Justice, police, mairie : les nouveaux défis de la sécurité

… »L’objet de la rencontre de ce soir, entre les 3 principaux acteurs de la sécurité sur la ville : la Police nationale qui assure la mission régalienne de l’Etat en la matière, le Maire qui intervient en complémentarité, et sur des champs très spécifiques, et le Procureur de la République, sous l’autorité duquel agissent les policiers en procédure, est donc d’éclairer sur les missions de chacun, et les partenariats que nous développons, afin d’être le plus efficaces possible sur le terrain. »…

La sécurité est une des préoccupations majeure des Français, sur l’ensemble du territoire national. A Vénissieux, c’est aussi une attente forte des habitants, qui s’expriment notamment, lors permanences et des Assemblées générales des conseils de quartier, ou au travers des courriers ou d’habitants que je reçois. C’est la raison pour laquelle, j’ai souhaité conserver directement la gestion de la sécurité, sans la déléguer à un adjoint.

Pour moi, la sécurité est indissociable de la tranquillité et la qualité de vie des Vénissians. Tout ce qui dégrade la qualité de vie dans les quartiers, est à prendre en compte (les incivilités, les délits, les risques liés à la santé, l’hygiène et la salubrité …). Il y a d’une part l’insécurité, et d’autre part le sentiment d’insécurité, lié par exemple à un endroit mal éclairé, des rues sales, des dépôts sauvages, des attroupements dans les halls d’immeubles … Un cadre de vie serein et apaisé participe à lutter contre le sentiment d’insécurité. L’investissement de la ville est important, que ce soit sur le champ de la vidéo-protection, avec des résultats reconnus par l’Etat, d’une police municipale active tous les jours de la semaine, sur une large plage horaire, mais également d’un service d’hygiène, qui intervient pour les troubles et nuisances, générées par certains commerces alimentaires.

La sécurité est pensée et travaillée de manière transversale, avec tous les autres domaines d’intervention de la ville, comme par exemple, réfléchir en amont des constructions urbaines, à des aménagements ou des configurations, pour éviter les situations de conflits d’usage. Au travers des actions de prévention, nous nous attaquons aux racines du phénomène. Elles sont nombreuses et souvent innovantes. C’est, par exemples, le forum de prévention de toutes les addictions, unique en France, par son ampleur sur une ville de cette importance. C’est la mobilisation de tous les services et de tous les partenaires, sur la question des violences intrafamiliales…

Je rencontre régulièrement le commissaire, pour faire le point de certaines situations. Et j’ai des réunions périodiques avec les bailleurs, Kéolis et le commissariat, pour partager les difficultés, et travailler en amont. Quand nous sommes confrontés à des situations compliquées, je réunis les différents partenaires (habitants, bailleurs ou régies, police nationale …), pour travailler ensemble à la résolution des problèmes. Un travail important est réalisé avec tous nos partenaires. Et j’en profite pour les remercier de leur présence aujourd’hui. Ils témoignent de leur engagement à nos côtés, tout au long de l’année, dans cette lutte quotidienne.

La participation des bailleurs, de la police nationale, aux assemblées générales de conseil de quartier, est importante, parce que cela permet d’avoir un échange direct avec les habitants, sur les rôles et les missions de chacun, sur nos possibilités d’agir, et sur nos limites. Je rappelle que les pouvoirs de police du Maire, ne lui confèrent pas le droit d’intervenir dans tous les domaines. L’important est de répondre à l’habitant, de lui donner un message clair, de ce qui dépend de nous, ce que l’on peut faire, dans le cadre légal, et ce que l’on peut porter auprès de nos partenaires, tout en appelant aussi, à la responsabilité individuelle de chacun.

C’est un travail partenarial exemplaire, qui nous a permis de venir quasiment, à bout du marché parallèle sur le plateau des Minguettes, après deux années d’efforts intenses, de tous les acteurs engagés sur ce dossier. Mais là encore, c’est un chantier permanent, et il ne faut pas relâcher nos efforts. Nous ne faisons ni d’angélisme, ni de démagogie. S’il reste beaucoup de choses à faire, les actions engagées, par la ville et ses partenaires, portent leurs fruits. Même s’il n’est pas question de s’en satisfaire. Nous savons que rien n’est définitivement acquis. C’est un travail de longue haleine, qui implique tous les partenaires.

Malgré la profonde transformation de Vénissieux, que ce soit la rénovation urbaine, qui a permis de modifier et d’humaniser l’habitat et l’espace public, le désenclavement du plateau des Minguettes, avec l’arrivée du tramway, ou nos nombreux services publics de qualité, au service de la population et dans tous les quartiers, notre ville et ses habitants souffrent toujours de préjugés, marqués par les mouvements et les violences urbaines, qui ont agité les quartiers dans les 80/90, aux Minguettes notamment. Vénissieux et les Vénissians ne peuvent être réduits à de tels évènements.

Pour autant, je comprends l’exaspération des habitants, qui sont confrontés à des squats d’allées, à la vente de produits stupéfiants sur l’espace public, aux trafics en tout genre, qui gangrènent nos quartiers. Ils ne comprennent pas que la situation perdure, et que l’on ne règle pas leurs problèmes dans l’immédiateté.

J’ai souvent constaté que les habitants maîtrisent mal, les rôles respectifs des acteurs de la sécurité. Ainsi, les policiers devraient pouvoir interpeller, de façon automatique, tous les fauteurs de troubles, puisque les habitants eux-mêmes, savent très bien qui deale, qui incendie, qui jette des projectiles… De même, étant « première magistrate de la Ville », je devrais être en mesure de condamner directement, les personnes interpellées…

La sécurité, la justice sont des domaines complexes, méconnus, ingrats souvent, où de belles réalisations sont occultées par de petits délits, où le renoncement n’est pas de mise, malgré la difficulté et l’ampleur de la tâche.

L’objet de la rencontre de ce soir, entre les 3 principaux acteurs de la sécurité sur la ville : la Police nationale, qui assure la mission régalienne de l’Etat en la matière, le Maire qui intervient en complémentarité, et sur des champs très spécifiques, et le Procureur de la République, sous l’autorité duquel agissent les policiers en procédure, est donc d’éclairer sur les missions de chacun, et les partenariats que nous développons, afin d’être le plus efficace possible sur le terrain. Tant il est vrai, que les meilleures réponses ne peuvent être que collectives et citoyennes.

La ville de Vénissieux prend toute sa part, dans le combat pour la sécurité et la tranquillité publique. C’est un combat global, de longue haleine, et dans lequel la Mairie, comme ses partenaires, maintiendront des efforts à la hauteur de l’enjeu. Avant de finir, je tiens à remercier Monsieur le Procureur, Monsieur le Commissaire central, représentant le Directeur départemental de la sécurité publique, et madame le Commissaire, pour leur présence à nos côtés ce soir.

 

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