Convention d’accueil et de soutien des femmes

… »On ne peut pas s’y résigner, on ne peut pas s’en accommoder. De l’État aux collectivités territoriales, des associations aux citoyens que nous sommes, chacun doit se retrousser les manches. La convention d’accueil et de soutien des femmes, que nous avons passée avec l’association VIFFIL-SOS FEMMES, s’inscrit dans ce cadre : dénoncer ne suffit plus, il faut agir sur le terrain, agir au plus près des victimes. »

Chaque année en France, plus de 220 000 femmes sont victimes de violences conjugales, 118 d’entre elles ont péri sous les coups de leur conjoint et ex-conjoint, en 2014. 143 000 enfants vivent dans un foyer où une femme déclare être victime de violences.

Je reprends les chiffres de la délibération car ils parlent d’eux-mêmes : nous sommes face à un fléau de société inacceptable. Un fléau doublé d’un mal profondément ancré, qui continue, malgré les campagnes d’informations, de prévention, et une législation renforcée, de perdurer.

On ne peut pas s’y résigner, on ne peut pas s’en accommoder. De l’État aux collectivités territoriales, des associations aux citoyens que nous sommes, chacun doit se retrousser les manches. La convention d’accueil et de soutien des femmes, que nous avons passée avec l’association VIFFIL-SOS FEMMES, s’inscrit dans ce cadre : dénoncer ne suffit plus, il faut agir sur le terrain, agir au plus près des victimes.

Une information pour commencer : la présente convention, qui prenait effet au 1er janvier dernier, ne pouvait être délibérée ni signée, avant la fusion des associations concernées. Elle est devenue effective depuis quelques mois, puisque l’association VIF-SOS FEMMES vient d’absorber l’association FIL, à laquelle nous étions liés depuis 1993, pour donner naissance à cette nouvelle structure.

Cette signature, au mois de décembre, ne l’a pas empêchée d’effectuer son travail, tout au long de l’année 2016.La convention que nous passons permet à la nouvelle association VIFFIL-SOS FEMMES d’accompagner 25 femmes vénissianes victimes de violences conjugales, aussi bien sur le pôle accueil/écoute, que sur le pôle logement/hébergement. Depuis des années, la ville de Vénissieux est à la pointe de ce combat, et elle entre en phase bien évidemment, avec le travail mené par VIFFIL.

Je voudrais mettre en avant également, le travail et la collaboration active de tous nos partenaires, le collectif femmes, les associations et le commissariat de Vénissieux. L’intervenante sociale, financée à 50% par la Ville, joue un rôle considérable et remarquable, dans l’accueil et l’orientation des femmes victimes de violences. Elle tire la sonnette d’alarme également, en matière de violences intrafamiliales, dont l’augmentation est préoccupante.

Nous avons, vous le savez, créé un logement d’urgence, géré par le CCAS de la Ville. Ce dispositif d’accueil physique dans un logement nous est très utile, pour répondre dans un premier temps à l’urgence, mais aussi dans le cadre d’un soutien alimentaire, et d’un accompagnement social des femmes en détresse. Nous menons des réflexions sur l’optimisation de ce logement, devenu à bien des égards indispensable.

Autre point essentiel dans ce genre de situation, l’accompagnement juridique des personnes, que les associations Amely et le Mas Droit Info Victimes, défendent sur le terrain. Au sujet de cette dernière, il est regrettable que le fonds interministériel de prévention de la délinquance ait annoncé une dernière année de financement pour le Mas.

Par ailleurs, je reste convaincue que la sensibilisation des plus jeunes nous aidera à prévenir ce fléau, et le travail accompli dans les EPJ, ou en partenariat avec l’éducation nationale dans les collèges et lycées, s’avère indispensable.

Les victimes ressentent de la peur, mais également de la honte. Il est nécessaire d’inverser et de briser la spirale de la culpabilité, dans la mesure où de nombreuses femmes adaptent leur comportement, afin d’éviter la répétition des crises, ou se sentent responsables de la violence qui s’abat sur elles. La violence faite aux femmes en recouvre plusieurs. C’est un chantier de longue haleine, et qui mérite que tous les acteurs s’y attellent avec force.

Il m’est impossible de conclure cette intervention, sans pointer le doigt sur une contradiction majeure. Comment les associations, au même titre que les collectivités, peuvent-elles lutter efficacement contre ce fléau, alors que les politiques d’austérité leur font mettre un genou à terre, voire les deux ? Les politiques nationales doivent se hisser à la hauteur de l’enjeu, et pas seulement en termes de communication.

Je vous remercie.

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