Le renouveau commercial de Vénissy

Ce nouveau pôle commercial de Venissy est un signe de plus, un marqueur positif, une nouvelle étape dans l’évolution du plateau des Minguettes qui a débuté depuis plus de 30 ans, au bénéfice de ses habitants et bien au-delà.

Certains ont le sentiment d’avoir vu naître sous leurs yeux un nouveau quartier, tant le changement a été profond sur le plateau des Minguettes. D’autres préfèrent le terme de « transformation » pour que l’histoire de ces lieux reste. Une «métamorphose» me parait résumer ce qui s’est passé ici.

Ce nouveau pôle commercial de Vénissy est un signe de plus, un marqueur positif, une nouvelle étape dans l’évolution des Minguettes qui a débuté depuis plus de 30 ans, au bénéfice de ses habitants et bien au-delà. Car le quartier des Minguettes, ce sont 22 000 habitants de Vénissieux, elle-même 3ème ville de la Métropole de Lyon, 6ème ville de la Région Auvergne Rhône Alpes, 82ème ville de France.

Dès lors, chacun peut comprendre que la métamorphose de ce quartier est un enjeu qui dépasse les frontières de ce plateau. Permettez-moi un petit rappel historique, car, pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient.

Dans les Minguettes des années 60, on construit vite et en nombre. Pour les familles, ces logements spacieux étaient synonymes de progrès et de confort. Cette histoire va croiser le choc pétrolier de 1973. La société bascule dans la crise, les grands ensembles aussi. En 1981, le plateau des Minguettes a perdu 30% de sa population. La fracture territoriale et la ghettoïsation sont en marche. La jeunesse se sent exclue, discriminée, sans perspective d’avenir.

A l’été 81, l’explosion est brutale. Mes prédécesseurs, Marcel Houël puis André Gerin, ont immédiatement perçu l’urgence d’ouvrir le dialogue avec les populations pour le maintien du pacte républicain, mais aussi pour interpeller les pouvoirs publics, exiger une rénovation urbaine, le désenclavement social, économique et culturel, le retour des forces régaliennes de l’Etat et des services publics.

Nous, politiques et techniciens, architectes et urbanistes, avons œuvré à ce que ce plateau soit une réussite en matière de rénovation urbaine. Mais en réalité, c’est la présence active des habitants qui donne vie à un quartier.

Il ne suffit pas d’accoler, ici des logements, là des magasins, quelque part un arrêt de tramway. Il faut trouver, avec la population, l’alchimie d’un quartier vivant.

L’implication des élus locaux et l’exigence forte des habitants ont donné lieu à une mobilisation importante. Ce combat fut, sans nul doute, accélérateur de mutation : la ligne T4, l’Ecole de musique, le Cinéma Gérard Philipe, l’Îlot du Cerisier, les 37 Maisons de ville de la Darnaise, le Centre Académique Michel Delay, le plan de sauvegarde des Grandes Terres, Bioforce et l’Hôpital des Portes du Sud, l’îlot Bourdarias, la Zone Franche Urbaine , le gymnase Colette Besson.

La cité est un tout où tout est important. Logements, équipements publics, infrastructures routières, développement économique, au service des habitants et du vivre ensemble. Le pôle commercial de Vénissy va dans ce sens, et nous avons raison d’avoir de l’ambition pour ce quartier et ses habitants, avec 6 000m² de commerces et à terme,  25 boutiques de qualité.

Je voudrais remercier la SERL et La Métropole de Lyon, ainsi que tous les partenaires à nos côtés, l’Etat, la Région, La Caisse des Dépôts. Je souhaite également remercier les commerçants et services qui ont déjà pris place. Votre implication est un atout dans l’impulsion d’une dynamique d’ensemble, un gage de réussite. La Ville de Vénissieux reste évidemment à votre écoute.

Je soulignerais le fait que deux d’entre vous sont déjà signataires de la charte de coopération que nous avons mise en place entre les entreprises vénissianes et la commune. L’idée de cette Charte est d’affirmer que les entreprises sont des acteurs à part entière de la ville, de son dynamisme et de son rayonnement.

Elles participent à son développement, elles ont un rôle économique, certes, mais aussi une fonction civique auprès des habitants. Notre objectif étant de créer des passerelles entre les entreprises du territoire et les jeunes de Vénissieux afin de les rapprocher du monde du travail.

L’image de Vénissieux et des Minguettes est aujourd’hui radicalement différente. J’invite tous ceux qui ont encore des préjugés à visiter la ville et le plateau. Je reste convaincue de l’efficacité des pouvoirs publics dans la convergence. Les   30 années de métamorphose des Minguettes en sont une démonstration.

Avec l’agence nationale de rénovation urbaine, le projet urbain du plateau des Minguettes a été co-construit, à l’horizon 2030. D’ailleurs, le 7 janvier 2016, avec monsieur Le Faou, Vice-Président de la Métropole, nous avons défendu à Paris, auprès de l’ANRU, les grandes lignes de ce projet. L’objectif est d’agir sur tous les leviers pour poursuivre la dynamique et améliorer le cadre de vie des Vénissians. Cela implique de se projeter à long terme ; des processus décisionnels longs, multi partenariaux avec des engagements financiers lourds, dans un contexte de réduction des finances publiques.

Aussi, je ne peux m’empêcher de m’interroger quant à la politique nationale du logement et sur certains choix qui pourraient, à mon sens, fragiliser, encore plus, les populations. La construction de logements pour tous est une nécessité car le besoin est réel. Pour Vénissieux, ce sont 3 700 demandes en attente.

Les politiques publiques doivent, avant tout, répondre aux besoins des populations. Les missions régaliennes de l’Etat doivent être développées, partout et dans tous les domaines : politique de l’emploi, logement, Education, culture, santé, sécurité. Les quartiers en politique de la ville, toujours terrassés par les difficultés sociales, seraient évidemment bénéficiaires d’une telle logique.

En complément, et pour sortir de l’engrenage des inégalités, les pouvoirs publics doivent mettre les moyens nécessaires, mais aussi redonner des moyens aux communes, premiers maillons de proximité.

Pour finir, j’aimerais vous rappeler que Vénissieux organise le Grand Rendez-vous de la ville du 4 au 7 octobre. Il s’agira, à travers diverse thématiques, de questionner ensemble l’avenir de notre ville, et les orientations que nous souhaitons prendre collectivement.

A cette occasion, nous poursuivrons la réflexion sur les questions du développement économique et d’accompagnement des entreprises.

Cette thématique sera un temps fort de la journée du 5 octobre avec une conférence sur les forces d’un réseau local d’entreprises, à 18 heures, à la salle Irène-Joliot-Curie. Cette conférence sera suivie de la signature de la Charte par les nouvelles entreprises partenaires, ainsi que d’un temps convivial. Nous vous y attendons nombreux.

Je vous remercie

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