50 ans du Centre Associatif Boris Vian

… »La vitalité du CABV et son utilité, ne sont plus à démontrer. Tout ce travail est accompli, en étroite collaboration avec notre ville, et nos équipements également. »…

Pour les habitants, les deux portes les plus proches, les plus accessibles, les plus naturelles, sont et resteront, la commune et les associations. Ce sont les deux portes qui ouvrent à la ville et à son quotidien, qui ouvrent à l’information et à l’animation, qui ouvrent à la démocratie et à la participation. Deux portes pour devenir Vénissian à part entière, deux portes pour vivre pleinement sa ville. Cette proximité inégalable est un atout considérable, et ce n’est pas ici, au Centre Asssociatif Boris Vian, dont nous fêtons les 50 ans, que je vais l’apprendre.

Je voudrais remercier les quelque 500 associations que compte notre territoire, et le CABV. Je sais ce que cela implique, comme dévouement, comme temps passé, comme investissement humain pour les équipes dirigeantes, et pour les nombreux bénévoles. Mais je sais aussi que sans le maillage associatif, les dégâts des politiques libérales et de l’argent fou, marqueraient plus profondément encore, nos quartiers et notre vie collective.

Imagine-t-on une ville sans les clubs de sport, pour accueillir les plus jeunes ? Imagine-t-on une ville sans manifestations culturelles ? Imagine-t-on une ville sans les solidarités sociales qui nous rapprochent les uns des autres ? Imagine-t-on une ville où les savoir-faire, les passions, ne se transmettraient plus entres les générations ? Le monde associatif, il est là, dans cette passion qui réunit, dans cette passion qui fait vivre !

Au centre de ce vivier, il y a le CABV, cœur et courroie de transmission, laboratoire et carrefour de la vie associative, à Vénissieux. Il fête aujourd’hui ses 50 ans, c’est dire si notre ville a toujours cru, et crois toujours je vous rassure, au vivre ensemble, au rapprochement des cultures, des générations, et à la transmission des savoirs.

Créé en 1967, sous la mandature de Marcel Houël, il portait le nom de Centre Culturel Communal de la Ville de Vénissieux. Ses actions étaient centrées sur l’animation (Carnaval, défilés), avant de devenir le Centre Culturel Boris Vian, au début des années 2000, puis le Centre Associatif Boris Vian que l’on connaît. Entre-temps, le CABV s’est développé, a changé de nature, et pris ses quartiers à la Maison des Associations.

Je voudrais saluer le président, Lucio Campanile, la directrice, Corine Romeu, et tous les salariés du CABV pour le travail accompli, et pour avoir su surmonter les difficultés financières qui se sont présentées, le cas échéant. Il faut éclairer les missions que remplit le centre associatif. L’esprit général est de promouvoir l’expression démocratique, de permettre à chacun de s’épanouir, de développer les capacités des Vénissians à vivre en société, et de construire un projet collectif. C’est ce que j’appelle des missions fondatrices, et on comprend mieux pourquoi, le CABV a été labellisé Fabrique d’Initiatives Citoyennes.

Je vais lister quelques actions collectives, toutes inscrites dans la durée, que le centre impulse.

  • Kanopéo, initiative née après les tragiques attentats de 2015, autour du vivre ensemble et de la laïcité.
  • « Qu’est-ce qu’on fait demain ?», thématique autour du développement durable, que différents ateliers viennent dynamiser.
  • Égalité hommes-femmes, citoyenneté,
  • Valorisation de projets jeunes,
  • Relais dans le cadre d’Octobre Rose, pour la prévention du cancer du sein,
  • Rendez-vous solidaires,

La vitalité du CABV et son utilité, ne sont plus à démontrer. Tout ce travail est accompli, en étroite collaboration avec notre ville, et nos équipements également. A cet ensemble déjà impressionnant, s’ajoutent les missions que j’allais qualifier de quotidiennes : les parcours d’accompagnement, le suivi des projets associatifs, les formations professionnelles, des bénévoles, des jeunes volontaires en service civique, la mise à disposition de matériel pour les associations, etc.

55 structures sont ainsi accompagnées, dont 70% issues de Vénissieux, mission première du CABV, qui représente toujours plus de 40% de son activité. Je note également ce projet d’un fonds de dotation géré par l’association, et dénommé La passerelle. Il s’agit de créer une plateforme de dons, collectés auprès d’entreprises mécènes, pour des projets associatifs d’intérêt général local. En phase de lancement, la première collecte devrait avoir lieu début 2018.C’est une réponse intelligente, face aux difficultés de financement liées aux politiques d’austérité.

Personne n’ignore la réalité économique du moment, qui pénalise les habitants, fragilise l’ensemble du mouvement associatif, et étouffe littéralement les collectivités territoriales, et plus principalement les communes.

La France compte 1,3 millions d’associations, 16 millions de bénévoles, et 1,8 million de salariés. Les politiques d’austérité frappent donc non seulement un vaste ensemble, mais aussi les forces vives de nos quartiers populaires. Une double injustice, puisque les baisses des dotations de l’Etat vers les collectivités, a des répercussions sur les politiques de proximité et le milieu associatif.

Face à la perte de plus de 6 millions d’euros de notre budget, en l’espace de trois ans, nous avons été contraints d’augmenter la fiscalité locale, de réduire l’enveloppe globale de nos subventions de 5%, et de maîtriser nos dépenses de fonctionnement. A force d’étrangler les finances des collectivités, les associations ne s’en sortent plus, les festivals sont annulés, et je sais que le CABV a perdu plus de 18 000 euros de subventions, en quelques années, de la part de la Région, de financement non accordé par la Métropole, etc.

Voilà la réalité à l’instant T, mais si l’on se projette un tout petit peu, on sait que la situation va se dégrader encore plus.

Je rappelle les mesures gouvernementales d’Edouard Philippe :

  • 13 milliards d’euros d’économies demandées aux collectivités, pour les 5 ans à venir,
  • des crédits de la politique de la ville coupés brutalement, et sans concertation cet été.

Où va-t-on ainsi ? Que vont devenir nos politiques de proximité ? Comment résister et s’opposer, à ces politiques gouvernementales de la terre brûlée, qui viennent détruire la vie citoyenne, culturelle, associative de nos quartiers ? Voilà les questions qui nous sont posées, à nous élus locaux, à vous acteurs et bénévoles des associations, et à tous les habitants.

Le CABV sait que la ville sera toujours à ses côtés, elle connaît et reconnaît l’importance de ses missions, et le rôle qu’il joue, au cœur de Vénissieux. Il y a des colères qui sont saines, même en ce jour anniversaire, car nous tenons tous, à ce que le vivre ensemble irrigue nos quartiers, aujourd’hui comme demain.

Je vous remercie.

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