Plan partenarial de gestion de la demande de logement social

… »Tant que les politiques nationales feront le jeu de la spéculation immobilière, nous ne sortirons pas de la spirale de la crise du logement en France, une crise injustifiable, dans un pays comme le nôtre. « …

Avant de parler de la délibération en tant que telle, rappelons dans quel contexte elle s’inscrit. Même sous Sarkozy, jamais le logement social n’avait fait l’objet d’une politique libérale, aussi dévastatrice et suicidaire.

Emmanuel Macron et La République En Marche, porteront une lourde responsabilité, dans la destruction du modèle français du logement social, au détriment des familles modestes et en difficulté, de plus en plus nombreuses. Baisses de l’aide à la pierre et avalanche de ponction du gouvernement, dans les finances des bailleurs sociaux, ont fragilisé l’ensemble de l’édifice. Les conséquences sont désastreuses : en juin dernier, la Fédération des offices publics de l’habitat, a annoncé que 61% des bailleurs sociaux, sont contraints de diminuer leur budget d’entretien de 6%. Pour les résidents, cela signifie moins de proximité, moins de nettoyage et de propreté dans les parties communes, etc. Et toujours selon la Fédération, la moitié des offices HLM va devoir diminuer ses investissements, neufs et réhabilitation, de 30% !

Concrètement, c’est moins de construction de logements sociaux, moins de rénovation, moins de maintenance pour les habitants, etc. Bravo la loi Elan, une loi qui est en train de créer, aujourd’hui même, un sous-habitat, et qui laisse en jachère, l’urgence sociale des familles les plus fragiles.

C’est grave et irresponsable, quand, en 2018 en France, près de 4 millions de personnes restent mal logées, ou privées de domicile, et près de 12 millions voient leur situation fragilisée, par la crise du logement.

Avec ce plan de gestion de la demande de logement social, on est un peu dans la situation du sage qui montre la lune, et de l’idiot qui regarde le doigt. Bien sûr, tout ce qui contribuera à améliorer l’accueil des personnes, à renforcer la mise en réseau de tous les acteurs du logement, à bien cibler la nature des demandes, à mieux faire circuler les informations, à favoriser la transparence des attributions, est une plus-value.

A Vénissieux, la Mission Habitat Logement, rattachée à la Direction Solidarité Action Sociale, assure déjà un accueil très pointu, très humain aussi, des demandeurs. Un travailleur social de la Mission Habitat suit les personnes en difficulté, (handicap, personnes âgées, insalubrité du logement), tout comme celles dont les demandes de logement social, dépassent les deux ans d’attente. La SACOVIV a également développé des accueils labellisés, en partenariat avec Alliade et ICF, depuis novembre 2017. Je suis favorable à l’ensemble de ces dispositifs, à un traitement individualisé des urgences des familles. Mais sur le fond, nous ne traitons là que les symptômes, pas la maladie ! Et ce n’est pas, malheureusement, ce partenariat de gestion de la demande, qui boostera l’offre de logements sociaux, et réduira les délais d’attente des familles.

Tant que les politiques nationales feront le jeu de la spéculation immobilière, nous ne sortirons pas de la spirale de la crise du logement en France, une crise injustifiable, dans un pays comme le nôtre.

Je vous remercie.

X