Conférence de presse de rentrée 2018

… »Une meilleure articulation du plateau avec le centre-ville, un habitat diversifié, un cadre de vie amélioré, la recomposition urbaine souhaitée par la ville se poursuit, avec toujours ce souci, d’inclure les habitants en place dans la mutation des quartiers. »…

Je vous remercie d’être venus assister à cette conférence de rentrée.

Pour ceux qui en douteraient encore, ils sont de moins en moins nombreux, La République en marche n’a jamais été la gauche, c’est la droite ultralibérale à l’œuvre. Toutes les réformes d’Emmanuel Macron, depuis son élection, sont marquées du sceau du libéralisme. Aucune, je dis bien aucune mesure n’a eu de portée sociale. Et les dégâts pour les plus fragiles, les retraités, les salariés, et une partie des classes moyennes, s’amplifient année après année.

Il faut se rappeler que le budget 2017-2018 du gouvernement d’Edouard Philippe, était censé booster la croissance en France, avec les milliards d’euros d’exonérations et cadeaux aux entreprises et aux plus favorisés, à travers la fin de l’ISF, etc.

Un an plus tard, la croissance n’est pas au rendez-vous, le chômage ne recule pas, l’échec est donc patent, et on est en droit de se demander, à quoi ont servi les milliards d’euros distribués, qui manquent aujourd’hui dans les caisses de l’Etat.

En cette nouvelle rentrée, le gouvernement inverse le discours, non sans prendre les Français pour des imbéciles. Puisque la croissance est plus faible que prévu, on poursuit de plus belle les politiques d’austérité. Je rappelle brièvement, la première salve de régressions sociales 2017 : hausse de la CSG, casse du droit du travail et des emplois aidés, attaques sans précédent contre les bailleurs sociaux, les collectivités territoriales, etc.

Les annonces du gouvernement pour cette rentrée enfoncent le clou. Les prestations sociales sont devenues la cible favorite d’Emmanuel Macron. Les pensions de retraite, les allocations familiales et les APL, n’augmenteront en 2019 et 2020, que de 0,3%. Quand on sait que l’inflation devrait atteindre 1,7% cette année, la perte de pouvoir d’achat s’annonce dramatique, pour la plus grande majorité des Français.

Si l’on additionne la hausse de la CSG à la désindexation des retraites, cette perte pourrait s’élever à 580 euros par an, pour une pension de retraite de 1300 euros par mois. Jamais nos aînés, déjà en difficulté, n’ont subi à ce point, autant d’injustices sociales. Même si ce n’est pas la panacée, les emplois aidés permettent à des jeunes et à des personnes éloignées de l’emploi, de mettre enfin le pied à l’étrier. Dire qu’ils sont promis à la disparition, est un euphémisme.

Pour le milieu associatif et les collectivités territoriales, le désengagement de l’Etat des emplois aidés pose d’énormes difficultés, en termes de recrutements de personnel.

Enfin, une rentrée ultra libérale déplairait fortement au MEDEF, si elle ne promettait pas son lot annuel, de suppressions de postes dans la fonction publique. Le gouvernement ne se fait pas prier bien sûr, en annonçant 4 500 postes supprimés dans la fonction publique d’Etat, en 2019, et plus de 10 000 pour 2020. Je rappelle qu’Emmanuel Macron a promis, au cours de son mandat, de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique, dont 70 000 dans la Territoriale.

Le monde du travail va payer une nouvelle fois, la note salée du libéralisme et de l’austérité. Emmanuel Macron s’attaque aux salariés, aux chômeurs, aux retraités et aux familles les plus modestes. L’individualisation des parcours, le fameux premier de cordée, alimente l’atomisation de nos sociétés, au détriment d’une vision commune, favorisant la cohésion sociale, et la réussite du plus grand nombre. Tout aussi grave, la ligne Macron fait vaciller le socle de notre modèle social. Remise en cause du principe de solidarité entre les générations, entre riches et plus modestes, entre actifs et inactifs. Distorsion du principe de continuité territoriale, que les collectivités peinent à maintenir, sous l’effet dévastateur des politiques d’austérité de l’Etat.

C’est le pacte Républicain qu’Emmanuel Macron détruit sous nos yeux. Cet été, plusieurs quotidiens nationaux ont fait état du désarroi et de la colère, de nombreux maires de France. Le ras-le-bol est général. La baisse de la DGF, la suppression progressive de la taxe d’habitation, la remise en cause implicite de la libre administration des communes donnent aux édiles le sentiment d’être tournés en dérision, et bafoués dans leurs missions.

Depuis 2014, plus de 1 000 maires ont démissionné, en tenant compte du non-cumul des mandats, soit deux fois plus, que lors de la précédente mandature. A force d’être mis devant le fait accompli par l’Etat, et de faire office de fusible, le taux de confiance à l’égard des maires, jusque-là épargnés par le rejet global des politiques, diminue, passant en un an, de 64% à 55%. Je ne vais pas faire de corporatisme, ni me plaindre, mais je m’associe à cette colère, partagée par les maires de droite, comme de gauche, de notre pays. Une colère légitime pour nos territoires, et une colère de conviction, pour l’avenir de nos services publics, que le rapport du Comité Action Publique 2022, entend démanteler, et privatiser par pans entiers.

Face à une telle destruction de notre modèle social, il me paraît essentiel de mener cette bataille politique et culturelle, à l’intérieur de nos institutions, et non pas de baisser les bras, ou de lâcher le gouvernail.

On peut se résigner, ou on peut se battre pour faire changer les choses, c’est cette deuxième option que j’ai choisie, toujours dans l’intérêt de Vénissieux, et des Vénissians.

Une autre politique est possible, de solidarité, de justice sociale, d’éducation, de diffusion de la culture, et du sport pour tous. Ce sont des leviers de l’aménagement de notre territoire, des moteurs du dynamisme de nos quartiers, et du vivre-ensemble. Nos politiques de proximité ont renforcé notre attractivité, c’est indéniable. Elles illustrent une autre façon de penser la Ville, de continuer d’avancer, en agrégeant toutes les forces vives de Vénissieux.

2018 est l’occasion pour notre majorité municipale de faire le point, en forme de mi-mandat. Qu’est-ce qui a été fait ? Que faut-il améliorer ? Qu’est-ce qui s’est ajouté à notre plan de mandat, pour répondre aux nouveaux besoins des Vénissians ? Dans un contexte d’étranglement financier sans précédent, beaucoup a été entrepris. Je salue l’action de tous les membres de la majorité, qui se battent sans compter, sur le terrain, au plus près des habitants, pour améliorer leur quotidien, dans tous les quartiers.

Grand Parilly, Cœur de Ville, quartier gare, rénovation urbaine des Minguettes, nos quatre grands projets urbains sont bien lancés. Ils préfigurent le Vénissieux de demain, mobilisent aujourd’hui même, toutes les énergies.

Une ville a besoin de projets porteurs, gage de bonne santé, expression d’une vraie ambition collective.

Parmi les moments forts du mandat en cours, je retiens l’ouverture du groupe scolaire Flora Tristan, l’extension du groupe Joliot-Curie, la création du forum de prévention contre les addictions, la naissance de l’équipement culturel des musiques urbaines Bizarre !.

En matière de sécurité, la vidéo verbalisation a été mise en service, pour mettre fin aux délits de non-respect de feu rouge, et à des conduites, qui peuvent s’avérer dangereuses pour la population.

Emploi, clauses d’insertion, commerces, installations d’entreprises, ouverture d’un nouveau marché de producteurs, les initiatives et actions que nous avons impulsées, symbolisent l’attractivité de Vénissieux.

Nous avons donc parcouru du chemin depuis 2014-2015, et cette rentrée s’inscrit pleinement, dans la dynamique que nous allons entretenir jusqu’à la fin du mandat. L’éducation et l’avenir de nos enfants, constituent le point d’orgue de cette rentrée. A plusieurs titres, avec le lancement des travaux de réhabilitation de l’élémentaire Pasteur, et l’extension du groupe scolaire Charréard, programmée en 2019, sans oublier les chantiers réalisés dans les groupes scolaires, dont la maternelle du Moulin-à-Vent.

En étroite collaboration avec l’Éducation nationale, nous avons mis en place la phase 2 du dédoublement des classes. La mesure gouvernementale, qui concernait les classes de CP en REP+ en 2017, a été étendue cette rentrée, à l’ensemble des établissements situés en REP, mais également aux CE1 en REP+. Cela signifie la création de 25 classes, 14 en CP et 11 en CE1, auxquelles il faut ajouter les créations classiques, liées à la carte scolaire, au nombre de 11 en élémentaire, et 2 en maternelle. Pour ce qui est du choix du cloisonnement des classes à 12 élèves, ou du co-enseignement avec deux enseignants pour 24 élèves, nous avons été à l’écoute, et suivi les recommandations des professeurs et des inspectrices de l’éducation nationale, dans chaque groupe scolaire. Les différentes options ont ensuite été validées par le directeur académique des services. Il s’agit bien d’une vaste réorganisation de nos structures scolaires, d’un coût global de 300 000€, et pour laquelle nous avons obtenu une subvention de 200 000 €, auprès du préfet, dans le cadre de la Dotation Politique de la Ville.

Rentrée éducative sur tous les fronts puisque, après le temps nécessaire de la concertation et du bilan, les différents scénarios concernant la réforme des rythmes scolaires, seront soumis à consultation début octobre.

C’est l’intérêt de l’enfant, ses rythmes d’apprentissage et chronobiologiques, mais aussi le ressenti des enseignants et des parents, qui ont été au centre de nos démarches, avant une mise en place définitive, 4 jours ou 4 jours et demi, pour la rentrée 2019.

Je n’oublie pas non plus l’élection d’un nouveau CME, en octobre prochain.

Enfin, j’intègre à ce large volet éducatif, la nouvelle cuisine centrale, dont la mise en service aura lieu début 2019. Cela fait des années, que nous avons fait le choix de fournir des repas de qualité et équilibrés, aux jeunes vénissians, un choix politique fort que j’assume, et dont nous pouvons être fiers. Nous renforçons ce choix, avec une capacité de production de la nouvelle cuisine centrale, qui pourra passer jusqu’à 6 000 à 7 000 repas/jour, à des prix toujours très abordables. C’est un enjeu de santé publique majeur, à l’heure où la crise économique frappe de nombreuses familles vénissianes. Cet investissement de presque 9 millions d’euros, illustre notre volonté politique de garder une maîtrise publique, au service des plus jeunes et de nos aînés.

Ce sera un moment fort à Vénissieux, mais surtout un moment utile, un moment d’intérêt général, des tout prochains mois.

Je vais suivre également avec beaucoup d’attention, le déploiement à venir de la Police de Sécurité du Quotidien.

Vous savez que j’ai demandé à ce que notre ville bénéficie de ce dispositif. A condition que les moyens humains suivent, cette police du quotidien peut être efficace, pour lutter, entre autres, contre ces incivilités que subissent au quotidien les habitants, qui exaspèrent et qui alimentent le sentiment général d’insécurité. Elle peut l’être également pour améliorer les relations, et faire baisser les tensions dans les quartiers. J’ai gardé dans mes prérogatives, le domaine de la sécurité, pour rester en contact direct avec le terrain, et tous nos partenaires. Police Nationale, Municipale, bailleurs, Sytral, un travail de fond, difficile, est accompli chaque jour de la semaine, et des résultats probants sont obtenus. Ces derniers montrent qu’il nous faut poursuivre nos efforts en la matière. Sans angélisme, sans démagogie non plus.

Dans le cadre de la rénovation urbaine, d’ici la fin de l’année, nous allons signer avec la Métropole, l’Etat et l’ANRU, la convention de site du nouveau programme de rénovation urbaine, pour la période 2019-2028. Démolition de Monmousseau et de la Tour 36, réhabilitation des résidences Edouard-Herriot et Couloud, relogements, c’est une étape majeure du renouvellement urbain qui s’annonce, dans la continuité de toutes les opérations, que nous menons sur le plateau des Minguettes, depuis des années.

Une meilleure articulation du plateau avec le centre-ville, un habitat diversifié, un cadre de vie amélioré, la recomposition urbaine souhaitée par la ville se poursuit, avec toujours ce souci, d’inclure les habitants en place dans la mutation des quartiers.

Par rapprochement géographique, deux informations supplémentaires. Les travaux de réaménagement de la Maison des Services Publics sont lancés. Après le départ du point Préfecture en juillet 2016, une opportunité s’est offerte, et nous l’avons saisie, pour y transférer la Mission Locale. C’était l’une de nos priorités du mandat, pour aider et accompagner les jeunes dans leurs parcours et démarches. Sur le plateau des Minguettes, au contact des services publics, en termes de visibilité et de lisibilité, la Mission Locale va bénéficier d’une bien meilleure exposition.

En ce qui concerne l’incendie du centre commercial Pyramide, vous savez que nous avons reçu très rapidement les commerçants, gérants, assureurs, ingénieurs, réunis à l’Hôtel de Ville le 10 août dernier. Des commerces ont pu reprendre leurs activités, d’autres sont plus durement touchés. Une nouvelle réunion aura lieu à partir de la fin septembre, pour entendre les conclusions des ingénieurs-experts.

Nous continuons donc d’accompagner les commerçants, et les salariés mis en chômage technique, afin d’accélérer les indemnisations et reclassements provisoires. A n’en pas douter, ce dossier va prendre du temps.

Dans un an à peine, le nouveau quartier du Puisoz va naître sous nos yeux et Technicentre donner un nouvel élan au quartier gare, dès le troisième trimestre 2019. Le temps s’accélère à Vénissieux, et c’est une chance pour notre ville et nos habitants. Une chance aussi pour les journalistes que vous êtes car l’actualité de ces prochains mois s’annonce dense et diversifiée. Avant de répondre à vos questions, je souhaite à l’ensemble de votre profession une très bonne rentrée 2018.

Je vous remercie.

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