Fermeture de Veninov : Manuel Valls alerté

« Face à la désindustrialisation qui ne cesse de progresser en France depuis ces trente dernières années, il est impératif de sauvegarder nos emplois, nos industries et nos savoir-faire. »

Monsieur le Premier Ministre,

Je me permets de vous alerter sur la situation de l’entreprise Veninov dont la fermeture est programmée fin novembre 2016.

En 2010, ce patrimoine industriel vénissian, a été victime du fonds de pension américain Gordon Brothers. Une situation qui a conduit à la mise en liquidation judiciaire de ce fleuron de l’industrie française, dès 2011.

Jean-François Carenco, alors préfet de Région, était d’ailleurs intervenu auprès du Procureur de la République afin d’attirer son attention sur les conditions « douteuses » du prêt accordé par le financier américain.

Le 13 septembre 2011, lors d’un déplacement à Lyon, vous avez tenu à apporter votre soutien aux salariés en lutte. Lors de votre visite, vous avez souligné le caractère insupportable de cette situation précisant :

« On peut considérer qu’une entreprise puisse disparaître lorsqu’elle connaît, depuis longtemps, des moments difficiles. Mais, une entreprise qui a des carnets de commandes pleins, un savoir-faire unique, et quand en plus se rajoute une escroquerie manifeste.. C’est plus qu’un gâchis, c’est un vol ! ».

Dans cette affaire, l’Etat, mais aussi les collectivités territoriales se sont largement investis pour sauvegarder ce patrimoine industriel et faciliter la reprise d’une activité industrielle sur le site.  La Région Rhône-Alpes et le Grand Lyon se sont impliqués financièrement, à hauteur de 140 000 euros. La Ville de Vénissieux a assuré la valorisation des lieux, au travers de l’entretien et de la protection de l’outil industriel, une implication financière de près de 30 000 euros.

De plus, dans son ordonnance de mai 2013, le Tribunal de Commerce de Nanterre a fait injonction au groupe Windhager, de respecter ses engagements, comprenant le redémarrage de l’activité, l’investissement dans le matériel et les locaux et la reprise de vingt ex-salariés. A ce jour, la production n’a pas repris et seuls 13 salariés y travaillent.

Aujourd’hui, le devenir de Veninov est fortement menacé. Aussi, je me permets de solliciter votre intervention, en urgence, afin qu’une solution pérenne soit trouvée.

Face à la désindustrialisation qui ne cesse de progresser en France depuis ces trente dernières années, il est impératif de sauvegarder nos emplois, nos industries et nos savoir-faire.

Persuadée de l’intérêt que vous porterez à ma demande,

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma haute considération.

Michèle PICARD

 

Courrier au 1er Ministre pour l’alerter de la situation de Veninov

Réponse du secrétaire d’État à l’Industrie, du 10 janvier 2017

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