pas le problème, ils font partie de la solution de sortie de crise. Quant à ceux qui promettent la suppression de 500 000 fonctionnaires, dans les 5 prochaines années, je me pose une question : mais que deviendraient la police nationale, les hôpitaux, l’éducation, la culture, l’aménagement de nos territoires, etc ? C’est irresponsable !

Cette année, comme dans de trop nombreuses villes, en France, nous avons aussi connu des problèmes de violence urbaine, inacceptable, et injustifiable. Pas d’angélisme, pas de déni, pas de démagogie, pas de laxisme de ma part, mais de l’action. Une action concertée, et articulée de tous, chacun dans son domaine, police nationale, police municipale, justice, bailleurs, services publics, pour agir à tous les niveaux : la prévention, la répression, et la sanction. Je ne me prêterai jamais aux raccourcis, ni à la surenchère, je tiens par contre, à saluer le travail remarquable des forces de police, dans un contexte tendu et difficile. Une chose est sûre, instrumentaliser cette question, ne nous fera pas avancer. La réponse doit être collective.

2017 est là, devant nous. L’année sera animée, marquée d’événements, qui vont ouvrir l’horizon de Vénissieux, et booster notre ville.  Je sais que, chacun d’entre nous, y mettra la même passion, y consacrera toute son énergie. Nous avons cette chance, de voir Vénissieux franchir les paliers, sous nos yeux, de récolter les fruits de choix et d’orientations, amorcés en amont.

Notre ville sait tenir son rôle, de force de proposition démocratique, et de travail communautaire, au cœur de la Métropole, tout en gardant son cap, ses prérogatives, et ses singularités, toujours dans l’intérêt des Vénissians et de l’intérêt général. Elle sait surtout se rapprocher des Vénissians, et nous allons faire en sorte, que le temps de l’habitant, croise le temps de sa commune. Ce carrefour porte un nom : le Grand Rendez-Vous de la Ville, qui aura lieu fin septembre-début octobre.

Nous invitons tous les habitants, tous les acteurs de terrain, et tous nos partenaires bien sûr, à venir participer, et à apporter leur contribution, au Grand Rendez-Vous de la Ville 2017. Du Puisoz au cadre de vie, des entreprises à l’insertion-formation, de l’environnement à la culture, du social à l’urbanisme, de la jeunesse à nos aînés, tous les grands enjeux, de la ville d’aujourd’hui et de demain, seront présentés, enrichis, débattus. C’est un moment charnière, un moment qui donne envie, où citoyenneté, rénovation urbaine, vie associative, culturelle, économique, se projettent vers l’avant. Demain, Vénissieux, quelle ville pour nos enfants, quelle place, et quelle connexion avec l’agglomération, quel cadre de vie, quel mode de déplacements ? Ces questions cruciales seront débattues.

J’aimerais saluer également, les entreprises vénissianes, dont l’investissement dans nos territoires, est bien souvent exemplaire. Elles mériteraient une autre politique nationale, autrement plus ambitieuse, en termes de ré-industrialisation de nos territoires, et de création d’emplois.

Dans le courant de l’année, la charte de coopération verra la signature de 100 entreprises, remarquable dynamique, qui illustre l’implication des acteurs économiques, dans la vie de notre ville, et de l’attention qu’ils portent aux habitants. D’une façon générale, un travail de fond, pugnace et déterminé, est mené auprès des commerces, des entreprises, pour rendre nos territoires attractifs, pour faire en sorte, que les rénovations, actuelles et à venir, drainent l’emploi, et l’économie de proximité.

Autre bonne nouvelle : l’extension prévue du Laboratoire Carso, avec, on peut en être sûr, des emplois à la clé. L’aménagement du Puisoz va nous permettre, aussi, de multiplier les clauses d’insertion.

Autre chantier primordial, en forme de lutte contre des discriminations injustes : la mise en place, et la poursuite de l’Ad’Ap (agenda d’accessibilité programmé), pour une nouvelle période de neuf ans. Près de 1400 actions seront nécessaires, pour mettre en accessibilité, l’ensemble du patrimoine de notre ville. C’est un investissement, 7,5 millions d’euros fin 2025, et un chantier considérables, qui sont inscrits dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle d’Investissement. Mais les luttes contre les discriminations n’ont pas de prix.

Dans le même esprit, je rappelle que la ville a signé une convention, avec le Centre de Recherche et d’Education par le Sport et la Santé (CRESS), afin de soutenir les clubs, dans leur approche du « sport et du handicap ».

Je retiendrai deux dates supplémentaires, qui me tiennent à cœur. La livraison, en mars prochain, des 22 maisons individuelles de la Glunière, destinées aux familles des gens du voyage sédentarisés sur la commune, est une réponse solidaire et digne, à l’heure où les discours de rejet de l’autre, se banalisent en France. Et puis, nous porterons une attention particulière, à notre jeunesse. Notre ville est pionnière, dans la lutte contre toutes les formes d’addiction des adolescents. La restitution des travaux menés dans les collèges, nous donnera de premiers éléments, pour aider, accompagner, écouter la jeunesse vénissiane. Avoir 15-20 ans aujourd’hui, j’en suis convaincue, n’est pas facile, tout comme je suis convaincue, que l’avenir de notre ville, passe par l’avenir des jeunes générations, par la place qu’elles veulent, peuvent, et doivent occuper, dans nos sociétés, et dans notre ville.

Je n’ai pas mentionné tous les événements, qui émailleront les 12 mois de 2017. Les quelques moments forts évoqués, suffisent à illustrer, l’immense travail qui nous attend, et la dynamique que notre ville entretient, chaque année.Ce mouvement vers l’avant est essentiel, malgré les contraintes budgétaires, que l’on nous impose, malgré le climat anxiogène, qui règne dans notre pays. Il faut se réveiller, sortir de cette torpeur, rester optimiste et positif, œuvrer pour le progrès social, l’éducation, la culture, la santé, œuvrer pour ce qui fait vivre la République, et ce que la République fait vivre en nous.

C’est l’année ou jamais. La France de 2017, ce n’est pas la France qui sort en ruines de 14-18, ou de 39-40. Elle n’a pas un genou à terre, elle est debout, elle a des forces, des atouts, des potentiels. Si ici, à Vénissieux, nous avions dû baisser les bras, à chaque obstacle rencontré, nous n’en serions pas là.

Alors oui, il faut se retrousser les manches, donner tout ce que l’on a, pour servir l’intérêt général. Dans le creuset des villes populaires, nous savons,    peut-être mieux qu’ailleurs, qu’il faut se battre tous les jours, que rien n’est jamais acquis, qu’il faut tout le temps remettre l’ouvrage sur le métier.

C’est ce que nous allons faire, ensemble, chacun avec ses moyens, ses différences, et ses singularités, pour répondre aux attentes, et besoins, des Vénissians. Sur notre route commune, nous placerons toujours l’humain, au centre de tout. N’abandonnons jamais nos rêves, car l’espoir est le commencement de toute chose.

Voilà ce que je souhaite, à notre ville et à chacun de vous, à vos proches et amis, en ce début d’année 2017.

Je vous remercie.

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