Rythmes scolaires

… »Il y a aussi cette question collective, de ce que nous voulons faire des temps périscolaires, des possibles que nous voulons offrir à l’enfant, de la pérennité des finances des collectivités locales, que le gouvernement remet très gravement en cause. »…

Il faut savoir se donner du temps, plutôt que se précipiter et regretter ensuite, des décisions prises à la hâte, ou sous le coup de l’émotion.

Pourquoi se donner du temps, non pas pour en perdre, comme le dénonce une opposition démagogique à la mémoire courte, mais pour cerner et lister, tous les éléments qu’implique la réforme des rythmes scolaires. Et ils sont très nombreux.

La question est bien plus complexe qu’un passage à 4 jours, ou le maintien à 4 jours et demi. Il y a déjà, et avant tout, la place de l’enfant.

C’est par lui et pour lui, que nous avons fait le choix de construire autour de cette réforme, un véritable projet éducatif de territoire ambitieux, sur l’ensemble de la commune. C’est par lui et pour lui, que nous devons amorcer les échanges à venir. L’enfant donc, mais aussi et bien sûr, les parents, les enseignants, le personnel municipal, et toutes les associations partenaires.

Il y a aussi cette question collective, de ce que nous voulons faire des temps périscolaires, des possibles que nous voulons offrir à l’enfant, de la pérennité des finances des collectivités locales, que le gouvernement remet très gravement en cause. C’est à partir de cet ensemble, et d’une vision globale de tous les enjeux, que doit s’ouvrir le temps de la concertation.

J’ai toujours prôné un langage de vérité : si on revient à 4 jours, il ne sera pas possible de maintenir le travail ambitieux, diversifié, et accessible au plus grand nombre, que nous menons aujourd’hui.

Je rappelle également, que près de 600 agents sont impliqués, à l’heure actuelle, dans le cadre des rythmes scolaires que nous avons mis en place, sans oublier l’engagement de nos partenaires, et des équipements de la ville.

Au terme du bilan, des échanges et de la concertation, il y aura donc des choix à faire, des choix difficiles, qui ne parviendront pas, nous le savons déjà, à contenter tout le monde, mais qui devront rester concentrés, et axés avant tout, sur les attentes et les besoins des enfants.

Pour amorcer le temps des échanges, et être à l’écoute des volontés des uns et des autres, j’ai reçu la semaine dernière, une délégation de parents, puis d’enseignants. Le comité de pilotage, composé d’élus de la Ville, des services concernés, et de trois inspectrices de l’éducation nationale, est déjà au travail, et le calendrier fixé est le suivant.

12 avril : après la diffusion et analyse d’une enquête en ligne, ou par courrier, à destination des parents, se tiendront deux groupes d’échanges, avec les représentants de parents d’élèves.

26 avril : à nouveau un groupe d’échanges, avec les représentants des parents d’élèves.

Fin avril : recueil de la parole des enfants, et groupes d’échanges avec les enseignants.

Outre le comité de concertation, instance de suivi qui comprend les services de la ville, l’Éducation Nationale, la CAF, les associations, des parents d’élèves et des représentants de la Direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, nous avons souhaité être accompagnés par un prestataire extérieur, le groupe ENEIS, spécialisé dans la conduite des politiques publiques, dans les domaines de l’enfance notamment.

Restitution des premiers travaux (bilan, analyse) en juin, synthèse des apports et des projections en septembre, avant de lancer la consultation définitive, auprès des parents et des conseils d’écoles en octobre.

Deux trois mots pour conclure. En laissant le choix à chaque commune du passage à 4 jours, ou du maintien à 4 jours et demi, le gouvernement s’est défilé, a fait preuve de lâcheté, et a montré une nouvelle fois, le peu d’intérêt qu’il porte, aux collectivités locales et à l’éducation de nos enfants. Des règles disparates selon les territoires, des choix à la carte, cela signifie que le droit commun, la continuité territoriale, et l’égalité d’accès et de chances des enfants, volent en éclats. C’est prendre à rebours le pacte républicain, en déformer l’esprit, et le rendre divisible.

L’État n’assume pas ses responsabilités, ni ses devoirs, et je trouve cette attitude dangereuse pour la cohésion de notre société.

Je vous remercie.

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