Agression au collège Honoré de Balzac : Je suis solidaire du professeur agressé

Le 24 novembre 2009

Hier, un élève du collège Honoré de Balzac de Vénissieux a été exclu du cours par un professeur. En représailles, deux jeunes adultes, ont pénétré dans l’enceinte du collège pour agresser délibérément le professeur en question. Par solidarité, les enseignants ont exercé aujourd’hui, ce mardi 24 novembre, leur droit de retrait.

Le 24 novembre 2009

Hier, un élève du collège Honoré de Balzac de Vénissieux a été exclu du cours par un professeur. En représailles, deux jeunes adultes, ont pénétré dans l’enceinte du collège pour agresser délibérément le professeur en question. Par solidarité, les enseignants ont exercé aujourd’hui, ce mardi 24 novembre, leur droit de retrait.

Je tiens déjà à exprimer mon entière solidarité aux professeurs et à tout le personnel de l’éducation nationale, trop souvent victimes d’agressions dans le cadre de leur profession. Je les ai rencontrés cet après-midi, pour écouter leurs témoignages et porter leurs revendications. Ce genre de situation est inadmissible, que ce soit à Vénissieux ou ailleurs sur l’ensemble du territoire national.

Dans le cadre de leur droit de retrait, les enseignants, soudés et solidaires, ont exprimé un double refus et tirent la sonnette d’alarme :

  • celui de ne plus pouvoir accomplir leur mission dans des conditions dignes de ce nom ;
  • celui de ne jamais démissionner sur le terrain de la violence.

Au lieu de supprimer massivement des postes dans l’éducation nationale, il serait temps de les écouter. Ils réclament tout simplement des moyens pour exercer leur profession, à savoir la formation des jeunes générations.

Ils demandent, à juste titre, plus de moyens humains, plus d’éducateurs spécialisés et de personnels encadrants pour accomplir leur tâche sans être à la merci d’actes violents et répréhensibles. Cette mission, l’éducation de nos enfants, est une mission républicaine et régalienne que l’État sacrifie au nom de la sacro-sainte « rentabilité ». On voit où mène cette politique qui fait fi, aussi bien des conditions de travail des enseignants que de l’avenir de nos enfants. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de constater que les enseignants se sentent abandonnés par la République. Ils font pourtant preuve d’une farouche détermination pour exercer leur profession.

Ce droit de retrait prouve aux élèves que les enseignants sont attachés à la formation qu’ils leur donnent. Il exprime auprès d’une très grande majorité des collégiens, le refus de céder à la violence et le refus d’assurer un enseignement au rabais.

Il faut que ce message fort résonne auprès d’une large majorité d’élèves qui veut apprendre dans de bonnes conditions. Ce message est aussi adressé à leurs parents.

Il est temps que l’État prenne conscience de l’urgence de la situation et donne les moyens financiers et politiques à l’éducation nationale, pilier de notre République car il s’agit de l’avenir de nos enfants et des générations futures.

Michèle PICARD

agression_college_balzac241109pdf

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