Projet de plan de déplacements urbains 2017-2030

Le Projet de plan de déplacements urbains de l’agglomération lyonnaise pour 2017-2030 (PDU), auquel la Ville a souhaité ajouter différents points, a été adopté en séance publique du Conseil municipal ce lundi 20 mars 2017. Les déplacements urbains représentent un enjeu majeur actuel et d’avenir.

Les déplacements urbains sont un enjeu majeur, actuel et d’avenir, à Lyon, comme dans toutes les grandes agglomérations. Les transports publics sont la clé de tout : de l’accès à l’emploi, de la lutte contre les fractures territoriales, du désenclavement des quartiers, des déplacements entre périphéries et centre, et aussi entre les villes de première et deuxième couronne, d’un cadre de vie durable et moins stressant.

Il ne faut pas qu’au tout-voiture se substitue, la tentation d’un accès de ville payant, synonyme de nouvelles inégalités d’espaces, et de moyens financiers entre les habitants. C’est dire l’importance du projet de plan de déplacements urbains de l’agglomération lyonnaise 2017-2030, qui nous est présenté ce soir. Il fixe différents objectifs, comme celui d’atteindre à l’horizon 2030, 35% de déplacements en voiture et deux roues motorisés, 35% à pied, 22% en transports collectifs, et 8% en vélo. Des impératifs de santé publique, de cohésion sociale, de mobilité pensée pour l’usager, figurent dans le projet, afin de dessiner une métropole plus humaine, et plus accessible.

Malgré des grandes lignes assez fédératrices, ce document soulève néanmoins des interrogations, et contient quelques absences notables, à nos yeux. Nous travaillons depuis des années, pour la réalisation d’une ligne forte de transport en commun au sud, un T4 bis en quelque sorte, jusqu’à Corbas.

Le PDU mentionne la perspective d’une nouvelle porte d’entrée sud, sans en dire plus, ni sur le lieu, ni sur le comment. Le parc Relais de la Gare de Vénissieux est saturé, nous sommes vigilants sur ce point, qui n’est malheureusement évoqué, que du bout des lèvres.

Je trouve que le PDU manque cruellement d’ambition, au sujet du développement des transports en commun. Il faut faire plus, afin justement de démocratiser l’agglomération, et non de la privatiser, par des péages ou autres interdits.

Deux points clés sont également passés sous silence. Le déclassement de l’autoroute A6/A7, et le projet de l’anneau des Sciences, doivent trouver des prolongements sur l’axe Bonnevay. Nous voulons en faire un axe apaisé, avec une ligne de mode doux, pour gommer cette vraie fracture territoriale de l’agglomération lyonnaise. A court et moyen termes, le boulevard Laurent Bonnevay mérite une réflexion approfondie, que le PDU ne laisse pas présager.

Je note également que l’enjeu du rail n’est pas assez considéré. En matière de renforcement de la ligne Lyon-Grenoble, que nous défendons, nous n’avons pas de certitude d’accord entre la SNCF et la Métropole, pour que le travail soit engagé. De même, la gare de Vénissieux, qui faisait partie des quatre gares reconnues à très fort potentiel du pôle métropolitain, ne figure pas dans le PDU. La présence de la ligne de métro D, de la ligne de tramway T4 et le programme Cœur de ville, confèrent pourtant au secteur, une importance particulière, pour polariser le développement urbain.

La concentration des entreprises dans l’Est Lyonnais, mériterait un réel maillage de transports en commun, tout comme nous maintenons notre volonté de boucler, une bonne fois pour toutes, le Boulevard Urbain Est. Il faut renforcer les connexions, entre l’emploi, le travail et les populations.

Enfin, en matière tarifaire, je voudrais rappeler deux priorités. Je m’oppose à l’idée de rendre payants les parcs relais, dans la mesure où cela ne fera que renforcer le trafic urbain, inciter les automobilistes à chercher des places gratuites ailleurs, et, au final, à saturer le stationnement aux alentours.

Le débat relatif aux prix des tickets et abonnements dans les transports publics, mérite d’être ouvert. Il faudrait les moduler, en fonction de la longueur des déplacements. Payer le même tarif à l’unité pour deux stations, ou pour traverser toute l’agglomération, ne me paraît pas juste. Un ticket séquencé, modulable en fonction du trajet effectif, ne serait-il pas plus juste pour les usagers ? De même, la gratuité des transports publics, pour les chômeurs en recherche d’emploi, les étudiants, les anciens combattants, doit être envisagée. Les politiques tarifaires se doivent d’intégrer une dimension sociale, nous devons y tendre, et instaurer à terme, un droit au transport pour tous.

Si de nombreuses actions du PDU s’avèrent judicieuses, nous devons porter les éléments que je viens de mentionner, pour améliorer encore les transports en commun et le cadre de vie, pour mieux répartir les déplacements entre centre et périphérie, mais aussi, entre la périphérie elle-même, sans être obligé de passer par Lyon. Vénissieux confortera ainsi son rôle incontournable, de porte d’entrée sud de la Métropole.

Je vous remercie.

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