Je voudrais tout d’abord saluer l’association des anciens élèves de l’école Pasteur ainsi que sa présidente, Marie Evangelista. Merci de nous offrir cette 19ème exposition de «la cour des arts». Un événement culturel devenu incontournable. Une occasion de découvrir de nouveaux talents vénissians et régionaux, et le plaisir de retrouver ceux d’entre vous qui reviennent, fidèles au rendez-vous. Comme c’est le cas pour madame Corinne Cavet, artiste peintre, qui s’est vu attribuer le prix du public, sur deux années consécutives. Vous êtes aujourd’hui invitée d’honneur, en compagnie des artistes peintres du Moulin à Vent. Je remercie l’ensemble des artistes pour le temps que vous accordez généreusement à votre art et à son exposition, pour notre plus grand plaisir. Je vous félicite pour la qualité, la diversité et la richesse de vos œuvres.
La culture est un bien commun qu’il faut préserver. Une bouffée d’oxygène face à un monde de compétition, de rentabilité, d’individualismes. Parce que l’enjeu artistique n’est pas de réussir, mais de nous interroger, de nous émouvoir, de nous interpeller voire de nous provoquer, mais aussi de nous rapprocher. C’est aussi et surtout, le moyen d’exprimer sa sensibilité, son épanouissement ou son mal être.
Marcel Proust disait que : «Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la Lune».
L’art et la pratique artistique sont un moyen de se connaître, de se construire. C’est la recherche et l’expérimentation, pour créer la matière, définir une couleur. C’est l’éveil du regard, de la curiosité, des interrogations et de la pensée. Une ouverture aux autres, une ouverture sur un monde des possibles. L’art est un vecteur de l’émancipation humaine.
Avoir de l’ambition culturelle est une question de projet de société. Promouvoir la culture pour tous, partout, est un défi que nous relevons ensemble, par nos actions diversifiées. «L’Appel de Montreuil» que j’ai signé il y a quelques mois, tire une sonnette d’alarme face à une politique culturelle nationale catastrophique. Ce collectif est constitué de «citoyens, habitants, artistes, professionnels des métiers du spectacle, des arts et de la culture, journalistes, historiens, enseignants, éducateurs, élus locaux, agents de la fonction publique territoriale et d’État, représentants de syndicats, d’organisations, d’associations». Il se mobilise pour «réaffirmer que les arts, les patrimoines et la culture sont une cause nationale et citoyenne, et ne peuvent en conséquence être livrés à la seule marchandisation. » Bien au contraire, l’ambition poursuivie est «de placer la création artistique au cœur de notre projet de société. »
C’est la notion de service public qui est défendue au travers de cette mobilisation. Le service public ce n’est ni plus, ni moins que l’égalité entre tous les citoyens. Aujourd’hui, plus que jamais, il est attaqué par des mesures gouvernementales au service d’une politique libérale.
Concernant les collectivités territoriales, la liste des mauvaises nouvelles est longue, pour les politiques de proximité, et pour les habitants.
- 13 milliards d’euros d’économies demandées dans les 5 ans à venir,
- Suppression de 70 000 postes dans la fonction publique territoriale,
- Exonération de 80 % des contribuables de la taxe d’habitation.
- Contractualisation entre l’État et les collectivités contraignant les grandes Villes (dont Vénissieux) à se plier à l’objectif de 1.2% de croissance des dépenses de fonctionnement.
Ces mesures mettent en péril nos politiques de proximité et le lien social que nous tissons tous les jours.
Malgré ce contexte difficile, nous maintenons le choix d’un budget culturel ambitieux, à hauteur de 8% du budget de la ville, pour une politique culturelle porteuse de valeurs éducatives et citoyennes, mais aussi soucieuse de l’individu et de son épanouissement. Nous maintenons le 1 % artistique ainsi que nos manifestations culturelles : les Musicianes, le festival Hors Cadre, le festival Fêtes Escales,qui, je le rappelle, est toujours gratuit et ouvert à tous (ce qui devient très rare au vu du contexte budgétaire). Nous maintenons également l’accès de nos équipements culturels au plus grand nombre grâce à une politique volontariste et à des tarifs adaptés. Chacun aura donc l’occasion de fréquenter le Théâtre, le Cinéma Gérard-Philipe, la Médiathèque Lucie-Aubrac et bibliothèques, les ateliers d’arts plastiques Henri-Matisse, l’école de musique Jean-Wiener, l’Espace arts plastiques Madeleine-Lambert, sans oublier Bizarre !
Nous avons à cœur de faire vivre une très belle collection municipale de près de 500 œuvres. Certaines sont situées dans les rues et espaces publics de la ville.
Je remercie une nouvelle fois l’ensemble des bénévoles ainsi que les artistes pour cette exposition qui s’inscrit dans une dynamique d’éducation populaire et permet que l’art fasse société. Je vous souhaite à tous, un bon vernissage.
