Compte administratif 2016 et budget supplémentaire 2017

… »Ces annonces montrent à quel point les politiques libérales entendent détruire les communes, au profit des métropoles, histoire à nouveau d’éloigner les centres de décision, des habitants et des quartiers. »…

Le compte administratif 2016 vient confirmer deux éléments-clés pour l’avenir : les finances saines de notre ville, et la validité et lucidité des choix budgétaires que nous avons effectués.

Le plan d’économies de 11 millions d’euros, réparties entre la fiscalité, la maîtrise des dépenses de fonctionnement, et l’enveloppe globale des subventions aux associations, était nécessaire. On peut l’affirmer aujourd’hui, il était nécessaire, mais surtout utile et efficace pour les Vénissians.

Je tiens à mettre en valeur l’ensemble de  nos services, qui ont tous participé à l’effort de recherches d’économies, et à ceux qui contribuent à l’élaboration du budget, alors que les contraintes et baisses de dotation pèsent comme jamais, sur les collectivités locales.

Le montant cumulé des dettes des municipalités en France, a atteint des sommets en 2015 : il s’est élevé à 63,4 milliards d’euros, soit 24,6% de plus en 10 ans, principalement dû à la baisse des dotations, et au transfert de compétences de l’Etat. Il faut inscrire notre budget sain dans cette perspective, et dans ce contexte de difficultés jamais aussi prononcées, pour de très nombreuses communes en France.

Vénissieux n’est pas dans cette situation, et personne ne s’en plaindra, sauf à tomber dans la désinformation et la démagogie. A 11,4 millions d’euros, notre épargne brute atteint son plus haut niveau depuis 2008. Ce chiffre est capital, car il traduit notre capacité à autofinancer une part significative de nos investissements, et d’avoir ainsi un recours modéré à l’emprunt.

Nos efforts financiers 2016 ont permis de soutenir des actions essentielles, comme la construction du groupe scolaire Flora Tristan, le schéma directeur des écoles, l’amélioration de l’espace public, la rénovation de Bizarre, la cuisine centrale, l’éclairage public. Education, santé, cadre de vie, culture, l’intérêt général prévaut, au service de tous les Vénissians.

Le compte administratif 2016 doit-il nous inciter à relâcher nos efforts ? Je le dis sincèrement : non, ce serait une erreur, à court et moyen termes. Tant que nous n’aurons pas plus de visibilité au sujet des financements des communes, il serait imprudent et irresponsable, de croire que les écueils sont derrière nous. Il faut lire avec attention le programme de droite d’Emmanuel Macron et de sa majorité, pour imaginer les conséquences négatives à l’échelle locale. La ligne ultra-libérale de ce gouvernement, va générer à la fois des incidences indirectes, et des attaques frontales pour les communes. Dans les villes populaires, la casse du droit du travail va provoquer l’augmentation de la précarité, les temps partiels et le chômage parmi les habitants, notamment les familles monoparentales.

La remise en cause de la réforme des rythmes scolaires, avec un libre arbitrage des villes, pour la garder ou revenir à une semaine de quatre jours, soulève de sérieux problèmes, et risque à terme, de mécontenter tout le monde.

Problème de financement dès 2019, pour les communes qui garderaient les 4 jours et demi et les activités périscolaires. Celles qui resteront à 4 jours et demi, avec des activités a minima, susciteront le mécontentement des parents, pour leur bascule vers un système de garderie.

Enfin celles qui opteront pour un retour à quatre jours, feront l’objet de critiques, dans la mesure où elles ne prendraient plus en compte, le bien-être de l’enfant. Quand on se souvient de l’investissement humain, matériel et financier, que la mise en place de cette réforme a demandé aux collectivités, ce côté une maille à l’endroit une maille à l’envers, devient véritablement insupportable. De même, dans les écoles REP+, le passage des classes de CP à 12 élèves, promis par Emmanuel Macron dès la rentrée 2017, pose des problèmes d’organisation dans les groupes scolaires, mais aussi de recrutement d’enseignants, puisque aucune création de poste n’est prévue à ce jour.

A ces incidences indirectes s’ajoutent les attaques frontales et brutales d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, qui ont de quoi faire frémir les communes.

La première concerne l’exonération de 80% des contribuables locaux, de la taxe d’habitation. Faire croire que les ménages gagneront du pouvoir d’achat est illusoire : ce qui est donné d’une main, est bien souvent repris de l’autre. Par contre, cette exonération fragilise à nouveau nos finances, et remet en cause le principe de libre administration des communes. Je rappelle que les villes ne maîtrisent aujourd’hui que 40% de leurs recettes, si demain vous remplacez la fiscalité directe par des compensations, que va-t-il rester de l’indépendance des politiques de proximité, que chaque ville est en droit de mener ?

Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé un nouveau coup de rabot, de 10 milliards d’euros des dotations de l’Etat aux collectivités locales essentiellement, adossé à la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires, dont 70 000 dans la fonction publique territoriale ! Là, la question est simple : que va-t-il rester des services publics de proximité ?

Ces annonces montrent à quel point les politiques libérales entendent détruire les communes, au profit des métropoles, histoire à nouveau d’éloigner les centres de décision, des habitants et des quartiers. Je m’oppose avec détermination à cette lecture technocratique et oligarchique de nos territoires, qui préfigure de sombres lendemains, pour les habitants des villes populaires. Sans tomber dans le procès d’intention, les grandes lignes du quinquennat à venir, nous appellent déjà à la résistance, et à la défense du rôle et de l’indépendance des communes.

Je vous remercie.

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