Ouverture de la Semaine bleue 2017

On a l’habitude de considérer Vénissieux comme une ville jeune. C’est effectivement le cas. Mais une autre réalité s’impose aussi à nous : avec l’allongement de la durée de la vie, la part de la population âgée s’accroît. Les projections pour 2020 confirment cette tendance : par rapport à 2011, en l’espace de 9 ans, la population âgée de plus de 60 ans aura augmenté de 6%, et de 18,4% pour les plus de 75 ans. Voilà pourquoi l’enjeu du 3ème âge est un enjeu majeur et d’avenir, pour nos villes.

Les réponses ne relèvent pas uniquement du domaine sanitaire, mais de la citoyenneté, de l’accès à la culture ou à des activités sportives, des conditions de logement, de la mobilité, des risques d’isolement, etc. Bref, c’est la place de nos aînés, qui doit figurer au cœur de nos réflexions. Et pour donner une idée de notre attachement indéfectible au 3ème âge, cette semaine bleue a été intégrée, et rattachée, au Grand Rendez de la Ville, qui commence cette semaine.

Mais je dirais avant toute chose, que les politiques à l’égard de nos aînés, ne doivent être portées que par deux mots : le respect et la dignité. Rien ne se fait sans eux, sans cette volonté d’être à l’écoute des personnes âgées, de leur offrir les conditions d’une vie digne.

Sous les politiques libérales, qui détruisent le lien social, cette attention que notre ville vous porte, est devenue un combat. Nous sommes fiers de le mener, pour que chaque génération ait droit de cité, pour que chaque génération se sente vénissiane, à part entière.

Je suis très attachée à cette Semaine bleue, à ces moments de rencontres, que la ville organise tout au long de l’année. C’est à travers ces échanges, que l’on peut apporter des réponses, adaptées aux besoins et attentes que vous formulez. Si je suis attachée à la Semaine Bleue, je remarque qu’il y a également réciprocité. Lors de l’édition précédente, 452 retraités ont participé, aux activités et ateliers proposés. Activités manuelles, culinaires, culturelles, artistiques, dansantes… les retraités vénissians font preuve d’une belle activité.

Surtout, vous montrez là votre volonté de participer à la semaine bleue, et plus généralement, aux manifestations que Vénissieux organise. Une enquête de satisfaction a été réalisée, lors de la précédente édition, et les résultats parlent d’eux-mêmes : 95% des visiteurs étaient satisfaits des initiatives mises en place.

Avec le thème de cette année, « A tout âge, faire société », nous voulons impliquer toujours plus, les structures 3ème âge de la ville.

Je voudrais remercier à ce titre, tous les services mobilisés par cette semaine bleue, ainsi que l’office municipal des retraités, l’atelier santé ville, la maison du Tulipier, la Solidage, les centres sociaux, la Carsat… Cette synergie de moyens et de volonté, renforce nos politiques de proximité, nos politiques de tous les jours, au service de toutes les générations de Vénissians. Je crois en la force des services publics, car c’est elle qui rend notre ville plus humaine, c’est elle qui cimente notre volonté, et notre envie de vivre ensemble, c’est elle qui brise l’isolement.

Vous comprendrez aujourd’hui ma colère, face aux politiques libérales d’austérité, que le gouvernement d’aujourd’hui, comme ceux d’hier, nous impose. La peine est double pour les retraités. Il y aura dans un  premier temps, l’impact direct de la hausse de la CSG, qui affaiblira un pouvoir d’achat, déjà bien mal en point.

Selon une enquête Ipsos, 88% des personnes âgées, estiment que leur pouvoir d’achat a baissé ces dernières années. En France, 8% des retraités vivent, avec moins de 1 008 euros par mois, c’est-à-dire, en-dessous du seuil de pauvreté. Soit au bas mot, plus d’un million de personnes. Dans l’enquête que vient de publier le Secours Populaire, 49% des seniors disent avoir vécu, ou craint de connaître, une situation de pauvreté. Un pourcentage en très forte hausse, depuis dix ans.

On exonère les plus fortunés de l’ISF, d’un côté, et on tape sur les pensions de retraite, de l’autre : où est la justice sociale, et qu’est devenu le principe de solidarité, entre les plus riches et les plus modestes ? A cette attaque frontale, s’ajoutent les baisses de dotation de l’Etat aux collectivités territoriales. Les effets sont pervers, car indirects, mais au final, ce sont bien les habitants qui sont doublement pénalisés.

Sous Sarkozy, sous Hollande, et maintenant sous Macron, les plans d’économies se succèdent, pour les collectivités territoriales, et plus particulièrement pour les communes, à hauteur de 13 milliards, pour les cinq ans à venir. Sous le quinquennat précédent, les dotations aux collectivités avaient déjà chuté de 13 milliards d’euros, dont plus de 6 millions, pour la seule part forfaitaire de la dotation globale de fonctionnement de Vénissieux. On voudrait détruire les communes, les politiques de proximité et le maillage associatif, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Car ce qui est en jeu, c’est l’équilibre de nos budgets, et le principe de libre administration des communes, à savoir nos libertés de financer, ce que nous avons défini comme nos priorités : la jeunesse, le 3ème âge, l’éducation, la culture, la santé avec, je le rappelle, la construction de la nouvelle cuisine centrale, le sport pour tous, etc.

Favoriser le maintien à domicile, la socialisation, les liens intergénérationnels des retraités, proposer des activités et des sorties, faciliter les démarches en matière de santé, voilà nos politiques de proximité, et voilà ce que les politiques d’austérité mettent en péril. Concrètement, c’est quoi cette proximité dont je parle ? C’est un budget 3ème âge, d’environ 3,4 millions d’euros. Ce sont tous nos leviers, en matière d’accompagnement sanitaire, de logements, d’animations, d’équipements culturels, tous ouverts à votre curiosité.

La santé, bien sûr, est essentielle. 126 personnes bénéficient aujourd’hui, du service des aides à domicile, en moyenne 20 heures par mois, par bénéficiaire. Depuis le début de l’année, 67 personnes, dont 23 nouvelles entrées, ont eu accès aux soins infirmiers à domicile. 16 personnes sont inscrites à l’accueil de jour. Le travail, pour para-médicaliser ce service, avance, afin de mieux répondre aux besoins, l’objectif de mise en place, étant fixé pour 2018.

Cet été, le plan canicule Alerte 3, a été activé à quatre reprises, soit 18 jours, avec plus de 6 120 appels téléphoniques, dont 330 personnes sensibilisées, et visitées. Par ailleurs, je défends auprès de l’ARS, le dossier de l’implantation d’un nouvel EHPAD au Puisoz, et nous faisons en sorte, dès aujourd’hui, d’inciter les professions médicales et spécialistes, à venir s’installer sur le futur site. La Ville compterait ainsi, un 3ème EHPAD sur son territoire, avec un nombre plus important de places, dédiées aux maladies neuro-dégénératives.

Nos politiques de proximité, c’est aussi le plan canicule, nos résidences rénovées, les repas de qualité, servis dans nos résidences et au Moulin-à-Vent, c’est l’OMR, ce sont les missions de la commission personnes âgées, pour tenir compte des spécificités de la perte d’autonomie, dans les attributions de logement. Le représentant de la ville intervient à ce sujet, lors des commissions chez les bailleurs de logements sociaux.

25 dossiers sont subventionnés, pour faciliter l’adaptation des appartements, avec l’installation de douches et de salles de bain, adaptées à la mobilité de chacun. Il est nécessaire de rappeler l’importance de tous ces dispositifs, qui ne sont pas visibles à l’œil nu, mais qui ne seraient pas là, au service de chacun, sans nos services publics de proximité. C’est la raison pour laquelle, je ne veux pas voir l’intérêt général disparaître, sous l’effet destructeur des politiques libérales, qui raisonnent en coût, et non en investissement, qui ne pensent qu’au profit, et non à nos vies.

Expositions, ateliers ludiques, chants, concours culinaire, conférences sur les activités sportives, ou sur une thématique particulière, intitulée « Nature et sens », le programme de la semaine bleue est l’occasion de tisser des liens, de réunir toutes les générations, autour d’une idée simple, mais fondatrice : vivre ensemble, vivre les uns avec les autres.

Vénissieux est une ville de mémoire et de racines : elle sait d’où elle vient, et elle sait ce qu’elle doit à ses aînés, à ce qu’ils ont apporté hier, et continuent d’apporter aujourd’hui.

Je vous souhaite donc, une excellente semaine bleue, et je vous remercie.

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